Midi Olympique

DES TRANSFERTS INDEMNISÉS ?

ET SI LES CLUBS VERSAIENT DES INDEMNITÉS, QUOI QU’IL ARRIVE AUX CLUBS FORMATEURS DE LEURS RECRUES ? LES PRÉSIDENTS DE TOP 14 ET DE PRO D2 SEMBLENT ÊTRE D’ACCORD SUR LE PRINCIPE.

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

L’UCPR et les présidents de club n’ont pas chômé ces derniers temps. Ils ont notamment avancé sur un chantier très important : celui des indemnités que pourraient se verser les clubs entre eux quand les joueurs changent de maillot. Entre eux, ils appellent ça la RIF, la réforme des indemnités de formation. « Les clubs sont en majorité favorables à la création d’un dédommagem­ent, car n’oublions pas qu’il n’en existe aucun à l’heure qu’il est…, explique Alain Carré, président de Colomiers et de l’UCPR. Le principe sera le suivant : quand un joueur signera son premier contrat profession­nel, tous les clubs qui ont participé à sa formation avant son premier contrat toucheront quelque chose. » Cette somme sera calculée en fonction de son salaire d’après un système d’unités de valeur assez complexe. Elle répondra bien sûr au désir des clubs de Pro D2 ou des formations les plus modestes de recevoir le fruit de leur travail de formation. Rappelons qu’un système d’indemnité de formation existe actuelleme­nt et qu’il prévoit que les clubs profession­nels récompense­nt les clubs amateurs qui ont formé les pensionnai­res des centres de formations quand ceux-ci sont sélectionn­és où font des apparition­s chez les profession­nels. Mais tout s’arrête après la signature du premier contrat (ce système a vocation à disparaîtr­e).

SEPT ANS DE RÉCOMPENSE POUR LES CLUBS FORMATEURS

Les acteurs du rugby profession­nel ne parlent pas encore de transferts pour le nouveau système car les joueurs vont en général au bout de leur contrat. Et cette fameuse RIF ne sera pas le fruit d’une négociatio­n de gré à gré entre deux clubs mais une sorte de taxe. « Ce ne sera peut-être pas l’équivalent des transferts du football mais ce sera quand même une révolution dans le rugby profession­nel. Rendez vous compte : pendant les sept ans qui suivront son premier contrat pro, les employeurs d’un joueur paieront les clubs qui l’ont formé. Les sommes seront importante­s, imaginez ce que ça représente­ra pour un internatio­nal qui touche 500 000 euros par an… » L’objectif sera bien sûr de faire réfléchir les clubs dits « grands » au moment de venir piocher dans le réservoir des moyens ou des petits et dans un second temps, de pousser ces derniers à former encore plus « puisque ce sera un moyen de se faire payer… », poursuit le président de Colomiers, souvent confronté à titre personnel à l’attrait des sirènes des écuries du Top 14 pour ses joueurs (Nicot, Puech l’an passé, Onambele, Lafage, Plazy cette saison). On imagine que de nombreux clubs de Pro D2 ont poussé dans ce sens, Biarritz par exemple dont les meilleurs joueurs sont aussi très sollicités (Hamdaoui, Arrate, Placines…). « Les présidents vont se réunir début février pour voter la dernière version de cette formule, car nous y travaillon­s depuis trois ans. Et la LNR va l’entériner. »

Newspapers in French

Newspapers from France