PARIS CHASSE LE JIFF
À L’INSTAR DE NOMBREUX CLUBS DE TOP 14, LE STADE FRANÇAIS A ORIENTÉ SON RECRUTEMENT SUR DES JOUEURS ISSUS DE LA FORMATION FRANÇAISE. ET POUR CAUSE. DEPUIS LE DÉBUT DE LA SAISON, LE CLUB SE SITUE À 12,7 JIFF DE MOYENNE PAR MATCH QUAND IL FAUDRA ÊTRE À 14 E
D’abord, un constat. Aujourd’hui, Paris affiche une piètre moyenne de 12,7 Jiff présents sur ses feuilles de match depuis le depuis de saison. Or, l’obligation est faite, à l’issue de l’exercice, d’afficher au minimum une moyenne de 14 Jiff par feuille de match sur l’ensemble de la saison régulière, sous peine d’être sanctionné. Interrogé sur le sujet en septembre dernier, l’entraîneur des trois-quarts Julien Dupuy déclarait : « Pour moi, la ligne de trois-quarts, elle est simple à faire : je n’ai qu’une dizaine de joueurs valides. J’ai quatre joueurs français blessés (N.D.L.R. : Daguin, Camara, Danty, Martial étaient à l’infirmerie à ce moment-là). C’est compliqué de faire avec des Jiff, on sait qu’on est en retard. À défaut de prendre des Jiff, on a donc pris beaucoup de gifles. Mais on fait avec les moyens du bord. »
Les moyens, justement parlons-en. Dès sa prise de fonctions, le directeur sportif Robert Mohr avait confié vouloir s’appuyer sur un recrutement de jeunes joueurs français et si possible avec une forte identité parisienne. Seulement, l’arrivée du nouvel actionnaire Hans-Peter Wild n’a été officialisée que le 14 juin, soit deux semaines avant la fin de la période des transferts. Impossible dans ces conditions d’organiser un recrutement adéquat. Dans un premier temps, la stratégie de la nouvelle direction a donc été de sécuriser en priorité les joueurs français. En vrac : Plisson, Danty, Gabrillagues, Macalou ou encore Sempéré ont d’ores et déjà prolongé. Flanquart et Bonfils ont déclaré qu’ils n’avaient plus qu’à signer leur nouveau contrat, le second l’ayant affirmé lors d’un « live facebook » sur la page de rugbyrama juste avant le derby de dimanche dernier. Camara va suivre. Dans un deuxième temps, le directeur sportif Robert Mohr et le responsable du centre de formation en charge du recrutement Pascal Papé se sont lancés sur le marché des transferts en quête de Jiff.
AVANCER AVEC PRUDENCE
Après les échecs sur les dossiers Hamadache et Maestri, ils ont obtenu la signature de Kylan Hamdaoui, le jeune arrière de Biarritz. Un joli coup, l’international des moins de 20 éclaboussant la Pro D2 de son talent. Mercredi, Rugbyrama.fr révélait que son partenaire biarrot Alex Arrate s’était engagé également à signer un contrat de trois ans. Une information confirmée du côté du BO, démentie par un membre du staff parisien et par l’agent du joueur. Le contrat n’étant pas paraphé, les dirigeants stadistes préfèrent probablement avancer avec prudence, refroidis notamment par la volte-face du pilier palois Malik Hamadache il y a quelques semaines. Enfin, pour répondre à l’objectif de créer une identité parisienne à son projet, le club de la capitale tente de séduire plusieurs jeunes joueurs de Massy (Pro D2). Ainsi, Lester Etien, ailier de 22 ans, international des moins de 20 ans, a donné son accord. Les deux parties doivent finaliser l’opération prochainement. Quant à Julien Delbouis, 18 ans, qui a fêté sa première titularisation en Pro D2 le 24 novembre dernier, il reserve sa réponse. Tout comme Jordan Joseph, international moins de 18 ans n’ayant encore jamais joué à l’échelon professionnel puisqu’il est mineur. Plusieurs clubs de Top 14 le courtisent. Ce dernier dossier devrait prendre plus de temps, le projet de formation massicois, bien structuré, prévoyant notamment d’intégrer les meilleurs jeunes en équipe première avant de les laisser s’envoler vers d’autres cieux.