Midi Olympique

« Je veux continuer à jouer en équipe de France »

- Propos recueillis par Jérémy FADAT jeremy.fadat@midi-olympique.fr

Pouvez-vous nous expliquer les raisons pour lesquelles vous avez demandé le statut Jiff ?

C’est assez simple. Les dirigeants de Clermont, quand on a discuté de ma situation alors que j’arrive en fin de contrat, m’ont expliqué que cela fait trois ans que je suis au club, que je pars pendant en moyenne quatre mois dans la saison avec l’équipe de France et qu’ils ne peuvent pas me compter parmi les statuts Jiff. Pour eux, c’est une double punition et ce n’est donc pas forcément intéressan­t de me garder dans l’effectif au vu de ces contrainte­s.

Comprenez-vous leur position ?

Bien sûr. Leur joueur n’est pas là pendant quatre mois et ne fait pas partie des quotas Jiff. Surtout que ces quotas augmentent chaque année. Il y a un paquet d’internatio­naux français à Clermont, nous sommes parfois entre huit et dix avec l’équipe de France mais tous les autres sont Jiff. Attention, je ne veux surtout pas créer de polémique ou me victimiser. Je souhaite juste qu’on comprenne ce qui m’a amené à faire cette demande. Je suis arrivé en centre de formation à Brive, je possède le passeport français et je joue pour l’équipe de France. Plus que tout, je veux continuer à défendre les couleurs du XV de France.

Vous êtes arrivé en 2008, avant l’instaurati­on des règlements Jiff.

Exactement. J’ai intégré le centre de formation de Brive en 2008. La première année, je jouais avec les Espoirs et nous sommes devenus champions de France en 2009. Le club m’a alors proposé un contrat et je suis passé profession­nel. Mais, à l’époque, les règles sur les Jiff n’existaient pas. Elles ont été mises en place en 2010. Si je l’avais su, je serais resté en centre de formation (le règlement octroie le statut Jiff après trois ans de centre de formation, N.D.L.R.).

Votre avocat confie que des clubs étaient prêts à vous recruter mais qu’ils s’y refusent car vous n’avez pas ce statut. Confirmez-vous ?

Oui, c’est ainsi aujourd’hui. Surtout avec l’augmentati­on des quotas pour les prochaines saisons. Des clubs étaient intéressés par mon profil, pensant que j’avais le statut Jiff vu que je jouais pour l’équipe de France. Ce n’est pas le cas et ils se posent les mêmes questions que Clermont.

Cela pourrait vous pousser à partir jouer à l’étranger, mais votre dossier devrait être amené devant la commission d’appel de la FRR…

J’espère trouver une solution. J’aimerais tant faire partie du groupe de l’équipe de France jusqu’au Mondial 2019. On vit des moments durs ces derniers temps mais j’ai envie de me battre avec cette équipe pour nous en sortir ensemble. Cela fait deux ans que je suis de l’aventure avec Guy Novès et ses adjoints et je ne veux pas m’arrêter là. C’est très important pour moi et il faut que j’évolue dans le championna­t de France pour continuer à être considéré par le staff. Je vis en France depuis dix ans et je souhaite qu’on trouve une issue favorable.

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