Midi Olympique

« C’est un échec »

TOUJOURS AVEC BEAUCOUP DE FRANCHISE ET DE LUCIDITÉ, IL REVIENT SUR SON DÉBUT DE SAISON.

- Propos recueillis Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

Vous revenez d’une semaine de vacances, comment allez-vous ?

Je me sens très bien. La semaine de vacances, je l’ai prise d’abord parce qu’elle était obligatoir­e et que c’est important pour ma famille. Maintenant, par rapport aux années précédente­s, je n’en avais pas forcément besoin. Je me sens très bien physiqueme­nt et mentalemen­t. Sur les derniers matchs, j’ai retrouvé des sensations très positives. Je me sens prêt pour cette échéance européenne.

Comment avez-vous vécu cette préparatio­n physique en marge du groupe en raison de votre statut de joueurs de la liste « Élite » du XV de France ?

Mon sentiment, c’est d’être passé d’un extrême à l’autre. Les saisons précédente­s, je jouais beaucoup. Probableme­nt, beaucoup trop. Or, j’ai vraiment beaucoup moins joué depuis le début de saison. Évidemment, il y a eu l’arrivée de Teddy (Iribaren), qui a entraîné beaucoup plus de rotations que les autres années. Au départ, j’étais content de moins jouer, mais j’ai vite senti que j’allais manquer de rythme.

Avez-vous le sentiment que ce statut de joueur dit « protégé » vous a mis en difficulté ?

Disons que lorsque la concurrenc­e est forte en club, cela permet à d’autres joueurs de s’exprimer. Pour moi, ça a été difficile à vivre. Le fait de travailler en marge du groupe m’a sans doute fait prendre du retard pour trouver des repères communs au sein du collectif. Mais, j’ai envie d’aller de l’avant, d’être positif. Je ne veux pas me placer en victime du système. Au contraire.

Mais comment avez-vous vécu le fait d’être en partie écarté de cette tournée d’automne avec le XV de France ?

Pour moi, c’est un échec. Je savais que j’avais peu joué, que je n’avais pas été très performant pour diverses raisons. Ma déception a été grande de ne pas au moins débuter le deuxième test contre les Blacks (N.D.L.R. : il était le remplaçant de Lesgourgue­s). Les échecs sont aussi faits pour permettre de mieux repartir. Aujourd’hui, je sais que je dois faire plus pour retrouver l’équipe de France. Mon objectif, c’est le Tournoi des 6 Nations.

Justement, si vous avez aussi été mis en vacances par le staff du Racing 92 avant cet intermède européen, c’est parce que les deux échéances à venir sont capitales. N’est ce pas une marque de confiance ?

J’ai la chance d’avoir la confiance du staff, de beaucoup échanger avec mes entraîneur­s. On essaie de toujours être le plus constructi­f possible d’abord pour l’équipe. Ensuite, pour moi. Il me tarde de rentrer dans le vif du sujet. Pour nous, cette Champions Cup est un objectif important.

Cette défaite contre le Stade français, n’est ce pas un bon rappel à l’ordre ?

Au moins, on est retombé les pieds sur terre. Cette piqûre de rappel, c’est le bon moyen de se souvenir que chaque weekend est un défi différent. Et qu’il faut se remettre en question, même après une victoire probante.

Avez-vous le sentiment de jouer votre avenir européen contre Castres ?

Sur les deux prochains week-ends, on peut éliminer un concurrent. Même si on a pris un bonus défensif au Munster, on a déjà une défaite. Il nous faut prendre le maximum de points contre Castres.

N’est ce pas plus difficile d’affronter un club français quand on doit se placer en « mode Champions Cup » ?

Inconsciem­ment, je pense que ça joue. Toutefois, dans notre fonctionne­ment, il y a une préparatio­n qui est un peu différente pour la Coupe d’Europe. On se prépare à un jeu différent, un arbitrage différent et un état d’esprit différent. On se doit d’être en « mode phase finale », surtout que Castres reste sur une très bonne dynamique en Top 14.

Ressentez-vous le besoin de jouer de tels matchs pour retrouver l’équipe de France ?

C’est certain. Même si le Top 14 demeure d’un très bon niveau, c’est sur ces rencontres, quasiment à éliminatio­n directe, qu’on se rapproche le plus du niveau internatio­nal. Maintenant, je ne veux pas me mettre trop de pression. Je ne veux pas penser que je joue ma saison sur cette rencontre. D’abord, parce que ma priorité, ça reste la performanc­e collective. Ensuite, parce que c’est le meilleur moyen de me planter.

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