L’HEURE DE VÉRITÉ
SÉDUISANTS CONTRE LE LOU, LES TOULONNAIS VONT JOUER LEUR AVENIR EUROPÉEN LORS D’UNE DOUBLE CONFRONTATION À LA VIE À LA MORT CONTRE BATH.
Toulon a construit sa légende sur la Coupe d’Europe. Vainqueur des deux dernières éditions de la H Cup (2013, 2014) et de la première de la Champions Cup (2015), le RCT s’est donc, en quelques saisons, invité à la table des grands d’Europe. Et s’il est un rituel immuable sur la rade c’est évidemment, à chaque fois que le championnat s’arrête quinze jours pour laisser s’affronter les vingt meilleures équipes d’Europe, de se remettre à croire en la bonne étoile du RCT. « J’ai une émotion très forte à l’approche du début de la Coupe d’Europe et de notre passé récent, nous glissait
justement Mourad Boudjellal en octobre. Maintenant le passé est mort
et on ne va pas vivre de souvenirs. » Et en effet, depuis deux saisons, le RCT n’a plus l’aura qui était la sienne de 2013 à 2015. Éliminés à deux reprises dès les quarts de finale en 2016 et 2017, les Varois ont manqué l’occasion d’entretenir leur légende ; d’autant que dans le même temps, les Saracens ont réalisé le doublé. L’enjeu est donc simple pour le RCT s’il veut conserver son record de trois victoires consécutives : il doit maîtriser son destin. « Si on peut faire un hold-up en Coupe d’Europe on ne s’en privera pas. On y a goûté et c’est un plaisir particulier. Mais surtout, on sait ce que ça représente et comment elle se gagne. Puis, à titre personnel, ça fait partie de mon histoire, puisque j’ai emmené le club en Coupe d’Europe. J’ai un attachement particulier à cette petite musique », poursuivait le président du RCT. Et s’ils veulent ambitionner un éventuel succès final, les Toulonnais doivent à tout prix terminer en tête de la poule 5. « La Coupe d’Europe c’est une compétition particulière, il faut de la chance au grattage et au tirage. Pour avoir une chance de la remporter, il faut jouer un quart à la maison. Ensuite au tirage au sort il faut avoir la chance de chopper une demie abordable. » Il faut également s’assurer de sortir des poules. Et dans cet objectif, les Toulonnais ont pour l’instant répondu présents. Et si le rugby proposé contre Llanelli (21-20) à Mayol ou Trévise en déplacement (29-30) n’était certainement pas des plus léchés et que les Toulonnais sont passés deux fois proches de la correctionnelle, le RCT est resté invaincu, ne laissant en route que d’hypothétiques points de bonus. Les Toulonnais ont donc assuré l’essentiel et sont ainsi restés maîtres de leur destin.
AU DIABLE LE GOAL-AVERAGE
Cette double confrontation contre Bath sera donc d’autant plus décisive que les Anglais ont également remporté leurs deux premières rencontres et partagent, avec huit points, la tête de la poule 5. Le mot d’ordre est donc simple pour Toulon : gagner coûte que coûte, d’un point s’il le faut, mais gagner. Ce match sera également l’occasion pour Fabien Galthié de définitivement gagner le coeur des Toulonnais. À l’heure d’entamer son sixième mois sur le banc varois et alors que les internationaux sont revenus et que l’infirmerie se vide semaine après semaine, le technicien se voit offrir une occasion en or de marquer les esprits. Un succès maîtrisé permettrait à ses joueurs de se rapprocher d’une qualification et de taper du poing sur la table, une semaine avant un Bath - Toulon tout aussi crucial. Une défaite ? S’ils veulent passer un mois de décembre au chaud, les joueurs du RCT savent qu’ils ne doivent pas l’envisager.