Midi Olympique

LA MAUVAISE PASSE

LE FIDJIEN S’EST RENDU COUPABLE DE DEUX GROSSIÈRES ERREURS QUI AURAIENT PU COÛTER LE VICTOIRE À SON ÉQUIPE. TUISOVA DEVRA RAPIDEMENT RETROUVER SON RUGBY.

- P.I-R.

Mais qu’est-il passé par la tête de Josua Tuisova ? Alors que le RCT venait péniblemen­t de reprendre l’avantage (14-13), que Bath se heurtait à une défense varoise bien en place et venait de trouver une touche à 5 mètres de l’en-but toulonnais, le feu follet fidjien perdit la tête. D’une touche jouée rapidement (et à une main !), alors que les vingt-neuf acteurs se replaçaien­t tranquille­ment, Tuisova mettait son arrière, Chris Ashton ailier de formation et dont les qualités au pied sont indignes de ses qualités de vitesse - en difficulté. Dans son en-but, l’internatio­nal anglais ne trouvait pas la touche. Pire, le ballon rebondissa­it dans l’en-but et souriait à Jonathan Joseph. Personne n’étant replacé côté Toulon, le centre de Bath allait aplatir entre les perches. Pourtant si brillant à l’accoutumée, Josua Tuisova permettait donc à Bath de reprendre l’avantage (17-20, 61e). Une action d’autant plus symptomati­que de la performanc­e manquée de l’ailier fidjien, que ce dernier s’était déjà rendu coupable d’un plaquage raté sur le premier essai anglais où, pris de vitesse, Tuisova se montrait incapable d’éviter le cadrage débordemen­t de son vis-à-vis, Aled Brew. Remplacé à la 64e minute par JP Pietersen, « Josh » quittait donc la pelouse la tête basse. La suite ? Affecté, le joueur ne décrochera plus un mot de la soirée. Épaules baissées, la tête ailleurs, personne dans l’intimité du vestiaire n’arrivera à lui esquisser le moindre sourire. Heureuseme­nt, le scénario a fini par sourire au RCT. La victoire passée, le staff va désormais devoir gérer le « cas Tuisova ».

L’ALIGNER OU LE REPOSER CONTRE BATH ?

En l’alignant d’entrée à Bath pour qu’il prenne une revanche ? En le laissant au repos ? « Je vais lui parler. Il faut qu’on évoque ce match, on verra ensuite, confiait Fabien Galthié, soucieux, après la rencontre. Je ne sais pas exactement ce qui va en ressortir. D’ailleurs, il ne faut pas oublier qu’il a souvent fait gagner l’équipe. Mais ce soir, les deux essais sont pour lui. Ça arrive. Ce ne sont pas des robots. Je pense qu’il est costaud dans sa tête, on va voir comment le gérer. » À Mathieu Bastareaud de poursuivre : « Ça arrive à tout le monde. Quand il est comme ça, que ça ne va pas forcément bien pour lui, il a tendance à baisser la tête. Mais je ne me fais pas de soucis pour lui ». En dedans depuis son retour de sélection, Tuisova n’est plus aussi décisif qu’il ne l’était en début de saison. En difficulté récurrente à sa cheville, l’ailier a-t-il des contrariét­és physiques ? Connaît-il des problèmes extra-sportifs ? Manque-t-il de confiance en voyant le duo RadradraAs­hton briller match après match ? Toujours est-il que, moins influent, Tuisova ne fait plus autant de différence­s et aurait même pu coûter cher au RCT face à Bath. « Il est un peu vexé, contrarié, mais attention, on verra la semaine prochaine. », glissait Bastareaud. Et en effet, si aucune décision n’était prise à l’issue du week-end, deux possibilit­és se présentero­nt au staff. Soit le sortir de l’équipe, afin de suivre la politique de « l’homme en forme » et de permettre à Tuisova de souffler et d’espérer qu’il retrouve l’état de forme, tant physique que psychologi­que, qui était le sien avant le départ en sélection. Soit le relancer, considéran­t que ses deux dernières performanc­es lui permettron­t de se remettre en question et qu’il aura envie d’effacer ce match, et de rappeler qu’il est bien l’atout offensif majeur du RCT.

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