Midi Olympique

SOIRÉE MOROSE

LES LANDAIS ONT PEINÉ POUR SE DÉBARRASSE­R D’UN CORIACE PROMU, MAIS ILS ONT SURTOUT PERDU NAKANI WAKAYA, LE MEILLEUR MARQUEUR DU CHAMPIONNA­T.

- Les Montois ont rendu une pale copie face à des promus en forme. Par Pierre BAYLET Par Émilien VICENS

LPhoto Pascal Bats es supporters montois sont mal habitués depuis ce début de saison, et donc, quand la copie est un peu moins bonne, il y a forcément un peu de déception. Mais il fallait bien que la série de victoires bonifiées s’arrête. Il faudra donc se contenter d’un succès étriqué, qui n’est pas en soi un mauvais résultat. Il faut savoir gagner ce genre de rencontre, quand les choses ne fonctionne­nt pas comme prévu et qu’il manque un peu d’huile dans les rouages. Les Montois en étaient conscients, Thibaut Rey, le deuxième ligne, le premier : « Avec la pluie et un terrain gras, on s’attendait à un match difficile. Nous savons bien que nous n’allons pas gagner tous les matchs à domicile avec des bonus offensifs. Nevers, après sa défaite face à Bayonne, avait à coeur de relever la tête. Ils nous ont proposé beaucoup de combats et il faut donc se satisfaire de ce résultat qui nous permet de rester dans une dynamique positive. »

C’est bien là l’essentiel, car pour le reste, il faut reconnaîtr­e que la copie montoise a été plus que moyenne. Gênés par l’agressivit­é des Neversois dans les rucks, les Landais n’ont pas réussi à accélérer le jeu pour déstabilis­er une défense très compacte et ont donc eu du mal à enchaîner et à mettre du rythme.

LA TUILE

Christophe Laussucq, qui a toujours l’ambition de voir son équipe produire un rugby offensif, le reconnaiss­ait et se désolait du piètre spectacle proposé : « Je suis déçu pour ceux qui viennent au stade en espérant voir autre chose. Continuons à jouer le vendredi à 20 heures et on aura ça tous les week-ends, des rencontres où il ne se passe pas grand-chose. Il faut savoir remporter ces matchs. Nous l’avons fait dans la douleur mais je suis content de mes joueurs car ils ont été volontaire­s et courageux. » On ajoutera, pour atténuer la déception d’une prestation en demi-teinte que les Montois se sont procuré plusieurs occasions d’essai, notamment sur des ballons portés, qu’ils auraient pu obtenir un deuxième essai de pénalité en seconde période et qu’un autre leur a été refusé. Il ne manquait donc pas grand-chose au final pour empocher un bonus offensif. Mais il y a des jours où les planètes ne s’alignent pas comme on voudrait. La grave blessure de Nakani Wakaya est venue le confirmer, et c’est de loin la plus mauvaise nouvelle de cette soirée.

Comme d’habitude. Si Claude François n’a pas été repris dans l’enceinte d’Aimé-Giral vendredi soir — à l’inverse d’un Johnny national sur chaque point marqué — le célèbre titre de « Cloclo » pourrait parfaiteme­nt résumer le score final entre un candidat catalan aux phases finales et le promu essonnien. Comme d’habitude oui, l’Usap s’est imposée dans son jardin. Et comme d’habitude, elle l’a fait en s’octroyant le bonus offensif. Quarante points et cinq essais passés à son adversaire : hormis la défaite face au Stade montois, les Sang et Or sont restés tout proches de leurs standards 2017. Le tarif maison pour se rapprocher un peu plus du jargon rugbystiqu­e.

ARLETTAZ : « ON IRA DROIT VERS DES DÉSILLUSIO­NS »

Perpignan a déroulé face à un adversaire, certes très respectabl­e, mais n’officiant pas dans la même catégorie. Pourtant, le RCME a bien donné du fil à retordre aux Catalans. 23 plaquages manqués en quarante minutes. Le chiffre est à peine croyable, mais il est à mettre au discrédit de la défense perpignana­ise. Sans doute un peu trop nonchalant­s, et face à des Massicois toujours aussi joueurs, les hommes du trio LantaArlet­taz-Freshwater ont balbutié leur rugby. Très indiscipli­nés, les coéquipier­s de Lifeimi Mafi ont livré un premier acte à peine sauvé par deux essais. Rectifiant la mire après la pause. Insuffisan­t tout de même pour convaincre Patrick Arlettaz. Le coach de l’Usap, apparu très amer au coup de sifflet final, n’a pas mâché ses mots : « Il faut aussi montrer son talent quand c’est moins clinquant. Quand c’est le soir, quand il pleut un peu. Que c’est Massy. Les paillettes se méritent dans l’austérité d’un championna­t, l’hiver… Si l’on continue comme ça, on ira droit vers des désillusio­ns. » Avant de tempérer quelques secondes plus tard. « La seule chose qui me conforte c’est que l’on voit tout le potentiel de cette équipe sur la seconde période. Je suis très content, mais ça ne veut pas dire que je vais oublier la première. » Des mots qui sont visiblemen­t passés au sein du vestiaire catalan. « Ce n’est pas acceptable. Heureuseme­nt que l’on a rectifié le tir », a concédé Alan Brazo au terme de la rencontre. « Ce n’est pas la première fois que l’on est dans la réaction. Il faut grandir encore plus », a lui livré le trois-quarts centre belge Jens Torfs.

Les Sang et Or seront rapidement fixés, avec un périlleux déplacemen­t en terres bayonnaise­s ce jeudi. Pour le reste, il ne faut pas oublier qu’avec 45 points en quinze journées, l’Usap vient de signer sa meilleure phase aller depuis sa descente en Pro D2.

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