Midi Olympique

LA RÉDEMPTION

APRÈS LE CAMOUFLET DE MONT-DE-MARSAN, L’AVIRON S’EST IMPOSÉ À NEVERS ET A SURCLASSÉ NARBONNE. FAUT-IL Y VOIR LA FIN DE SES ENNUIS ? C’EST, EN TOUT CAS, LA PREMIÈRE FOIS DE LA SAISON QUE LES BASQUES ALIGNENT DEUX PERFORMANC­ES DE SUITE.

- Les Basques ont renoué avec la victoire après un début de saison particuliè­rement difficile. Par Edmond LATAILLADE

Le match de la métamorpho­se. L’Aviron a réussi sur plusieurs points. D’abord, il n’a jamais marqué autant d’essais de la saison sur un match, n’a pas encaissé un seul point, et, enfin, a remporté pour la première fois deux rencontres d’affilée. Un match plein qu’il faudra certaineme­nt replacer dans le contexte d’une opposition étiolée. « C’est une équipe qui a des bases solides, de bons joueurs, une équipe de Pro D2 et on lutte avec des équipes de Pro D2 ! » sursaute Vincent Etcheto. Le prochain match, la réception de Perpignan, en dira plus. Certes. Mais les Bayonnais semblent avoir renoué avec la confiance. Sentiment exprimé par John Beattie visiblemen­t satisfait d’une prestation à un niveau jamais égalé depuis le début du championna­t. « On a déclenché la saison. On a lancé un message à tout le monde. Ce match nous fait avancer mentalemen­t. C’est de la fierté qui se dégage. La défense, la conquête, tout a marché. Il faudra que l’on soit fier ainsi à chaque week-end. Si on montre une telle consistanc­e, ça va faire du bien pour l’avenir du club. » Le bonheur non dissimulé se traduisait par un chiffre, zéro, placardé dans l’autre moitié du tableau d’affichage. « C’est la première fois, se réjouit le capitaine, Photo Jean-Daniel Chopin que l’on n’encaisse pas de points. La progressio­n s’est faite sur deux aspects, la défense et l’entame du match. » La déroute de Mont-de-Marsan n’est donc pas restée sans lendemain. Depuis, l’Aviron n’a plus perdu. « Ça a été une étincelle. Il y a eu forcément une remise en question », rajoute John Beattie. La crise est donc derrière.

PERPIGNAN COMME RÉVÉLATEUR

Mais de crise, Vincent Etcheto ne veut pas en entendre parler. Il se montrait même agacé devant la presse après les 53 points marqués par son équipe. « Je connais bien cette ville, explique-til. Tout prend des proportion­s ici. Et vous, la presse, vous avez envenimé les choses. Il n’y a pas de crise. Le sport a simplement ses aléas avec ses victoires, ses défaites. »

La réponse, l’entraîneur des lignes arrière veut la voir sur le terrain. Répartie riche d’un score fleuve et d’une prestation haut de gamme. « Je savais qu’on sait jouer au rugby, martèle-t-il. Ce n’est pas ce soir qu’on l’a découvert. Mais, cette fois, il y avait des bases solides. »

Ce n’est qu’avec la venue de Perpignan que l’Aviron va se jauger véritablem­ent. Et se guérir de son premier camouflet de la saison à Aimé-Giral, source de ses maux.

Jean-Noël Spitzer avait martelé le message tout au long de la semaine. Déçu de la production des siens à Narbonne, il n’avait pas fait dans les sentiments. Vendredi soir, le boss vannetais avait retrouvé le sourire (et c’est assez rare chez lui !). « Je suis content. J’avais demandé aux joueurs une réponse car notre comporteme­nt à Narbonne n’était qu’un accident et ils n’avaient pas le droit de se tromper deux fois. Je trouve que le groupe a fait un match plein, assez constant en attaque et en défense, face à un adversaire très organisé, efficace sur ses possession­s. Peu de déchets techniques, peu de fautes de goût et des prises de responsabi­lités intéressan­tes. »

OBJECTIF 30

Avec, en prime, un bonus offensif, le RCV a aussi rempli son contrat de mi-saison de débarquer à 30 points. « Un objectif a minima, mais meilleur que les 28 points de la saison dernière à pareille époque, même si je suis convaincu que ce groupe vaut mieux que ces 30 points à mi-saison ». L’argument selon lequel le poids des absences (15 blessés recensés) a pesé sur le rendement est balayé d’un revers de manche. « Les absents ont eu tort car ceux qui jouent ont été bons. Et c’est cela qui compte à mes yeux. Les 23 ont été bons aujourd’hui. Aux absents de se bouger pour revenir vite. »

LA VICTOIRE D’UN COLLECTIF

Pour Christophe­r Hilsenbeck, l’un des hommes du match, cette victoire est d’abord celle de l’ensemble des 23 joueurs, « même s’il y a eu un peu de fébrilité en première période sur nos sorties de camp. C’est du reste sur quoi notre entraîneur est intervenu à la pause. On doit scorer davantage. Mais la soirée reste belle puisque tous nos adversaire­s directs ont perdu », observait ce dernier.

UNE ÉQUIPE DE CARACTÈRE

Sentiment partagé par Wilfrid Lahaye l’entraîneur des arrières. « Cette équipe a montré du caractère notamment en seconde période. La défense a été remarquabl­e sur sa capacité à défendre sa ligne. Il fallait un grand RCV pour aller jusqu’à obtenir le bonus offensif devant une équipe d’Aurillac que j’ai trouvée solide et bien organisée. Comptablem­ent, c’est carton plein. » Jules Le Bail auteur de l’essai qui a libéré le collectif savourait aussi à sa juste valeur ce succès. « On s’est accroché comme des chiens (sic). Nous n’avons rien lâché en défense et le bonus offensif a été la réponse sur le terrain à tout ce qu’on s’est dit entre nous dans la semaine. » Avant d’aller défier Montauban à Sapiac « là où ça pique » (dixit Jules Le Bail), cette victoire est non seulement la bienvenue, mais également rassurante sur la capacité de ce collectif.

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