Grill aux fourneaux
OPPOSÉS À LA LISTE DE JEAN-LOUP DUJARDIN, SOUTENUE PAR BERNARD LAPORTE, FLORIAN GRILL ET SES COLISTIERS SE SONT IMPOSÉS EN ILE DE FRANCE AVEC 66,2 % DES VOIX (SOIT 34 DES 40 SIÈGES). RAVI, GRILL VEUT RASSEMBLER ET PROPOSE DE TRAVAILLER EN BONNE INTELLIGEN
Il était midi, passé de quelques minutes, lorsque les résultats ont officiellement été proclamés samedi au siège du CIFR, où étaient réunis les membres des deux listes rivales. Victoire sans appel pour Florian Grill et ses soutiens. Mais aucune fierté arrogante dans le camp vainqueur. Très vite, le futur président de la Ligue Ile-de-France a pris la parole et tendu la main. « Il y a urgence à se mettre autour de la table, s’estil justifié plus tard ans la journée. Je souhaite travailler avec toutes les compétences. Et des compétences, il y en a partout. » Clairement, Florian Grill et la nouvelle gouvernance de l’Ile-de-France ne souhaitent pas être le caillou dans la chaussure du président de la FFR. Ce dernier ambitionnait de réaliser un nouveau « Grand Chelem ». Raté. Deux (Ile-de-France et Bourgogne-FrancheComté) des treize Ligue seront dirigées par des hommes que Laporte n’a pas soutenus au cours de cette élection. « Le rugby français doit comprendre qu’il ne gagnera pas en s’opposant, reprend Grill. Arrêtons de fonctionner de façon clanique, travaillons avec les compétences. Il y a plein de gens dans l’équipe de Bernard Laporte avec qui je travaille très bien, je pense à Thierry Murie ou encore Patrick Buisson. Et si Thomas Lombard ou Christophe Dominici (présents la liste de Jean-Loup Dujardin) ont envie de venir nous aider pour développer le rugby dans les écoles, ils sont les bienvenus. » Le message est passé.
OUVERTURE
De son côté, Bernard Laporte a fait un pas. Il a appelé Florian Grill, au même titre que les douze autres vainqueurs, samedi dans l’après-midi pour le féliciter. « J’avais effectivement un appel en absence de sa part, a indiqué Grill. J’apprécie le geste et je compte le rappeler pour faire un point avec lui. La FFR ne peut pas ne pas travailler avec l’Ile-de-France et inversement. Il faut qu’on bosse main dans la main pour le bien du rugby. » Surtout, le patron de l’Ile-deFrance revendique son ouverture. « J’ai voté 100 % des réformes sportives de Laporte. Ces élections sont d’ailleurs plutôt une victoire pour lui, c’est indéniable. Ça confirme qu’un certain nombre de réformes sportives sont bien vécues par les clubs. Ce sur quoi je me suis opposé, et ce sur quoi je continuerai à m’opposer, ce sont les problèmes de gouvernance et de transparence. » Un exemple ? Grill s’est opposé au rachat du club anglais de Gloucester par Mohed Altrad, propriétaire de Montpellier. Il a aussi émis des doutes sur le nouveau contrat signé avec le futur équipementier du XV de France « pour des raisons de sécurité financière pour la FFR » et réfuté que la FFR puisse signer 400 millions d’euros de cautions sans validation préalable du Comité directeur sur le dossier de France 2023. Et d’ajouter : « Je ne ferai aucune concession sur le débat et la gouvernance, mais sur les sujets sportifs ou locaux, il n’y a pas une feuille de papier à cigarette entre ce que je souhaite et ce que veut mettre en place Bernard Laporte. Certaines réformes menées par son équipe, j’aurais aimé les mener moi-même. » De quoi envisager un travail en parfaite harmonie juste pour le bon développement du rugby en Ile-de-France et au delà ? À suivre. Le XV de France devrait préparer cette rencontre du côté d’Aix en Provence.
Durant le Tournoi 2018, deux stages des Bleus devraient être délocalisés en dehors du CNR de LinasMarcoussis.