Midi Olympique

EN QUÊTE DE CERTITUDES

AUTEURS D’UN TROISIÈME SUCCÈS CONSÉCUTIF FACE À COLOMIERS, DIMANCHE DERNIER, LES BITERROIS VEULENT POURSUIVRE LEUR SÉRIE À LA MÉDITERRAN­ÉE (VENDREDI À 20 H 30) FACE À GRENOBLE.

- Le troisième ligne biterrois Rémi Bourdeau et le pack héraultais ont mis les bouchées doubles cette semaine à l’entraîneme­nt et axé leur travail sur la puissance. Par Julien LOUIS

CPhoto Midi Olympique - Patrick Derewiany ’est dingue à dire mais après quinze journées, on n’a toujours pas trouvé notre match référence. Cette rencontre où on a été serein, où tout s’est bien passé de A à Z. » Et le numéro dix de Béziers, Thibauld Suchier, pense que l’affiche face au deuxième du Pro D2, l’ogre grenoblois, est le rendez-vous parfait pour décrocher ce Graal collectif : « J’ai remarqué que notre équipe aimait ces opposition­s à pression, là où elle était souvent en dedans lors de rencontres plus « classiques ». Je pense donc que c’est le match qu’il nous faut pour impulser encore plus une dynamique positive sur le début de la phase retour. On avait réussi à le faire lors de la réception de l’Usap fin octobre (victoire 21-8) et le contexte était assez similaire à celui qu’on retrouvera vendredi. »

Les Héraultais restent sur une série de trois succès et ont effacé dans les faits, leurs deux ratés à domicile face à Narbonne et Angoulême, en décrochant un deuxième succès en déplacemen­t à Massy (après une victoire à Nevers). Mais en réalité, les cicatrices découlant de ces deux désillusio­ns sont toujours ouvertes. « Ce n’est pas seulement mathématiq­ue mais aussi mental. Nous souhaitons encore laver ces affronts qui ne sont à mon avis pas totalement effacés de nos esprits. Pour générer plus de confiance et nous libérer, il nous faut un match sur lequel on peut construire. Et si on fait une grosse performanc­e contre cette belle équipe de Grenoble, ça peut être un déclic », explique le troisième ligne Rémi Bourdeau.

L’EXEMPLE ISÉROIS

Tous les chemins mènent donc vers un triomphe de prestige face au FCG. « Un succès pourrait aussi nous permettre d’aller ensuite avec de l’ambition à Vannes. Et surtout, de recoller vraiment sur les six premiers (cinq points d’écart avec le 6e). Colomiers se déplace encore (à Nevers) et on peut espérer une défaite de leur part ou un bonus défensif. Cette réception est donc importante pour afficher nos ambitions sur la deuxième partie de saison », ajoute Thibauld Suchier.

Les Biterrois visent la passe de quatre face aux Isérois, pour tirer un trait définitif sur leurs quatre revers d’affilée, dont ils ont tiré les leçons selon l’ouvreur : « Quand ça va mal, on n’hésite plus à se parler dans le « bec », alors qu’on avait avant parfois tendance à se cacher les petites choses. On connaît notre principal défaut : l’équipe peut alterner le bon et le mauvais dans un même match ou d’un week-end à l’autre. À Massy, on ne fait que six fautes, notre record, et contre Colomiers, on est sanctionné à quatorze ou seize reprises ! »

Les Héraultais ont de ce fait passé leur semaine à travailler leur indiscipli­ne, à peaufiner leur touche, toujours instable, et leurs lancements de jeu pour éviter de connaître encore du déchet technique : « On n’a pas encore réussi à faire tous en même temps le match qu’il fallait. Un coup c’était la troisième ligne, l’autre les piliers… Pour franchir un nouveau palier, on doit tous être bons au même moment. J’aimerais que le collectif mette les individual­ités en avant et non l’inverse. Ce que fait parfaiteme­nt Grenoble. » Un exemple à suivre et un tournant à ne surtout pas rater.

Après être sorti de la route à Aurillac il y a deux semaines et avoir frôlé le tête-à-queue contre SoyauxAngo­ulême le week-end dernier, le FCG va tester sa puissance à Béziers. Ce voyage dans le sud en ce début d’hiver n’aura rien d’une sinécure. Il aura pour premier centre d’intérêt de voir ce que cela fait de mettre, non pas un tigre, mais deux kiwis, dans le moteur. Arrivés la semaine dernière en Isère, le pilier gauche, Latu Talakai (1,93 m, 128 kg) et le deuxième ligne, Leva Fifita (1,95 m, 120 kg) sont officielle­ment Grenoblois depuis lundi, et ils devraient faire leurs premiers pas dès ce soir, dans un rôle de remplaçant.

Leur profil correspond à ce qui manquait au FCG, du gabarit. Après avoir vu leur cinq de devant être en difficulté ces derniers temps, les Grenoblois seront bien évidemment attentifs aux débuts des jokers médicaux d’Alexandre Dardet et Mickaël Capelli, sans en attendre encore monts et merveilles. « Ce sont de beaux bébés mais nous n’avons effectué que deux jours d’entraîneme­nt avec eux, prévient Stéphane Glas. Il faudra être patients dans tous les cas, et ne pas les juger seulement sur ce premier match, qu’il soit positif ou négatif. Dans tous les cas, ce sera bien de voir comment ils réagissent.»

On pourrait étendre ce constat à toute l’équipe grenoblois­e. Après deux performanc­es critiquées, le déplacemen­t à Béziers permettra d’en savoir plus sur la capacité de réaction du groupe, tancé par le staff après le dernier match pour son investisse­ment. D’autant plus que c’est en voyage qu’on juge mieux du comporteme­nt d’une équipe. Les erreurs et les approximat­ions coûtent souvent beaucoup plus cher loin de ses bases. Pour revenir de l’Hérault avec la victoire, il faudra passer la vitesse supérieure, gommer les défauts présents le week-end dernier, malgré la victoire. « On attend toujours beaucoup d’une équipe dont on connaît le potentiel élevé, rappelle justement Stéphane Glas. Après un bon début de saison, on espère garder ce rythme. Maintenant, on peut arriver à gagner à domicile sans être flamboyant. Mais ce genre de match, tu ne les gagnes pas à l’extérieur sans élever ton niveau.»

MÊLÉE ET BALLONS PORTÉS

Pour espérer être enfin ponctuel à l’heure d’hiver, le FCG n’entend pas compter sur ses deux jokers îliens, cette semaine, il a remis son ouvrage sur le métier. Il a mis cette semaine l’accent sur le travail en mêlée et sur les ballons portés, deux secteurs essentiels à cette époque de l’année. «Nous avons besoin de nous reconcentr­er sur nous-mêmes, plaide le talonneur et capitaine, Arnaud Héguy. Mais je pense que chaque équipe redouble d’efforts dans ce secteur en ce moment. C’est la période qui veut ça.»

Pour ne pas laisser échapper des points précieux qui compteront au moment du décompte final au printemps, le FCG sait ce qu’il lui reste à faire. Grenoble est une équipe qui développe un jeu assez léché et rapide. Les Isérois s’appuient sur une bonne conquête menée par des avants d’expérience qui donnent de la confiance au groupe. C’est un gros client. Mais je ne sais pas s’ils sont au mieux en ce moment et j’espère qu’on pourra donc en profiter pour faire quelque chose de bien contre eux. Cette victoire pourrait vraiment changer la donne pour nous. Béziers est sur une bonne dynamique, malgré un dernier match tendu et serré à domicile contre Colomiers. C’est une équipe joueuse, qui évolue dans un stade qui demande du jeu sur la largeur. À l’aller, nous avions mis du temps pour prendre le score. Nous voulons nous remobilise­r et jouer deux bons matchs avant la trêve pour bien terminer.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France