Midi Olympique

JE ME SOUVIENS DE

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15 tonnes de paille sur la pelouse pour qu’ait lieu France-Écosse (6-11).

Je me souviens de France-Écosse, le 1er janvier 1920, surnommé «le match des borgnes.» 5 joueurs avaient perdu un oeil lors de la Grande Guerre.

Je me souviens d’un perchiste de «Bill» Perrin qui faisait de la moto sur le toit des tribunes.

Je me souviens d’un Racing-Agen en Pro D2 (3228), une merveille de rugby. Colombes renaissait grâce au Racing 92 de Lorenzetti et Berbizier.

Je me souviens de l’essai de la décennie conclu par André Herrero le 27 mars 1965 contre les Gallois (22-13) et de l’essai sur intercepti­on de son frère, Daniel, en finale du Challenge Du-Manoir, scellant la victoire de Toulon sur Agen.

Je me souviens des entraîneme­nts du mercredi quand les juniors que nous étions, avions la chance de jouer une demi-heure contre l’équipe première, avec souvent à l’aile gauche Claude Piquemal, champion d’Europe du 100 m.

Je me souviens de Jean Gajan, entraîneur impassible dans la pénombre de Colombes.

Je me souviens de France-Springboks (0-0), le 18 février 1961. Une sacrée collision.

Je me souviens de l’équipe de France de Spanghero, Maso et Villepreux, attaquant à la sortie du tunnel pour ses adieux à Colombes face à l’Angleterre (37-12, 6 essais à 1), le 26 février 1972.

Je me souviens de Georges Pérec. Et de Saïd Slimani, le gardien du stade.

Je me souviens de Colombes, ouvert sur le ciel d’Ile-de-France. J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre article-interview de Michel Ringeval et je partage avec lui une certaine analyse du jeu (jeu à la lourdaise, Stade montois avec les frères Boniface et Béziers son jeu d’avant de Raoul Barrière). En revanche, pas du tout d’accord sur le point noir de l’arbitrage. Tout le monde sait, les plus grands entraîneur­s Steve Hansen, Eddie Jones et d’autres l’ont dit dans vos colonnes, le point noir du rugby français c’est d’abord : le grand nombre de joueurs étrangers en Top 14 et Pro D2 et même fédérales qui empêchent l’éclosion de jeunes joueurs français (M. Ringeval a éludé cette question car il a à Chambéry cinq ou six joueurs étrangers ; voir le match Bourgen-Bresse Chambéry du 9 décembre) ; le jeu très physique à la limite de la violence pratiqué en Top 14 ; une équipe de France inexistant­e (vitrine du rugby) ; et peut-être aussi un problème de formation. Quant aux arbitres, je signale à M. Ringeval que les meilleurs arbitres de la planète sont aussi français (Garces, Poite, Raynal, Gaüzère et d’autres) et que les arbitres français ne sont pas responsabl­es de la chute dramatique des licenciés de la FFR (2017 272 800 licenciés, en 2012, 417 000 licenciés). Bien sûr que là aussi malgré la vidéo, il y a des progrès à faire, mais admettez que l’erreur est humaine vu le changement permanent des règles et la pression exercée par les entraîneur­s en bord de touche. Quel est l’entraîneur ou le manager qui ne commet pas d’erreurs (compositio­n d’équipes, gestion des effectifs, jeu pratiqué). D’autre part, je ne vois pas beaucoup d’anciens grands joueurs se lancer dans l’arbitrage, ils préfèrent entraîner des équipes avec des salaires conséquent­s ou être consultant à la télévision. Le rugby français actuel va mal et même très mal et ce n’est pas en stigmatisa­nt une composante de la famille qu’on va régler les problèmes,

Pierre ARAMBURU

Hendaye

Je suis un vieux club auréolé de titres. Mais avec ce foutu profession­nalisme, j’ai plus les moyens. Pas les moyens d’acheter tous les ans des stars venues du monde entier. Alors je me suis dit que pour continuer à vivre, fallait former mes propres joueurs. Fallait leur

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