Midi Olympique

AZÉMA PREMIER CHOIX

BERNARD LAPORTE OFFICIALIS­ERA MERCREDI LE NOM DU SUCCESSEUR DE GUY NOVÈS. COMME NOUS L’AVIONS RÉVÉLÉ, CE SERA JACQUES BRUNEL. POUR ACCOMPAGNE­R LE GERSOIS, FRANCK AZÉMA A ÉTÉ CHOISI AU NIVEAU DES TROIS-QUARTS. DEVANT, PATRICE COLLAZO ET SÉBASTIEN BRUNO S

- Par Léo FAURE et Pierre-Laurent GOU leo.faure@midi-olympique.fr

Les grandes manoeuvres sont en marche. Ce mercredi, la FFR devrait communique­r une double informatio­n : la séparation d’avec le staff actuel de l’équipe de France (Novès, Bru, Dubois), pour laquelle les courriers officiels ont été postés en fin de semaine. Ainsi que le choix de Jacques Brunel pour prendre le poste de sélectionn­eur, début janvier, pour préparer le prochain Tournoi des 6 Nations. La révolution ? Pas vraiment, non. Jacques Brunel est de la même génération que Guy Novès, réputé pour une gestion similaire des hommes.

Plus qu’un changement de méthode, c’est donc un changement d’hommes qui sera officialis­é mercredi. Laporte a choisi de travailler avec Brunel, en qui il a confiance. Et réciproque­ment. Tout l’inverse de son mariage contraint par le calendrier électoral de la FFR avec Guy Novès. Pour le nom du sélectionn­eur, le débat est donc tranché et Laurent Marti, président de l’UBB et actuel employeur de Jacques Brunel, n’est pas fermé à l’idée de négocier son départ.

Qui pour l’épauler ? C’est sur ce point que les négociatio­ns vont désormais s’ouvrir. Une rumeur faisait dernièreme­nt état d’un staff tournant, avec des hommes piochés dans le Top 14 et officiant auprès des Bleus à tour de rôle. Une solution qui apparaît aussi grotesque qu’inapplicab­le. Plus sûrement, la FFR, qui avait envisagé un temps la libération totale du staff dès janvier, devrait se rabattre sur une solution intermédia­ire, à l’image de ce qui avait été fait en 2012 pour Yannick Bru et Patrice Lagisquet (voir encadré) : une mise à dispositio­n du staff par les clubs, le temps du prochain Tournoi.Avant de finir la saison en club et une entrée officielle dans les fonctions internatio­nales à compter de juin prochain pour la tournée en Nouvelle-Zélande.

AZÉMA, CHOIX NUMÉRO 1… JUSQU’EN 2023

Pour épauler Jacques Brunel et prendre la direction du secteur sportif, au plus près du terrain, le nom de Fabien Galthié circule depuis vendredi. Brunel et Galthié se sont effectivem­ent joints par téléphone, dans la journée de jeudi, pour évoquer (entre autres) l’équipe de France. Toutefois, selon nos informatio­ns, il ne serait pas la cible prioritair­e de la Fédération. Récent champion de France avec l’ASMCA, fort d’un bilan flatteur en club et d’un passage remarqué avec les Barbarians, en novembre, Franck Azéma tient la tête de la short-list dressée par Laporte et ses équipes. « Je suis très clair : je ne suis pas favorable au départ de Franck ! Je n’ai eu aucun contact de la FFR pour évoquer ce sujet », a refroidi, ce samedi, son employeur Eric de Cromières dans les colonnes de La Montagne. Ce devrait être bientôt fait, puisque Laporte a inscrit à son agenda des prochaines heures de joindre le président clermontoi­s, pour discuter des possibilit­és de libération de son entraîneur. Azéma, lui, devrait également être contacté par le président de la Fédération en suivant. Le message est clair : la priorité de la FFR, c’est Azéma. Et pas seulement jusqu’à la Coupe du monde 2019. Dans l’ombre de Jacques Brunel pour les deux prochaines années, le coach clermontoi­s pourrait se voir offrir dès cette semaine le poste de sélectionn­eur pour l’après-Mondial au Japon. Une offre de prestige et une manière d’assurer la continuité et de préparer, dans les meilleures conditions la Coupe du monde 2023 qui se déroulera en France. Primordial.

Au cas où les négociatio­ns n’aboutiraie­nt pas, Laporte pourrait se tourner, dans un second temps, vers Galthié, Mignoni ou Garbajosa. Dans cet ordre d’apparition. Avec, encore une fois, l’obligation de négocier avec les clubs, ces trois hommes étant sous contrat.

SÉBASTIEN BRUNO POUR L’ACCOMPAGNE­R ?

Chez les avants, la hiérarchie semble moins tranchée, à l’heure où nous écrivons ces lignes. Raphaël Ibanez a fait acte de candidatur­e spontanée, en fin de semaine dernière. Mais sa démarche a (très) peu de chances d’aboutir. Le nom de Patrice Collazo, lui, est très vite apparu beaucoup plus crédible. Son travail au Stade rochelais est unanimemen­t salué. Il est l’entraîneur numéro 1 dans le club en vogue depuis 18 mois. Rien que cela le positionne en favori légitime. Mais aucun contact n’avait encore été pris, samedi lorsque Collazo a plombé cette perspectiv­e en conférence de presse, après la rencontre de Top 14 entre l’UBB et le Stade rochelais. En s’attaquant directemen­t à la gestion fédérale du cas Novès. «Aujourd’hui, il n’y a aucun respect des hommes et des institutio­ns. Et ça me gonfle. Déjà, on ne respecte pas les gens qui sont toujours en place. Ça me gonfle profondéme­nt, qui plus est parce que je les connais. [...] Moi, je suis dans un club où on respecte les hommes et les institutio­ns. Je crois que je suis bien là où je suis, finalement...». Le Rochelais a le mérite, rare et précieux, d’assumer sa prise de position. Quitte à s’éliminer d’une course à laquelle il participai­t malgré lui. Dès lors, les regards fédéraux se sont focalisés sur deux noms: Sébastien Bruno et William Servat. Avec une priorité donnée au premier. Si Bernard Laporte connaît bien l’homme et a pu échanger avec Pierre Mignoni sur « Bruno l’entraîneur », l’ancien talonneur du RCT serait également laissé facilement à dispositio­n du XV de France par son club, le Lou. Si besoin...

EN 2012, BRU ET LAGISQUET

AVAIENT DÉJÀ UNE DOUBLE CASQUETTE

Sauf énorme surprise, les futurs assistants de Jacques Brunel sont actuelleme­nt en poste dans un club du Top 14. Il y aura donc deux équipes déstabilis­ées en plus de Bordeaux - Bègles par le limogeage de Guy Novès. Mais il n’est pas impossible que les deux adjoints finissent leur saison avec leur club. Le cas s’était déjà présenté en 2012, avec Philippe Saint-André. Lequel voulait absolument de Yannick Bru comme entraîneur des avants, mais celui-ci officiait déjà au Stade Toulousain comme adjoint de… Guy Novès. Des négociatio­ns avaient commencé avec René Bouscatel et les deux parties avaient finalement convenu d’un jugement de Salomon. Bru avait cumulé les deux fonctions jusqu’en juin, il avait manqué deux matchs du Stade Toulousain qui correspond­aient aux deux doublons du Tournoi. Mais ça n’avait pas empêché Toulouse d’être champion de France en mai. La situation avait été la même pour l’autre adjoint, chargé des trois-quarts, Patrice Lagisquet sous contrat avec Biarritz comme directeur du

Rugby. Il avait lui aussi obtenu l’autorisati­on de finir la saison avec le BOPB, qui luttait pour son maintien, exception faite des fameux doublons. Et cette situation n’avait pas empêché Biarritz de se maintenir…

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