POUR VALIDATION
FACE À L’UNE DES RÉFÉRENCES EN TERMES DE JEU, LE SUALG S’ATTELLERA À VALIDER LES PROGRÈS ENTREVUS DEPUIS PLUSIEURS MATCHS ET À GOMMER LES DÉFAUTS RESTANTS. AVEC L’APPORT DE NOUVELLES ARMES.
Ce vendredi aprèsmidi après la mise en place qui aura précédé, les Agenais prendront la direction des CharenteMaritime moins de 24 heures avant leur rentrée dans l’arène de Marcel-Deflandre. Et ce ne sera pas la première fois de la saison. En août, au cours d’un match amical les hommes du duo Reggiardo-Prosper y avaient plutôt fait bonne figure durant les quarante premières minutes, inscrivant notamment deux essais par Denis Marchois et Jake McIntyre. Avant de baisser pavillon lors du second acte et de s’incliner logiquement.
Cinq mois après, même si La Rochelle sort de deux défaites en Champions Cup face aux Wasps et en championnat face à l’UBB, ces résultats n’ont pas terni l’image que véhicule la bande à Victor Vito dans tout l’Hexagone. Mauricio Reggiardo, nullement « inquiet pour eux » n’en disait pas moins cette semaine : « C’est la référence du rugby français aujourd’hui. Les journalistes, vous en parlez beaucoup et je crois que vous n’avez pas tort. C’est le modèle à suivre en termes de clubs, en termes de rugby qu’ils proposent. Patrice Collazo et Xavier Garbajosa font du très bon travail. » Un discours corroboré par la majorité des autres acteurs de l’élite, suiveurs attentifs des performances du groupe maritime. Et Mauricio Reggiardo, toujours, d’ajouter : « Ils sont impressionnants sur leurs prises d’initiatives, ils ont de puissance mais aussi un rugby très offensif. Ils peuvent sur de très longues séquences ne jouer qu’à la main et ne pas avoir recours au pied. Ils mettent leurs adversaires en difficulté sur cela, avec énormément de vitesse dans le jeu impulsé par la troisième ligne et la charnière. »
SOIGNER LES ENTAMES
À l’heure d’aller défier cette bête, forcément blessée, Agen devra donc se montrer sur ses gardes. Et s’appliquer sur ses entames de matchs comme le rappelle l’entraîneur argentin : « Nous n’avons pas fait de bonnes entames contre le Stade français, à Bordeaux, à Castres, à Clermont où l’on prend un essai au bout d’une minute… Pareil contre Brive, où nous sommes menés 0-10 après vingt minutes de jeu… Nous essayons de le régler depuis cinq matchs, nous le travaillons en variant nos échauffements, notre préparation de match. J’espère que contre La Rochelle nous allons trouver la solution. De toute façon, la clé face à un tel adversaire est d’être à 110 % de nos moyens pendant 80 minutes. » Pour rivaliser, Agen devra au moins s’en tenir à cette antienne, répétée inlassablement depuis la nuit des temps rugbystiques.
Il n’empêche, comme l’ont montré ses cinquante minutes suivantes contre les Corréziens,Agen a le moral plutôt au beau fixe en ce moment. Soulagés d’avoir gagné une première bataille dans la course au maintien, les partenaires d’un Jake McIntyre au summum de sa forme s’appuient sur un jeu plutôt sémillant fait là aussi d’alternance et une discipline de fer (lire chiffre ci-dessous). Et, pour espérer faire mieux qu’exister hors de ses bases comme ce fut le cas à Castres, Bordeaux-Bègles ou encore Clermont, il peut aussi espérer s’appuyer sur un effectif compétitif. Auquel vient de s’adjoindre un grand revenant, bien connu des supporters du club aux huit boucliers de Brennus. MarcelDeflandre pourrait assister au retour dans le Top 14 d’Opeti Fonua. Le puissant troisième ligne tonguien, de retour depuis un peu plus de dix jours a passé avec succès les tests physiques et a déjà pu s’entraîner avec ses coéquipiers. « Impatient de faire partie de cette belle équipe », comme il le déclarait le 18 décembre dernier à Rugbyrama, le numéro 8 - il peut aussi dépanner en deuxième ligne - qui avait hérité du surnom de « bulldozer tonguien » lors de son premier passage dans le Lot-etGaronne entre 2005 et 2013 devrait apporter le soupçon de puissance et d’avancée qu’il manque aux coéquipiers d’Antoine Erbani près des lignes d’en-but adverses cette saison. Comme cela avait été entrevu lors du match aller, perdu 15-20 à Armandie. Même s’il s’est délesté de quelques kilos - « Il fait désormais 133 kilos alors qu’il était avant plutôt proche des 145 » selon Mauricio Reggiardo - le géant îlien d’1,96 mètres, Jiff - il est arrivé à ses 18 ans à Agen n’en a rien perdu de sa capacité à envoyer valdinguer ses adversaires sur les fesses. À l’heure d’affronter les Uini Atonio et autres Afa Amosa, eux aussi dotés de gabarits imposants, ce renfort de poids ne devrait pas être de trop. Fonua connaît bien la pelouse de Deflandre pour y avoir inscrit un essai en janvier 2010 lors d’un match de Pro D2 remporté 20-10 par le SUALG. Une autre époque, et un bon souvenir pour les Agenais, qui signeraient des deux mains pour pareille issue.