PARIS DOIT RÉAGIR !
STADE FRANÇAIS SUR COURANT ALTERNATIF DEPUIS LE DÉBUT DE SAISON, LES SOLDATS ROSES DOIVENT RÉAGIR CE WEEK-END, FACE À L’UNION BORDEAUX-BÈGLES. LE TEMPS PRESSE…
On dit que le Stade français a connu des jours meilleurs. Djibril Camara, lui, parle d’une « période compliquée » pour le club de la capitale. Peu avant d’aborder l’année 2018, les Soldats roses sont les modestes onzièmes du championnat de France et, en Challenge Cup, laissent Édimbourg caracoler en tête de la poule 4. Sur courant alternatif depuis le début de saison, surclassés et balayés à Castres la semaine dernière (28-6), les hommes de Greg Cooper soufflent le chaud et le froid, enchantent souvent Jean-Bouin et explosent, trois fois sur quatre, loin de la Porte d’Auteuil. Dans la foulée de la défaite à Pierre-Fabre, le trois-quarts centre international Jonathan Danty disaient même ceci : « Certains week-ends, on a le niveau d’une équipe n’ayant rien à faire dans ce championnat… » Campés dans le ventre mou du Top 14, plutôt loin du premiers qualifié (Toulouse) mais pas vraiment menacés, non plus, par le premier relégable (Brive), les Soldats roses semblent s’être résignés à traverser une saison blanche, un exercice de transition au cours duquel il ne se passera visiblement pas grand chose, si ce n’est quelques gros coups sur le marché des transferts. La faute à un effectif trop court, peut-être ? Djibril Camara n’y croit pas une seconde : « Quand on envoie du jeu, quand on est décidé à tout donner, nous parvenons à tuer n’importe quelle équipe. Notre problème est mental, j’en suis convaincu. Quand tu es le terrain, tu te dois de tout donner. Faire de la présence n’est pas suffisant. Maintenant, il suffit d’en prendre conscience et de se bouger le cul, voilà tout ! »
DJIBRIL CAMARA : « J’ESPÈRE QU’ILS AURONT ENCORE LA TÊTE AUX CADEAUX… »
Quand le ciel s’obscurcit, dans le bon royaume du Top 14, les équipes ont généralement tendance à se recroqueviller sur un jeu minimaliste, plus sécuritaire et, de fait, moins spectaculaire. Au moment d’aborder un match capital contre l’Union BordeauxBègles, le Stade français va-t-il aussi sacrifier à la mode ? C’est en tout cas ce que semblait dire Jonathan Danty à Castres, lorsqu’il lâchait, fataliste : « Peut-être devrons-nous réduire la voilure, moins jouer au rugby et insister sur la défense… Je ne sais pas… Mais il faut réagir… » Connaissant un peu la philosophie de jeu de Greg Cooper, ce n’est visiblement pas l’orientation que donnera le technicien néo-zélandais au club de la capitale, durant la deuxième partie de la saison. Et Dieu merci ! Djibril Camara enchaîne : « Nous sommes une équipe difficile à prendre dès lors que l’on déplace le jeu, que l’on tient le ballon et que l’on met du rythme. Nous ne sommes pas doués pour les calculs mesquins et les matchs petits bras. » Dès lors, les Bordelais délestés depuis mercredi de leur manager (Jacques Brunel) savent à quoi s’attendre à l’instant où ils posent leurs valises dans le Sud de Paris. « De notre côté, conclut Camara, nous nous attendons à un match d’une rare intensité. On connaît tous le talent de Baptiste Serin,Yann Lesgourgues, Matthieu Jalibert ou Mahamadou Diaby. Maintenant, j’espère qu’ils auront tous bouffé beaucoup trop de foie gras et auront encore la tête aux cadeaux… »