SOLDER LE COMPTE 2017
LES DERNIERS MOIS, ENTRE TRAUMATISME SPORTIF ET CHANGEMENT DE PRÉSIDENCE, ONT MARQUÉ UN VIRAGE DANS L’HISTOIRE DU CLUB. DEPUIS LE DÉBUT DE SAISON, LES STADISTES ONT RELANCÉ UNE DYNAMIQUE NOUVELLE ET LE DERNIER RENDEZ-VOUS DE L’ANNÉE EST PRIMORDIAL POUR LE
Il y a des années comme ça qui, plus que d’autres, resteront gravées. En France, le cru 2017 est forcément de celles-ci, avec la rocambolesque élection présidentielle et son inattendu dénouement. Mais au simple domaine du rugby, et plus particulièrement du côté de Toulouse, il demeurera définitivement à part. Que ce soit pour des plus ou moins heureuses raisons, il marque un tournant décisif dans la grande histoire du club le plus titré de l’Hexagone. D’abord en ce qui concerne le traumatisme sportif. Pour la première fois depuis 41 ans, le Stade toulousain a raté le rendez-vous des phases finales et a même terminé la phase régulière à la douzième place. Une issue aussi désastreuse que malheureusement prévisible. Le palmarès et l’aura ne font pas tout et cette institution avait arrêté, depuis trop d’années, d’être en avance sur son temps. Durant la première moitié de l’actuelle décennie, le club s’est reposé sur ses acquis et les résultats ont masqué le retard pris en coulisses.Toulouse ne s’est pas renouvelé et l’a payé très cher. Guy Novès s’en est allé au chevet d’un XV de France qu’il n’a pas réussi à rétablir, en laissant derrière un fonctionnement désuet et une équipe vieillissante. C’est d’ailleurs l’un des autres aspects majeurs des derniers mois. En fin de saison passée, les ultimes historiques que sont les Dusautoir, Albacete, Johnston, Lamboley, Steenkamp ou McAlister ont quitté Ernest-Wallon, pour clore une transition plus longue qu’il n’aurait fallu. Mais cet exercice a laissé des traces et les Toulousains, jeunes ou expérimentés, ne cessent de le rappeler. « L’an dernier, nous étions encore dans les trois premiers fin janvier », expliquait Julien Marchand il y a huit jours. « Si tout le monde dit qu’on fait un bon début de championnat, c’est seulement en comparaison avec ce qu’on avait produit en fin de saison dernière. On ne va pas se contenter de ça », martelait Florian Fritz après la défaite au Racing vendredi dernier. Mais le changement a surtout été identifié en haut lieu avec l’arrivée à la présidence de Didier Lacroix, succédant à René Bouscatel et ses 25 années de règne. Le symbole d’un passage de témoin indispensable.
MAESTRI : « LE CONTENU ET LE RÉSULTAT ONT UN IMPACT »
Depuis l’été et sa prise de fonction, Lacroix s’est démené pour relancer ce club à tous les niveaux. Avec, même s’il faudra du temps pour retrouver une pérennité financière, une certaine réussite, laquelle s’est d’ailleurs vérifiée sur le terrain où les premiers mois furent prometteurs. Ceci grâce à un recrutement abouti avec les apports décisifs de Kolbe, Dupont, Holmes, Pointud, Madaule et Ramos (retour de prêt pour ce dernier) et la progression des joueurs formés à Toulouse (Marchand, Aldegheri, Cros ou Verhaeghe). Mais, depuis quelques semaines, les Stadistes sont moins constants. « C’est vrai, il y a un problème de régularité, note Yoann Maestri. Mais il est valable pour beaucoup d’équipes du Top 14. Nous sommes sixièmes mais avec très peu de points d’avance sur le dixième, et pas beaucoup de retard sur le deuxième. » Mais, justement, pour ne pas être décrochés du wagon de tête et sortir des fameux six premiers, lui et ses coéquipiers doivent absolument remporter ce dernier match de 2017. « Au-delà du classement, ce sont le contenu et le résultat qui ont un impact psychologique sur le groupe », assure Maestri. Pour avoir connu la descente aux enfers du printemps, il le sait trop bien. Ce samedi soir, face à Toulon, il s’agira donc de solder le lourd compte de 2017 et d’ouvrir définitivement, de la meilleure des manières, un nouveau chapitre tant attendu.