ALERTE MAXIMALE
DE NOUVEAU EN ZONE ROUGE APRÈS LEUR DÉFAITE À AGEN, LES CORRÉZIENS DOIVENT DÉPASSER LEUR DÉCEPTION POUR PASSER L’OBSTACLE MONTPELLIÉRAIN.
QPhoto Midi Olympique - Patrick Derewiany uatre jours pour s’aérer l’esprit, évacuer la déception, oublier la frustration d’une deuxième période ratée à Agen, mais aussi celle des supporters venus se presser autour du bus corrézien à Armandie pour faire part de leur mécontentement pour certains, de leur inquiétude pour les autres. JeanBaptiste Péjoine a joué le rôle de médiateur, mais la dinde a certainement eu du mal à passer pour les dirigeants, staff, joueurs et supporters. Et l’indigestion, si redoutée en période de fête, est à craindre au regard du menu du CAB pour débuter cette phase retour de tous les dangers avec les réceptions de Montpellier,Toulon et un déplacement à La Rochelle. Le président Simon Gillham évitait de sombrer dans la sinistrose malgré les interrogations grandissantes autour de la situation de son club : « Je n’aime pas perdre. J’aimerais bien qu’on se mette à gagner des matchs de rugby. Pour commencer, il faut gagner contre Montpellier et contre Toulon. »
Quatre jours pour se ressourcer auront-ils été suffisants avant de reprendre l’entraînement jeudi avec un appétit retrouvé ? En tout cas, rien n’a été chamboulé dans l’organisation de la semaine briviste malgré le revers en terres lot-et-garonnaises. « Les fêtes de fin d’année sont des moments importants. Il faut savoir se vider la tête et décompresser en famille. Nous avions préparé la réception de Montpellier en amont, et tous les joueurs sont partis samedi en ayant une chose à l’esprit : « Nous sommes dans l’obligation de gagner face à Montpellier. Nous n’avons plus de question à nous poser. Nous n’avons plus de prise sur les matchs que nous avons déjà joués alors malgré la déception qui était immense à la fin du match à Agen puisque nous sommes toujours dans les clous à la 68 minute de jeu, il faut avancer, passer à la suite. »
CONSERVER L’AVANTAGE AU CLASSEMENT BRITANNIQUE
Les Brivistes sont face à leur destin, qui n’est pas encore totalement sombre. Pour se rassurer, ils se sont accrochés à ces petits signes qui ne sont pas forcément visibles à l’oeil nu en cours de saison, comme ce classement britannique, certes moins en vogue chez les techniciens depuis l’introduction des points de bonus, mais favorable aux Corréziens dans leur mano a mano avec les Agenais. À condition de ne plus s’incliner à domicile. Autant dire que les quatorzième et quinzième journées seront déterminantes pour la suite, même si la venue du champion d’automne peut être synonyme d’espoir, puisque la formation de Vern Cotter, intraitable à domicile (34 points marqués sur 35 possibles) n’est pas aussi performante à l’extérieur, puisqu’elle n’est « que » la huitième équipe du Top 14 loin de ses bases avec seulement deux victoires au compteur, la dernière datant du 28 octobre sur la pelouse de Pau (huitième journée). Et pourtant, même si le CAB n’a jamais perdu à domicile face au MHR depuis son retour en Top 14, le manager Nicolas Godignon restait prudent au moment d’évoquer la venue des Héraultais, conscient que son équipe évoluait maintenant avec une cible dans le dos. « Depuis le début de la saison, nous sommes l’équipe qui relance les autres », lâchait-il en se souvenant que le Stade toulousain a décroché sa première victoire à l’extérieur en Corrèze, tout comme un Racing 92 clopinant en début de saison après notamment une défaite sur la pelouse du promu agenais. Aux Brivistes de démontrer que ce temps-là est révolu, pour éviter que la cote d’alerte ne se transforme en état d’urgence.
Au point où l’on en est de marcher sur la tête, le Top 14 a réussi dans l’indifférence générale à attendre l’arrivée de l’hiver pour désigner son champion d’automne. Rien qui ne soit de nature à émouvoir, probablement, en cette période de fêtes où les plaisirs de la table vont audelà du respect des saisons… Et d’ailleurs, de toutes ces considérations, le MHR n’a évidemment cure. À un détail près, celui qui veut que c’est en leader de la phase aller que les hommes de Vern Cotter se déplaceront à Brive, actuel avant-dernier du classement et potentiel barragiste pour le maintien.
SOUVENIR, SOUVENIR…
Autant dire que c’est à une rencontre tout sauf anecdotique que les Cistes devront se préparer sur la pelouse du Stadium AmédéeDomenech, où l’on ne raffole rien tant que de faire plier (plus ou moins) à la régulière les ténors du classement… « On sait que ça va piquer la semaine prochaine, présageait dès la fin du match face à Lyon le demi de mêlée Benoît Paillaugue. Et là-bas, on sait qu’on ne pourra pas se contenter d’accélérer les dix dernières minutes pour l’emporter. » Une analyse d’autant plus pertinente si l’on veut bien se souvenir du déplacement de la saison dernière, que le MHR avait perdu dans les arrêts de jeu sur un essai de Galala, alors qu’il pensait avoir fait le plus dur en prenant le score (et temporairement le bonus offensif) à la 77e…
TEST DE CARACTÈRE
Il va donc de soi que ce déplacement s’annonce définitivement comme un test de caractère, d’autant plus révélateur que les Héraultais devront une fois de plus se passer d’un nombre important de leurs cadres (Aaron Cruden, Jan Serfontein, Alexandre Dumoulin, Henfy Immelmann, Davit Kubriashvili, Yacouba Camara, Ruaan Pienaar, Antoine Guillamon ou Jannie Du Plessis, pour ne citer qu’eux), auquel vient de s’ajouter la terrible nouvelle de la fin de saison de Jacques Du Plessis (lire ci-dessous). Autant d’aléas dont un leader doit en théorie faire fi, d’autant que ce dernier n’a remporté que 4 misérables points (victoire à Pau, 22-16) de ses cinq derniers déplacements. Largement défaits à La Rochelle (14-26), mais surtout au Racing (0-26) à Paris (20-31) ou à Bordeaux (17-47), les Montpelliérains doivent absolument prouver à Brive qu’ils sont capables de maintenir un bon rythme de croisière sans avoir à être placés au pied du mur, comme ce fut le cas récemment au Hameau ou à Glasgow en Coupe d’Europe (29-22). On attend désormais leur réponse…