Presque un rêve
Pour sa première saison, Greig Townsend a vécu une saison presque de rêve. Bon, il ne faut pas exagérer puisque les Écossais ont quand même perdu quatre matchs sur onze. Ils ont par exemple pris quarante points à Twickenham et ils ont baissé pavillon en juin aux Fidji. Mais à côté de ça, ils ont frôlé la victoire en France et surtout, ils ont battu deux fois l’Australie. La première fois à Sydney, la deuxième à Murrayfield par une marge hallucinante de 29 points. Et elle a manqué de peu l’exploit du siècle, en ne s’inclinant que de cinq points face aux All Blacks, la seule nation qu’elle n’a jamais battu. Cette équipe n’a pas des moyens extraordinaires, elle souffre parfois sur les mêlées décisives et sur les impacts (quoi que…). Mais elle dispose quand même d’une collection d’individualités sans précédent depuis les années 90, surtout chez les trois-quarts, capable d’impulser des séquences fondées sur la vitesse. À se demander pourquoi Warren Gatland n’a pas pris plus d’Écossais pour sa sélection des Lions. Car les Hogg (le plus doué d’entre eux), Seymour, Huw Jones et les frères Gray joueraient dans beaucoup d’autres sélections du monde. L’Écosse reste fragile, elle a la chance de pouvoir naturaliser quelques talents venus d’ailleurs (merci la règle des trois ans de résidence, cinq ans, ce sera plus dur). Mais elle donne à la planète une vraie leçon de persévérance, sauvée du désastre par la magie du Tournoi.