CHAMPION SOUS PRESSION
DÉVEINE DOUBLEMENT DÉFAITS PENDANT LES FÊTES, LES AUVERGNATS ONT TERMINÉ L’ANNÉE DE LA PIRE DES FAÇONS, ACCUMULANT LES BLESSURES ET LE RETARD SUR LEURS CONCURRENTS EN TOP 14. D’AUTANT PLUS PROBLÉMATIQUE QU’APRÈS CE VOYAGE AU RACING, LES JAUNARDS SERONT À
Pour le commun des mortels, les fêtes de fin d’année demeurent un immuable rituel de bonheur partagé, en famille ou entre amis. Reste que les Clermontois ne sont décidément pas de la trempe du commun des mortels et qu’à ce titre, ces derniers ont plutôt enchaîné les défaites de fin d’année, entre la bûche de Noël paloise et la panne de réveillon face à Castres, qui les a vus tourner en dindons de la farce, au soir de la Saint-Sylvestre… Deux rencontres que les hommes de Franck Azéma semblaient irrémédiablement tenir entre leurs mains, avant le « Kakabadze nerveux » subi sur cette fameuse mêlée du Hameau, ou ces 17 points d’avance fondus comme neige au soleil après la blessure d’Aurélien Rougerie face au CO. Deux revers synonymes d’un manque à gagner de six points au classement, soit le même - tiens donc ! - qui sépare l’ASMCA des places qualificatives. « Je ne suis pas idiot, comme tout le monde, je regarde le classement et je vois l’écart qui se creuse, s’agace le manager Franck Azéma. On a des points à rattraper mais, je le répète, on n’y parviendra qu’en rentrant des joueurs. Or aujourd’hui, ce n’est pas le cas et ce n’est même pas la perspective de demain. »
Un fatalisme on ne peut plus légitime, au vu de cette scoumoune qui colle aux basques des Jaunards tel un vulgaire sparadrap aux doigts du capitaine Haddock, à l’image de cette accumulation de blessures qui n’en finit plus (dix-sept absences au dernier recensement, uniquement parmi l’effectif professionnel), alors qu’aucun retour n’est prévu à l’horizon avant une quinzaine de jours… « Lors de la saison 2015-2016, après les deux finales de 2015, on avait eu des blessés mais pas en même temps, comparait, dimanche soir, le capitaine Morgan Parra. Des mecs se pétaient mais au moins, au même moment, ça rentrait… On avait au moins un effectif assez stable, ce qui n’est plus vraiment le cas. »
TOEAVA, LA DERNIÈRE TUILE
Des difficultés longtemps cantonnées au poste de pilier doit, puis à la charnière, qui se sont désormais propagées à l’intégralité des lignes arrières. « Bien plus que les blessures, mon problème, c’est qu’elles frappent toute la ligne de trois-quarts, prolonge Azéma. Je le dis, je le répète, ma priorité, c’est de rentrer des joueurs. Ce n’est pas du cinéma, ce n’est pas de la communication. La semaine prochaine, en Coupe d’Europe, je ne pourrai compter que sur sept joueurs de derrière. Donc une ligne complète, sans remplaçant. Si Toeava est suspendu en commission de discipline, mercredi prochain, je n’aurai même plus assez de joueurs pour le XV de départ. »
Une épée de Damoclès supplémentaire, d’autant plus angoissante que les Auvergnats ne pourront effectuer de modification sur la liste européenne que lundi prochain, soit deux jours avant la date de comparution de Toeava. À tel point que, pour envisager la prochaine échéance européenne, les Auvergnats en seront réduits à prier pour que la commission de discipline soit clémente envers leur joueur, cité pour son plaquage dangereux sur Geoffrey Palis. « Au sujet de cette convocation, il faudra tout de même qu’on m’explique, peste Azéma. Sur l’action, il prend un carton jaune. Sur la mêlée qui suit, on encaisse un essai. La sanction n’a pas suffi ? Mais je préfère ne rien dire de plus, ou je vais encore être convoqué… »
ET BIENTÔT, LA QUADRATURE DES DEMIS DE MÊLÉE…
Une tuile de plus dont Clermont n’aurait évidemment pas besoin, dans l’optique d’un mois de janvier qui s’annonce crucial. Bien conscients de ne plus pouvoir lâcher trop de points à l’extérieur en championnat pour se qualifier en Top 14 et probablement en Coupe d’Europe, il faudra sans doute que les Clermontois remportent au moins trois des cinq déplacements après celui au Racing, le vrai impératif des Auvergnats consiste surtout, pour l’heure, à prolonger leur sans-faute en Champions Cup lors des deux semaines qui suivront leur déplacement à la U Arena. Le problème ? C’est que Northampton, qui vient tout juste de licencier son entraîneur historique Jim Mallinder, aura reçu un choc psychologique et sera légitimement en quête d’une performance majeure pour se relancer. Cela tandis que les Gallois des Ospreys, qui misent plus que jamais tout sur la Coupe d’Europe, ont d’ores et déjà flairé la bonne occasion pour le dernier match de poules au Michelin… On exagère, vous dites ? N’empêche que la sinistrose ambiante n’épargne personne. Et aurait même tendance à toucher jusqu’au staff lorsqu’on évoque la possibilité des futurs doublons pendant le Tournoi, lors desquels l’ASMCA pourrait être privée de ses trois demis de mêlée, Parra avec la France, Laidlaw avec l’Écosse, et Trussardi avec l’Italie. « Bien sûr que j’ai anticipé cette possibilité, souffle Azéma. C’est la prochaine galère qui nous guette, je vous l’annonce. » En perspective de laquelle les jours meilleurs doivent se préparer au plus vite, avec l’arrivée rapide d’un joker médical, et la mise dans le formol de Parra ce week-end, en prévision des deux prochaines échéances…