Midi Olympique

CHAMPION SOUS PRESSION

DÉVEINE DOUBLEMENT DÉFAITS PENDANT LES FÊTES, LES AUVERGNATS ONT TERMINÉ L’ANNÉE DE LA PIRE DES FAÇONS, ACCUMULANT LES BLESSURES ET LE RETARD SUR LEURS CONCURRENT­S EN TOP 14. D’AUTANT PLUS PROBLÉMATI­QUE QU’APRÈS CE VOYAGE AU RACING, LES JAUNARDS SERONT À

- Par Nicolas ZANARDI (avec Lé. F.) nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Pour le commun des mortels, les fêtes de fin d’année demeurent un immuable rituel de bonheur partagé, en famille ou entre amis. Reste que les Clermontoi­s ne sont décidément pas de la trempe du commun des mortels et qu’à ce titre, ces derniers ont plutôt enchaîné les défaites de fin d’année, entre la bûche de Noël paloise et la panne de réveillon face à Castres, qui les a vus tourner en dindons de la farce, au soir de la Saint-Sylvestre… Deux rencontres que les hommes de Franck Azéma semblaient irrémédiab­lement tenir entre leurs mains, avant le « Kakabadze nerveux » subi sur cette fameuse mêlée du Hameau, ou ces 17 points d’avance fondus comme neige au soleil après la blessure d’Aurélien Rougerie face au CO. Deux revers synonymes d’un manque à gagner de six points au classement, soit le même - tiens donc ! - qui sépare l’ASMCA des places qualificat­ives. « Je ne suis pas idiot, comme tout le monde, je regarde le classement et je vois l’écart qui se creuse, s’agace le manager Franck Azéma. On a des points à rattraper mais, je le répète, on n’y parviendra qu’en rentrant des joueurs. Or aujourd’hui, ce n’est pas le cas et ce n’est même pas la perspectiv­e de demain. »

Un fatalisme on ne peut plus légitime, au vu de cette scoumoune qui colle aux basques des Jaunards tel un vulgaire sparadrap aux doigts du capitaine Haddock, à l’image de cette accumulati­on de blessures qui n’en finit plus (dix-sept absences au dernier recensemen­t, uniquement parmi l’effectif profession­nel), alors qu’aucun retour n’est prévu à l’horizon avant une quinzaine de jours… « Lors de la saison 2015-2016, après les deux finales de 2015, on avait eu des blessés mais pas en même temps, comparait, dimanche soir, le capitaine Morgan Parra. Des mecs se pétaient mais au moins, au même moment, ça rentrait… On avait au moins un effectif assez stable, ce qui n’est plus vraiment le cas. »

TOEAVA, LA DERNIÈRE TUILE

Des difficulté­s longtemps cantonnées au poste de pilier doit, puis à la charnière, qui se sont désormais propagées à l’intégralit­é des lignes arrières. « Bien plus que les blessures, mon problème, c’est qu’elles frappent toute la ligne de trois-quarts, prolonge Azéma. Je le dis, je le répète, ma priorité, c’est de rentrer des joueurs. Ce n’est pas du cinéma, ce n’est pas de la communicat­ion. La semaine prochaine, en Coupe d’Europe, je ne pourrai compter que sur sept joueurs de derrière. Donc une ligne complète, sans remplaçant. Si Toeava est suspendu en commission de discipline, mercredi prochain, je n’aurai même plus assez de joueurs pour le XV de départ. »

Une épée de Damoclès supplément­aire, d’autant plus angoissant­e que les Auvergnats ne pourront effectuer de modificati­on sur la liste européenne que lundi prochain, soit deux jours avant la date de comparutio­n de Toeava. À tel point que, pour envisager la prochaine échéance européenne, les Auvergnats en seront réduits à prier pour que la commission de discipline soit clémente envers leur joueur, cité pour son plaquage dangereux sur Geoffrey Palis. « Au sujet de cette convocatio­n, il faudra tout de même qu’on m’explique, peste Azéma. Sur l’action, il prend un carton jaune. Sur la mêlée qui suit, on encaisse un essai. La sanction n’a pas suffi ? Mais je préfère ne rien dire de plus, ou je vais encore être convoqué… »

ET BIENTÔT, LA QUADRATURE DES DEMIS DE MÊLÉE…

Une tuile de plus dont Clermont n’aurait évidemment pas besoin, dans l’optique d’un mois de janvier qui s’annonce crucial. Bien conscients de ne plus pouvoir lâcher trop de points à l’extérieur en championna­t pour se qualifier en Top 14 et probableme­nt en Coupe d’Europe, il faudra sans doute que les Clermontoi­s remportent au moins trois des cinq déplacemen­ts après celui au Racing, le vrai impératif des Auvergnats consiste surtout, pour l’heure, à prolonger leur sans-faute en Champions Cup lors des deux semaines qui suivront leur déplacemen­t à la U Arena. Le problème ? C’est que Northampto­n, qui vient tout juste de licencier son entraîneur historique Jim Mallinder, aura reçu un choc psychologi­que et sera légitimeme­nt en quête d’une performanc­e majeure pour se relancer. Cela tandis que les Gallois des Ospreys, qui misent plus que jamais tout sur la Coupe d’Europe, ont d’ores et déjà flairé la bonne occasion pour le dernier match de poules au Michelin… On exagère, vous dites ? N’empêche que la sinistrose ambiante n’épargne personne. Et aurait même tendance à toucher jusqu’au staff lorsqu’on évoque la possibilit­é des futurs doublons pendant le Tournoi, lors desquels l’ASMCA pourrait être privée de ses trois demis de mêlée, Parra avec la France, Laidlaw avec l’Écosse, et Trussardi avec l’Italie. « Bien sûr que j’ai anticipé cette possibilit­é, souffle Azéma. C’est la prochaine galère qui nous guette, je vous l’annonce. » En perspectiv­e de laquelle les jours meilleurs doivent se préparer au plus vite, avec l’arrivée rapide d’un joker médical, et la mise dans le formol de Parra ce week-end, en prévision des deux prochaines échéances…

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