LE PACTE DES « LOUPS »
COUP DE TONNERRE SUR LE DERBY! POUR LA PREMIÈRE FOIS DEPUIS LA DESCENTE DE L’USAP EN 2014, LES BITERROIS S’IMPOSENT À AIMÉ GIRAL. UN SUCCÈS SALVATEUR DANS LA COURSE À LA QUALIFICATION.
Happy end » : « C’est un moment émotionnel fort pour moi quand je marque l’essai de la victoire à l’ultime seconde. Un rêve devenu réalité pour moi. » Un instant magique qui a arraché des larmes de joie au héros de la soirée. Le Fidjien Apimeleki Nawaqatabu, prêté par l’Usap à l’ASBH cet été : « Quand j’ai rejoint Béziers, mon objectif premier était de jouer ce derby. J’étais vraiment revanchard car à Perpignan, on ne m’a jamais réellement donné du temps de jeu (3 matchs l’an passé). On m’a laissé en Espoirs malgré mes efforts. Je voulais donc leur prouver qu’ils avaient tord et que je pouvais jouer avec les pros. »
DÉFENSE DE FER
Cet esprit de revanche représente l’essence d’un exploit retentissant. C’est ce supplément d’âme qui a permis au colosse ilien de trouver une force de conviction insoupçonnée pour renverser cinq Catalans (sur son essai) sur son passage et délivrer l’ASBH. À l’image d’une équipe entrée en rédemption, métamorphosée en meute de « loups » dans l’adversité. « À Vannes, nous avions subi une déconvenue humaine. Les mecs se devaient une revanche vis à vis d’euxmêmes. Et on savait que si nous voulions gagner ici, il fallait faire un match d’hommes. Et les garçons ont été fabuleux de courage, d’abnégation et de maîtrise en fin de match », explique David Gérard, coach des avants héraultais. Pendant près d’une heure vendredi, les Biterrois ont défendu et plaqué sans relâche, sans rater leurs interventions et souvent en avançant. Et s’ils ont cédé une fois sur l’essai de Bousquet, ils ont surtout construit, dans l’ombre, les bases de leur succès sans jamais paniquer. Tout en affichant une agressivité, une discipline et une solidarité sans faille, pour mettre l’Usap sous pression continue : « À l’identique du match aller (victoire 21-8), on a eu une très grosse défense. Nos avants se sont très bien redistribués sur la ligne et nous ont permis de leur tenir tête en repoussant leurs attaques. »
Avant de se transformer en « tueurs » au froid réalisme dès que leurs « proies » affichaient des signes de faiblesse. Par deux fois, les Bleu et Rouge ont choisi la mêlée plutôt que les points au pied, pour sécuriser le bonus défensif. Et ont été récompensés de deux essais décisifs (de pénalité et le second plusieurs temps de jeu après). Des choix ambitieux, gagnants, symboles d’une maîtrise impressionnante des moments clés et d’une gestion des temps faibles excellente. « Nous avons su patienter sans être attentistes. C’est le match parfait dans la gestion. Sur les dix dernières minutes, on est tout le temps chez eux et ils n’arrivent plus à mettre la main sur le ballon », conclut David Gérard.
Béziers s’offre un succès de prestige et se relance dans la course à la qualification. Promesse tenue, une fierté pour le capitaine Jonathan Best : « J’espère qu’on jouera la qualification jusqu’à notre dernier souffle, en laissant toute notre énergie sur les terrains. Et en arrêtant d’être une équipe à réaction. » Demain n’attend pas. L’armada du BO débarque jeudi à la Méditerranée.