TROIS-QUARTS SUR PÉNALTOUCHE L’ATOUT STRATÉGIQUE
FACE AUX DIFFICULTÉS TOUJOURS CROISSANTES POUR MARQUER SUR PÉNALTOUCHE, DE PLUS EN PLUS D’ÉQUIPES N’HÉSITENT PAS À FAIRE APPEL À LEURS TROIS-QUARTS POUR NÉGOCIER CES TOUCHES À CINQ MÈTRES. ET PAS SEULEMENT POUR BÉNÉFICIER D’UN SURPLUS DE PUISSANCE DANS LE
Il est des essais qui demeurent, plus que d’autres, les copies conformes de ceux dont ils sont inspirés. À ce titre, celui inscrit par le Montpelliérain Joe Tomane face à Lyon voilà deux semaines nous en a évidemment rappelé un autre, dont il était le pur décalque : celui marqué durant le dernier Tournoi par le centre écossais Alex Dunbar face à l’Irlande, en ouverture du dernier Six Nations d’un certain Vern Cotter et de son adjoint Nathan Hines dans le staff du XV du Chardon. Ceux qui se trouvent, évidemment, en charge de l’équipe actuelle de Montpellier, pour ceux qui n’auraient pas encore vu le rapprochement…
Ce préambule pourquoi, au juste ? Simplement pour souligner qu’à tous les niveaux, l’intégration de trois-quarts sur les pénaltouches peut s’avérer efficace. Mieux : dans un contexte global qui voit les pénaltouches « classiques » à alignement complet ou à 6+1 de mieux en mieux contrées par les défenses, que ce soit dans les airs et au sol (en grande partie en raison de la vigilance accrue des arbitres au sujet des protections illégales, ainsi que de l’interdiction de voir le porteur de balle reculer dans la structure), les attaques ont dû plancher sur de nouvelles solutions pour retrouver de l’efficacité. Et qu’à ce titre, le retour de l’utilisation des trois-quarts sur les pénaltouches a apporté une foule de solutions…
UN COUP D’AVANCE POUR L’ATTAQUE
La première ? Elle réside, tout simplement, dans l’éventuelle supériorité numérique apportée par ces derniers, qui permet d’insuffler un surplus de puissance. En effet, en vertu de l’effet de surprise ou d’une simple volonté stratégique, il arrive que les défenses ne se positionnent pas en miroir, et défendent en infériorité numérique. Forcément un atout pour l’attaque dans l’optique d’une épreuve de force directe…
Toutefois, la véritable nouveauté consiste à utiliser ces troisquarts supplémentaires non pas seulement pour pousser, mais bien pour gagner le ballon, ou combiner. Les exemples livrés cidessus illustrent les deux situations, avec les Springboks qui utilisent leur centre pour sauter et leur demi de mêlée pour lifter, tandis que les Montpelliérains ont directement placé leur joueur dans un intervalle en début d’alignement. « C’est le deuxième étage de la fusée, nous expliquait cet été l’entraîneur des avants sud-africains Johan Van Graan, désormais en charge du Munster. En fait, on s’est rendu compte que les trois-quarts qui se positionnent dans l’alignement ne sont logiquement pas surveillés par les adversaires. En effet, lorsque les défenseurs choisissent de se mettre en « miroir » et d’intégrer eux aussi des troisquarts supplémentaires, ils ne savent pas forcément où se placer et ne sont pas forcément efficaces, ce qui offre un coup d’avance à l’attaque. Et lorsque la défense préfère assumer son infériorité numérique, les avants se concentrent logiquement sur leurs vis-à-vis plutôt que les trois-quarts supplémentaires. Ce qui offre là encore un coup d’avance à l’attaque… En fait, il n’y a aucune raison de ne pas les utiliser comme des joueurs normaux de l’alignement, plutôt que des leurres. » À condition de l’avoir suffisamment prévu et répété en semaine, évidemment…