Agen reste au contact
PRAGMATIQUES, DOMINATEURS EN CONQUÊTE ET EFFICACES EN DÉFENSE, LES AGENAIS ONT PRIS UNE OPTION SUPPLÉMENTAIRE SUR LE MAINTIEN EN DOMINANT UNE NOUVELLE FOIS UNE ÉQUIPE DU TOP 6.
Après le Racing 92 (23-19, 2e journée) et Toulon (2624, 9e journée), c’est donc Castres, un autre prétendant aux phases finales à faire la douloureuse expérience d’un déplacement à Armandie. Même La Rochelle (15-20, 4e journée) et Pau (14-20, 5e journée) avaient dû aller puiser dans leurs ressources pour dominer les irréductibles Gaulois du Lot-et-Garonne qui, en brisant la série de sept victoires castraises, ont enregistré un quatrième succès successif à domicile en Top 14. Les prestations entrevues depuis le début de la saison le suggéraient déjà, mais ce nouveau succès acquis contre l’un des cadors de ce championnat le confirme : le SUA est bien plus qu’un simple promu quand il évolue à domicile et avec son XV majeur. Il n’en demeure pas moins que cette étiquette de « rookie » du Top 14 est solidement ancrée sur le front des Agenais, où chaque équipe se plaît à croire qu’elle décrochera une victoire bonifiée : « Cela ne me dérange pas, coupait le jeune et prometteur Antoine Miquel, titularisé dans le couloir samedi soir. Tant mieux si les autres équipes nous envoient leur XV majeur… Cela veut dire que l’on se confrontera aux meilleurs joueurs du championnat de France et cela ne changera rien à notre détermination de les faire tomber ici. » Une phrase qui prend les formes d’un serment que se seraient fait les Agenais : celui de ne jamais courber l’échine, quelle que soit l’opposition en face.
93 % DE PLAQUAGES RÉUSSIS
À l’issue de la rencontre, les Castrais étaient unanimes quant à la supériorité de leurs adversaires : « On a été battu dans l’engagement pendant 80 minutes », reconnaissait le boss du CO Christophe Urios. C’est un fait : la « grinta » chère à l’Argentin Mauricio Reggiardo était agenaise samedi soir, même si le score peut paraître lourd quant à la physionomie générale de la rencontre. Mais hormis le secteur de la touche, où les Agenais ont connu un long trou d’air en première mi-temps (trois lancers perdus de suite), la domination lot-et-garonnaise fut nette : « Nous tournons à plus de 93 % de plaquages réussis ce soir. Je crois que cela ne nous était pas encore arrivé cette saison », se félicitait Miquel. « Castres est une équipe très puissante. Pour ne pas la subir, il fallait faire tomber les Castrais le plus tôt possible », abondait Reggiardo. Bien que plus légers sur la balance, les Agenais n’ont pourtant jamais vraiment souffert sur la ligne d’avantage grâce à leur efficacité individuelle (Farré, Tanga et Marchois sont les trois meilleurs plaqueurs côté SUA avec 19, 13 et 12 interventions) et collective en défense.
L’autre atout d’Agen fut son réalisme. Bien que dominés territorialement et dans la possession, les hommes de Quentin Béthune ont su se montrer opportunistes, et marquer dès qu’ils en ont eu l’occasion, à l’image de ce coup de pied décroisé de Jake McIntyre pour George Tilsley (deux grands artisans de la victoire agenaise) qui servit Mathieu Lamoulie à l’intérieur pour le premier essai du SUA. Quelques minutes plus tard, c’est le jeune Yoan Tanga qui contrait un dégagement de Rory Kockott pour marquer un deuxième essai qui fit gonfler l’écart au score. Simple, efficace, et surtout rédhibitoire pour leurs adversaires. Bref, une vraie leçon de maintien retenue qui semble porter ses fruits : « L’année de la descente, nous n’avions remporté que cinq matchs, se souvenait Antoine Miquel, Ce soir, nous égalons ce score, alors il ne faut surtout pas s’arrêter en route. » Car celle-ci est encore longue, et semée d’embûches.