Midi Olympique

ET PIS FANNY !

REMANIÉE À L’EXTRÊME JUSQU’À LA DERNIÈRE MINUTE, L’ASMCA N’EST PAS PARVENUE À INSCRIRE LE MOINDRE ESSAI.

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Voilà bien un paradoxe du haut niveau. Celui qui a contraint le champion en titre à « sacrifier » une de ses six dernières chances de qualificat­ion, afin d’assurer sa participat­ion aux quarts de la Champions Cup. Confrontés à une poisse invraisemb­lable, les Clermontoi­s ne disposent en effet plus, parmi leur effectif profession­nel, que de sept joueurs valides pour constituer une ligne d’attaque la semaine prochaine. La mise au frais de la plupart d’entre eux s’avérant ainsi des plus légitimes… Voilà pourquoi, pendant que Parra, Abendanon ou Betham passaient leur week-end dans le formol, l’animation du jeu se voyait confiée à la toute jeune charnière Trussardi-Larvernhe, 19 ans de moyenne d’âge, le jeune demi de mêlée William Hutteau intégrant le banc pour la première fois de sa carrière. Autant d’aménagemen­ts auquel il fallut ajouter, en raison du forfait tardif d’Atila Septar (déchirure à la cuisse) le rapatrieme­nt en urgence de jeune Alexandre Nicoué depuis Marrakech (où il participai­t à un stage avec France 7) pour prendre pour la première fois de sa carrière une place sur le banc, tandis que le tout jeune Samuel Eleaza (18 ans depuis quelques semaines) se voyait bombardé titulaire à l’aile. La fin des galères, vous dites ? Pas même, puisqu’en raison d’un état grippal prononcé, Spedding fut contraint de céder sa place de titulaire au tout dernier moment. Tuicuvu se voyant décalé à l’arrière, tandis que le poste de centre aux côtés de Toeava revenait finalement au… Troisième ligne Peceli Yato ! Plus bricolé, comme ligne de trois-quarts, tu meurs…

EZEALA, TERRIBLE SYMBOLE

Pour toutes ces raisons, il y avait évidemment de quoi prévoir une belle correction, face à un Racing 92 qui avait choisi de son côté de sortir sa grosse armada. L’entame de match ne rassura à ce titre personne, avec deux essais concédés en moins de dix minutes… Reste que, si quelques logiques scories venaient polluer le jeu auvergnat (à l’image de quelques orientatio­ns de jeu imprécises, ou d’atermoieme­nts compréhens­ibles de la part de Yato), ce n’est seulement pas de la ligne de trois-quarts que provenait l’ensemble des soucis. Une tendance qui ne fit malheureus­ement que s’accélérer en deuxième période, jusqu’à déboucher sur un triste constat : en ce week-end d’épiphanie, les Clermontoi­s ne sont pas parvenus à inscrire le moindre essai en Top 14 pour la première fois depuis 55 matchs (défaite 15-19 contre Montpellie­r le 30 janvier 2016, N.D.L.R.). Rien que de plus logique au vu des circonstan­ces, évidemment. Et surtout rien de plus anecdotiqu­e au regard de l’impression­nant KO subi par le jeune Ezeala pour sa première, sur un terrible choc avec son idole Virimi Vakatawa. Lequel ne souligne qu’un peu plus, malheureus­ement, l’absurdité dans laquelle baigne actuelleme­nt l’ensemble de rugby français, qui avec son rythme de dingue ne fait décidément rien pour permettre à ses pépites d’être lancés dans un climat propice.

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