Midi Olympique

LE « LUTIN » LUTTEUR

GELA APRASIDZE - DEMI DE MÊLÉE DU MHR AVEC LES FORFAITS DES TROIS NUMÉROS 9 HÉRAULTAIS, LE GÉORGIEN SERA ÊTRE TITULAIRE À EXETER.

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Je ne suis pas effrayé car nous, les Géorgiens, n’avons peur

de rien. » Du haut de ses 19 printemps (vingt ans dimanche !), Gela Aprasidze a de l’aplomb. Et cela fait sourire son protecteur, Davit Kubriashvi­li, improvisé traducteur pour l’occasion (l’intéressé parle seulement un peu anglais et français). L’idée de disputer son premier match avec Montpellie­r dans l’enfer du Sandy Park d’Exeter ne le paralyse pas (rajouter sur la liste européenne du MHR mardi, il sera le seul numéro neuf héraultais présent en Angleterre) Ce baptême du (de) feu, il en rêvait : « Si j’ai l’opportunit­é de jouer là-bas, ce serait énorme ! Je n’attends que ça, ma chance. Je suis encore trois plus motivé que d’habitude et je me sens prêt à jouer avec les pros. Même si je sais bien que ça va être difficile pour moi. » L’enfant de la Svanétie, une province montagneus­e du nord-ouest de la Géorgie « qui fait des caractères durs », cadet d’une fratrie de trois enfants, a grandi à Tbilissi : « Je suis arrivé au rugby par hasard à l’âge de 12 ans, conseillé par mon grand frère qui joue aujourd’hui dans le championna­t au pays. J’ai fait un entraîneme­nt à l’Iveria Tbilissi et après, je n’ai plus jamais arrêté ce sport. » Il rejoint ensuite le Lelo Saracens, avec qui il gagne le titre national en 2016.Vice-champion d’Europe (2015 et 2016) avec les moins de 18 ans géorgiens, Aprasidze a participé à la Coupe du monde des moins de 20 ans en juin dernier. Brillant sur ses terres (4 titularisa­tions, 25 points), il a été repéré puis engagé par le centre de formation du MHR durant cette compétitio­n : « Ce Mondial m’a permis de prendre beaucoup de confiance en moi-même en affrontant des adversaire­s de haut niveau et un peu d’expérience aussi. » Titulaire en Espoir à Montpellie­r (numéro 10 ou numéro 9), l’intéressé s’entraîne parfois avec le groupe profession­nel, qu’il a rejoint à plein temps cette semaine. Non retenu face au Stade français à cause de son statut de non-Jiff (Arthur Guigue à sa place), il sera propulsé dans la lumière face aux Chiefs. Après les forfaits conjugués des trois numéros 9 : Benoît Paillaugue, Ruan Pienaar et Enzo Sanga.

UN PROFIL SIMILAIRE À PAILLAUGUE

Très proche du niveau du dernier cité, voire meilleur pour certains, le Géorgien (trois sélections avec les Lelos) est un talent pur, membre de la jeunesse dorée géorgienne. « La Géorgie reste le pays des avants costauds. Mais il y a plusieurs bons trois-quarts qui arrivent… »

lance-t-il. Ne vous fiez pas aux apparences. Son gabarit de poche et son visage juvénile ne font pas de lui un agneau. Le jeune homme a du tempéramen­t. Et « il est gaillard ! », s’exclame Davit Kubriashvi­li :

« C’est peut-être parce qu’à l’origine, il faisait de la lutte de 8 à 12 ans. »

« Boule » de muscles, le demi de mêlée est explosif et vif sur ses premiers appuis. Dur à plaquer et dangereux autour des rucks, ce fan d’Aaron Smith s’appuie sur des très bons crochets courts pour faire des différence­s. Et peut aussi buter. Mais, sera-t-il assez fort moralement pour ne pas céder au contexte « meurtrier » de son premier « vrai » grand rendez-vous ? Parviendra-t-il à maîtriser son sujet tactiqueme­nt et à résister physiqueme­nt, à la grosse pression imposée par des Chiefs qui l’auront à coup sûr ciblé ? Autant de questions toujours en suspens, déterminan­tes samedi, pour l’avenir européen

du MHR. « Je vais m’appliquer à respecter au maximum le plan de jeu et à essayer de faire bien jouer l’équipe. Car le collectif passe avant ma

performanc­e », conclut-il. Gela Aprasidze apprend vite…

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