« Perdre peut devenir une habitude... »
PAT CILLIERS - Pilier de Leicester L’ANCIEN PILIER SPRINGBOK DE MONTPELLIER NOUS EXPLIQUE LES RAISONS DE LA MÉFORME ACTUELLE DES TIGERS...
Vous aviez participé à la large victoire remportée à Welford Road (54-29), quel souvenir gardez-vous de la rencontre ?
Nous en gardons un souvenir mitigé. Bien sûr, nous étions satisfaits du résultat et du point de bonus, mais encaisser autant d’essais en deuxième mi-temps avait gâché notre plaisir. Cela nous avait prouvé que Castres est une équipe très offensive, capable d’attaquer de n’importe où sur le terrain, et marquer des essais. Castres a montré sa vraie valeur. Depuis, nous les suivons de près… Nous avons notamment vu qu’ils ont gagné à Clermont, ce qui n’est pas une mince performance. Mis à part leur défaite à Agen, ils sont sur une excellente dynamique, ce qui n’est pas notre cas.
En effet, Leicester a concédé six défaites consécutives en décembre. Que s’est-il passé ?
À l’époque de la réception de Castres, nous étions en pleine confiance. Dès que l’on entrait dans les 22 adverses, on marquait. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. On galère dans les zones de marque. C’est le signe d’un manque de confiance. C’est fou à dire, mais ces six défaites sont allées très vite… Tout a commencé contre Worcester, le 25 novembre. Les Warriors ont gagné chez nous, à Welford Road pour la première fois de l’histoire. La semaine suivante, on prend un essai à la dernière minute chez les Wasps, et on perd encore. Deux défaites, et vous êtes déjà sous pression. La semaine suivante, on retrouve le Munster en Coupe d’Europe, et on perd les deux matchs. En suivant, on affronte les deux meilleures équipes du Premiership : Saracens et Exeter. Et voilà, six défaites. On dit que gagner est une habitude… Mais perdre peut en devenir une aussi.
Vous avez retrouvé la victoire contre le London Irish la semaine dernière…
Oui, mais nous ne sommes vraiment pas satisfaits du contenu. Nous avons commis trop de fautes de main et manqué beaucoup d’essais. C’est ce que nous attendons de ce match à Castres. Au lieu de chercher le résultat ou de savoir où nous sommes dans la poule, nous voulons faire une bonne performance, pour regagner de la confiance. Faire un bon match et ce pendant 80 minutes et pas moins, comme cela nous est souvent arrivé ces derniers temps. Nous voulons retrouver le niveau qui était le nôtre en début de saison.
Quel souvenir gardez-vous de Montpellier ?
Je dois vous avouer que le soleil de Montpellier me manque un peu ! Je garde d’excellents souvenirs de mon passage là-bas. J’avais adoré la ville, le club, les gens… Ensuite j’ai eu envie de découvrir le rugby anglais. Je suis arrivé en février 2016, et j’ai joué un peu pour Nottingham histoire de me remettre en forme car j’étais blessé. Aujourd’hui tout se passe bien à Leicester. Sportivement, on bosse dur ici, et je suis sous contrat jusqu’en juillet 2019. Je vis à l’anglaise, dans un petit village typiquement britannique où je me fais livrer mes oeufs et mon lait tous les lundis matin, ce qui est assez rigolo. Le seul truc que je regrette, c’est que le climat limite un peu le nombre de « braai » (barbecues sud-africains typiques) à l’année !