La dernière journée sera décisive
Et si les Saracens ne voyaient pas les quarts de finale ? Cela aurait ressemblé à une blague, à peine crédible il y a trois mois. « Qui peut rivaliser avec eux ? J’ai envie de répondre « personne ». Aujourd’hui, je ne vois pas qui peut les battre » nous confiait même Dimitri Yachvili, en amont de la compétition. Et personne n’aurait osé lui donner tort. Doubles tenants du titre, invaincus depuis plus de deux ans (dernière défaite le 18 avril 2015, en demi-finale face à Clermont) et déjà assis sur un capital de 10 points après deux journées (victoires bonifiées sur Northampton et les Ospreys), les hommes de Mark McCall semblaient filer sans encombre vers les phases finales. Sauf que…
Sauf que, comme Clermont, les Sarries ont connu hécatombe de blessures, sur leurs postes clés. Maro Itoje, Michael Rhodes, Billy Vunipola, Richard Wigglesworth, Brad Barritt, Liam Williams ont tous été blessés, à un moment ou un autre. Parfois en même temps. Et les Saracens, tout surpuissant qu’ils sont, se sont lentement effrités. Si sa double défaite face à Clermont, dont celle retentissante face à l’Allianz Park (14-46), a coûté cher, les Londoniens gardaient toutefois leur destin entre leurs mains. Pour voir les quarts de finale, il leur fallait gagner leurs deux derniers matchs. Encore raté. Incapables de s’imposer ce samedi en terre galloise, chez les Ospreys, les Sarries ont un pied en dehors de la Champions Cup. La victoire bonifiée face à Northampton sera un impératif, samedi. Il leur faudra ensuite prier pour que 18 points au classement suffisent à se qualifier, en qualité de meilleur second.
Côté français, le week-end n’a eu rien de bien reluisant non plus. Avant cette cinquième journée, cinq équipes étaient encore en ballottage favorable pour la qualification. Ce qui aurait constitué une première. Cette cinquième journée a ramené tout le monde sur terre. Si La Rochelle et Clermont gardent leur destin en mains, les deux équipes se sont inclinées ce samedi. Avec les honneurs pour le Stade rochelais, battu en Ulster (20-13). Sans aucun honneur pour l’ASMCA, qui s’est écroulée à Northampton (34-21) après avoir pourtant mené de dix points (15-5). Pire encore : Montpellier, qui jouait sa survie dans la compétition à Exeter, s’est fait surclasser par le champion d’Angleterre (4110). Toulon, de son côté, a assuré l’essentiel face à Trévise (36-0), sans extasier.
Finalement, seul le Racing 92 a sauvé l’honneur français. Dans une rencontre de très haut niveau qui l’opposait au Munster, les hommes du duo Travers-Labit ont su tenir bon pour l’emporter (3430). Les Franciliens joueront, au Leicester, leur qualification.