Midi Olympique

PORTÉ DISPARU

PLACÉ DANS DES CONDITIONS CERTES DÉFAVORABL­ES, LE MAÎTRE À JOUER ALL BLACK A ÉTÉ EN GRANDE DIFFICULTÉ SAMEDI.

- J.Fa.

Quand on débute une rencontre par un coup d’envoi trop court, il y a généraleme­nt des chances que la suite ne soit pas des plus joyeuses. Samedi, Aaron Cruden, cinquante sélections chez les All Blacks, a vécu un enfer. À son crédit, un 100 % face aux poteaux, à savoir une pénalité et une transforma­tion réussies. Pour le reste, le Néo-Zélandais a raté à peu près tout ce qu’il a entrepris. Pêle-mêle, un en-avant à la 13e minute sur une action intéressan­te pour le MHR avant une faute pour un grattage illicite, une chandelle mal exécutée à la 27e, une modeste touche trouvée dans ses 22 mètres à la 43e ou un deuxième renvoi trop court à la 66e. Sans compter des choix parfois hasardeux dans le jeu. Trop pour un joueur de son calibre. Désiré par Vern Cotter qui en avait fait une priorité et recruté à prix d’or lors de la dernière intersaiso­n, Cruden a débarqué dans l’Hérault avec la responsabi­lité de devenir le chef d’orchestre de sa nouvelle troupe et de faire franchir un cap à ce groupe dans les grands rendez-vous. Samedi en était un, lui est passé au travers. Il n’a clairement pas su élever son niveau et celui de ses coéquipier­s autour. Et quand la question fut soumise au manager, Cotter a trouvé une meilleure touche que son numéro dix : « C’est facile de toujours dire : « C’est la faute de lui ou lui. » Non, c’est tout un collectif. On a préparé le match ensemble, avec l’intention de le gagner. Je pense qu’on doit y croire davantage. La cohésion, on bosse dessus mais à nous d’être patients. » Même si, justement, Cruden s’impose comme un élément fondamenta­l dans la quête de cette cohésion.

COURANT ALTERNATIF

Si le All Black a indéniable­ment fait montre de certains gestes de classe internatio­nale depuis ses débuts montpellié­rains, il est pour l’heure branché sur courant alternatif. Son arrivée tardive en août et sa légère blessure au genou droit, en décembre, ont aussi ralenti sa prise de repères mais un ouvreur de son talent et de son pedigree se doit d’être davantage décisif. Samedi, il était associé à la charnière au jeune géorgien Gela Aprasidze, quatrième choix dans la hiérarchie des demis de mêlée et dont c’était la première apparition avec l’équipe profession­nelle. Ceci expliquant peutêtre les difficulté­s de Cruden à dénicher le bon tempo à imprimer. « Parfois, c’était moins fluide parce que nous n’arrivions pas à enchaîner dans le sens qu’il fallait sur les ballons rapides dans nos temps forts », explique Cotter en référence à la prestation de son jeune numéro neuf. N’empêche, quand le Géorgien s’est contenté de réaliser des choses propres, c’était à son partenaire de prendre les choses en mains et lui rendre la tâche plus aisée. Ce qu’il n’a pu (ou su) faire. Il convient pourtant de raison garder quand il s’agit d’un immense champion tel l’ancien pensionnai­re des Chiefs. D’abord car, hormis Yacouba Camara, aucun joueur leader du MHR n’a répondu présent sur la pelouse du Sandy Park. Ensuite car le propre d’un joyau est de briller de nouveau quand on a besoin de lui. Et Montpellie­r va encore avoir besoin de Cruden. À commencer par le week-end à venir.

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