OBJECTIF : DEUXIÈME PLACE
LES FRANCILIENS SE SONT IMPOSÉS AUX FORCEPS FACE AU MUNSTER DANS UNE RENCONTRE ÉTOUFFANTE. LAS, LE CLUB DES HAUTS-DE-SEINE A PEUT-ÊTRE LAISSER UNE PETITE OCCASION DE SE DONNER PLUS DE CERTITUDES...
Battre le Munter en inscrivant 34 points dans une rencontre hautement importante n’est pas donné à tout le monde. Au contraire. Saluer la victoire aux forceps du Racing 92 s’impose donc. Seulement, la fin de match a fait passer un voile de doute dans les travées de la U Arena. Les journalistes irlandais ne s’en sont d’ailleurs toujours pas remis, les supporters du Munster non plus. Il reste à cet instant moins de deux minutes à jouer dans une rencontre aussi serrée que le chas d’une aiguille. L’arbitre de la rencontre Matthew Carley accorde, à une dizaine de mètres de la ligne d’essai des Munstermen, une dernière pénalité au Racing 92 qui mène, à cet instant, d’un tout petit point (31-30). Têtes basses, regards désespérés, nos confrères habitués à suivre le Munster sont convaincus que les joueurs de Jacky Lorenzetti vont utiliser cette dernière munition pour tenter de décrocher le point de bonus offensif. Et pour cause. Avec trois essais déjà inscrits et une victoire quasi en poche, l’opportunité est belle pour le club des Hauts-de-Seine. À double titres. D’abord, marquer un point de plus au classement. Ensuite, ôter un point de bonus défensif au Munster. Et, in fine, truster la tête de cette poule quatre. Un scénario que Laurent Travers et Laurent Labit ont probablement fantasmé durant les quelques nuits précédant la rencontre. Las, Maxime Machenaud, capitaine d’un jour, a décidé de tenter la pénalité. Sur la pelouse, Virimi Vakatawa a semblé faire part de son étonnement. En vain. « On a eu le choix, mais on a préféré se mettre à l’abri, a commenté le demi d’ouverture Remi Tales. On s’est posé la question mais les leaders ont gardé la tête froide et ont pris la bonne décision. Il n’y a vraiment aucun regret sur le bonus offensif. » « La priorité, c’était la victoire, a ajouté l’entraîneur des troisquarts Laurent Labit. Évidemment, il y a les conseilleurs mais entre le choix de la mêlée ou de la touche, on savait qu’il ne fallait pas perdre le ballon en suivant car une dernière possession était possible. On savait quand même quelle équipe nous avions en face de nous. On n’avait qu’un seul point d’avance. Je le répète, l’essentiel était d’aller chercher la victoire. » Quitte à faire une croix définitive sur la première place de la poule.
IMITER LE VOISIN
D’aucuns évoqueront un manque d’ambitions. Toutefois, Laurent Labit est affirmatif : « Si il nous manque un ou deux points au classement, ce n’est pas sur ce match. C’est peut-être au match aller (14-7) ou plus encore à Castres où nous avions perdu. À mon avis, c’est surtout à Castres qu’on a laissé passer l’occasion. » « De toute façon, tous les choix se respectent, a clamé le troisième ligne Yannick Nyanga. On verra après le match à Leicester si c’était un bon choix. On avait dit qu’il fallait d’abord gagner. On a donc sécuriser la victoire. Pour l’instant, on ne doit pas commenter ce choix, il faut qu’on soit tous solidaires. »
Le Racing va donc disputer le week-end prochain un véritable huitième de finale sur la pelouse de Leicester, d’ores et déjà éliminé de la course à la qualification. Pour le club francilien, la victoire est impérative pour espérer terminer parmi les meilleurs second de l’ensemble des poules. « Avec 19 ou 20 points à la fin, ça peut passer, a affirmé Laurent Labit qui ne compte pas sur une hypothétique aide de son ancien club Castres. J’ai beaucoup de respect pour mon club de coeur, mais les Castrais vont cibler la rencontre suivante en Top 14 contre nous justement. Ils ne prendront pas le risque d’aller péter des joueurs. » Pour rappel, le dernier club français à avoir gagné chez les Tigers est parisien. C’était le 31 janvier 2004. Ce vendredi soir d’hiver, dans l’enfer de Welford Road, le Stade français s’était imposé (36-21) et avait décroché sa qualification pour les quarts de finale de la feu la Heineken Cup. Imiter le voisin parisien, dernier club français vainqueur chez les Tigers, voilà donc le défi que devra relever le Racing 92.