Midi Olympique

SANS PUISSANCE, LA MAÎTRISE QUAND MÊME

JAMAIS VRAIMENT INQUIÉTÉS PAR NEVERS, LES ISÉROIS ONT NÉANMOINS EMPOCHÉ UN NOUVEAU SUCCÈS POUSSIF, LA FAUTE À UNE ÉVIDENTE INFÉRIORIT­É PHYSIQUE DANS LES DUELS. DE QUOI S’INQUIÉTER ?

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

C’est par des sifflets que se sont conclues les deux mi-temps, tombés des tribunes du Stade des Alpes sur leurs propres joueurs. Un signe évident de l’insatisfac­tion des supporters alpins, qui s’attendaien­t évidemment à une toute autre prestation après la large défaite à Massy. « Les sifflets, on peut les comprendre, parce que les gens viennent au stade pour voir du spectacle, espèrent des bonus offensifs, soufflait David Mélé, dont la précision de la botte a permis aux siens d’éviter une cruelle désillusio­n. Mais il faut aussi comprendre que Nevers est une très belle équipe. » « Malheureus­ement, des matchs faciles, il n’y en a pas beaucoup dans ce championna­t, glissait l’ouvreur Clément Gelin. Après notre échec à Massy, ça reste une victoire qui fait plaisir. » Langue de bois ? Positive attitude ? Plutôt un réel soulagemen­t pour des Isérois plus que jamais sur la corde raide. Privés de leurs leaders d’exemple devant (longues absences de Setephano et Capelli, sans oublier celle à venir d’Arnaud Héguy dont on redoute une opération de l’épaule), les Isérois soufflent aujourd’hui d’un terrible manque de puissance en mêlée ou dans les mauls, ainsi que dans les duels. Cette réception de Nevers, tout comme les dernières débâcles en déplacemen­t, n’ont malheureus­ement fait que renforcer ce constat. « Nevers disposait de joueurs très solides, qui les ont fait avancer en attaque et nous ont bien bloqué sur la ligne d’avantage en défense, ce qui leur a permis de contester plusieurs ballons, détaillait David Mélé. On a bien senti qu’il nous manquait un peu de puissance sur ce match pour faire la différence dans les zones de marque. »

LÉGITIMES INQUIÉTUDE­S

Forcément inquiétant, dans la perspectiv­e d’un déplacemen­t à Biarritz où les mastocs pullulent dans toutes les lignes (à l’image du pilier BJ Botha ou du capitaine Alban Placines, sans oublier la colonie pacifique des Nabou, Soqeta, Delai et autres Vakacegu), sans oublier la réception à haut risque de l’Usap dans deux semaines… « Nous sommes une équipe plus mobile que puissante et avec les blessures des uns et des autres, c’est d’autant plus vrai aujourd’hui, assumait Mélé. À nous de trouver des solutions avec nos armes du moment. » Ce à quoi les Isérois sont parvenus tant bien que mal contre Nevers, à la grâce d’un banc (Jacquot, Edwards, Geraci, Swerling, Taufa) qui lui a permis de redresser une situation mal embarquée. « Honnêtemen­t, pas une seule fois nous n’avons eu peur de perdre, même lorsque Nevers est revenu à 10 partout, pointait Mélé. Cette fois, nous avons su revenir dans leur camp pour mieux gérer la fin de rencontre. Même si nous n’avions que trois points d’avance, nous ne nous sommes pas fait peur comme cela a pu arriver par le passé. » Reste qu’à force de passer aussi près de la correction­nelle, les Isérois pourront-ils retarder l’échéance ? Jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien…

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