LE PATIENT TARNAIS
LES TARNAIS, TOUT EN MAÎTRISE, ONT BONIFIÉ LEUR VICTOIRE CONTRE CHAMBÉRY.
La patience serait-elle la meilleure des vertus ? C’est sans doute ce qu’Arnaud Méla, le manager albigeois, a appris à ses troupes. La victoire 34 à 17 contre Chambéry samedi soir sonne comme une vérité. Car cette équipe, qui ne perd plus depuis six matchs et qui vient d’enchaîner sa quatrième victoire d’affilée, a définitivement pris la mesure de ce championnat si particulier. Miseptembre au sortir d’une préparation estivale tronquée où l’entraîneur tarnais se plaignait du manque de temps dû aux strictes règles fédérales, les Tarnais, forts de leurs ambitions de remontée immédiate, prenaient de plein fouet le mur savoyard. Sonnés, ils se mirent alors à jouer pour ne pas perdre. En bon médecin, Arnaud Mela rééduqua ses hommes en leur apprenant à jouer pour gagner. La guérison tarnaise semble en très bonne voie au vu de leur prestation contre le deuxième du championnat. Car même après un mois de coupure, ils ont maîtrisé de bout en bout leur match contre Chambéry, ce qui fera dire au manager « qu’après quatre ou cinq mois de rugby ensemble, la coupure passe ». Le temps, toujours le temps !
ALBI A L’ANGLAISE
Car ce match avait tout du poison plutôt que d’une simple tisane. Les soubresauts fédéraux de la semaine dernière concernant cette poule dite « élite » élisant certains ou éliminant d’autres à la course à la qualification dès la mi-championnat, ont tout fait pour déstabiliser les équipes. Comment motiver ses hommes alors qu’ils se savent déjà qualifiés ? C’est à croire que l’ordonnance est bien passée face à des Savoyards qui, bien qu’éliminés à la course à la qualification, ont voulu montrer que leur seconde place n’était pas usurpée. Le patient tarnais leur a montré la voie à suivre. Fort d’un pragmatisme tout britannique, Albi a maîtrisé son match de bout en bout se nourrissant des fautes adverses et marquant sur chacun de ses temps forts. Sont-ce les connexions anglaises de ses années brivistes qui ont imprégné cette fameuse maîtrise anglo-saxonne au manager Méla ? Car maintenant Albi ne joue plus à se faire peur comme il y a peu.
Désormais que faire pour le club tarnais ? Assuré d’être éligible à l’accession doit-il sécuriser une deuxième place garantissant des phases finales à domicile ou viser la première, synonyme de remontée directe ? Voilà un nouveau cas clinique pour les entraîneurs. Cependant ces derniers doivent certainement savoir que finir le traitement évite tout risque de rechute.