« La popularité, une nécessité absolue »
Vice-président du LMRCV LE VICEPRÉSIDENT DES VILLENEUVOISES, COMMENTE LA GRANDE JOURNÉE QUE SON CLUB DU TOP 8 ORGANISERA CONJOINTEMENT AVEC CELUI DES GARÇONS DE MARCQ-EN-BAROEUL.
Le 21 janvier, votre club organisera avec celui de Marcq-enBaroeul une grande journée de rugby au stadium de Villeneuve d’Ascq. Les filles du Top 8 et les garçons de la Fédérale 2 seront rassemblés sur un même lieu pour disputer leurs rencontres de championnat. Quelle est la genèse de ce rassemblement ?
Nous jouons sur les mêmes installations et nous bénéficions des mêmes soutiens publics. Dans le fond, c’était assez logique de se rassembler. Nous partageons une nécessité commune de rendre notre sport le plus populaire possible. Nous en avons besoin. C’est même une nécessité absolue. Cette popularité avait été difficilement acquise par le club de Lille avant son effondrement. Nous devons la recréer.
Votre équipe partage avec celle de Montpellier une domination sur son championnat. Vous envoyez des filles en équipes de France. On comprend la volonté de rendre votre activité populaire, mais en quoi est-elle une nécessité ?
Malgré sa réussite, notre club est fragile. Il n’est pas adossé comme Montpellier ou Toulouse à une structure professionnelle masculine, ou comme le sont des forces montantes comme le Stade français ou Bayonne. Nous devons nous débrouiller seul dans un environnement qui n’est pas naturellement acquis à la cause du rugby. C’est difficile de faire des choses d’un point de vue marketing. Créer un évènement avec Marcq-en-Baroeul répond à cette nécessité. Faire venir 3 000 personnes au stade pour nous voir, c’est une démonstration vis à vis du monde économique. Nous devons créer un écosystème pour pérenniser notre action.
Vous dites pérenniser. Sentezvous votre club en danger ?
Non, pas sur le court terme. Mais qui sait ce que sera le rugby féminin dans cinq ou dix ans ? Parions qu’il suive l’évolution du football féminin. La professionnalisation du championnat féminin anglais va dans ce sens. Alors nous devrons être capables d’exister face à des clubs mieux lotis que nous dans un environnement très concurrentiel. C’est pourquoi nous devons créer notre attractivité, et pour cela il est essentiel de faire vivre notre singularité.
Comment définiriez-vous cette singularité ?
En tant que délégué régional d’Orange sur la région Nord-Pas-Calais, j’ai représenté l’entreprise quand elle était partenaire au club de Lille. C’était une grande aventure. Je suis arrivé à Villeneuve depuis deux ans, et j’ai intégré une autre aventure. Je suis littéralement tombé dans le supplément d’âme des « Putains de Nanas ». Il faut absolument cultiver ce supplément d’âme tout en augmentant sans cesse nos exigences pour continuer à exister. C’est notre défi.