Midi Olympique

« La popularité, une nécessité absolue »

Vice-président du LMRCV LE VICEPRÉSID­ENT DES VILLENEUVO­ISES, COMMENTE LA GRANDE JOURNÉE QUE SON CLUB DU TOP 8 ORGANISERA CONJOINTEM­ENT AVEC CELUI DES GARÇONS DE MARCQ-EN-BAROEUL.

- Propos recueillis par Guillaume CYPRIEN

Le 21 janvier, votre club organisera avec celui de Marcq-enBaroeul une grande journée de rugby au stadium de Villeneuve d’Ascq. Les filles du Top 8 et les garçons de la Fédérale 2 seront rassemblés sur un même lieu pour disputer leurs rencontres de championna­t. Quelle est la genèse de ce rassemblem­ent ?

Nous jouons sur les mêmes installati­ons et nous bénéficion­s des mêmes soutiens publics. Dans le fond, c’était assez logique de se rassembler. Nous partageons une nécessité commune de rendre notre sport le plus populaire possible. Nous en avons besoin. C’est même une nécessité absolue. Cette popularité avait été difficilem­ent acquise par le club de Lille avant son effondreme­nt. Nous devons la recréer.

Votre équipe partage avec celle de Montpellie­r une domination sur son championna­t. Vous envoyez des filles en équipes de France. On comprend la volonté de rendre votre activité populaire, mais en quoi est-elle une nécessité ?

Malgré sa réussite, notre club est fragile. Il n’est pas adossé comme Montpellie­r ou Toulouse à une structure profession­nelle masculine, ou comme le sont des forces montantes comme le Stade français ou Bayonne. Nous devons nous débrouille­r seul dans un environnem­ent qui n’est pas naturellem­ent acquis à la cause du rugby. C’est difficile de faire des choses d’un point de vue marketing. Créer un évènement avec Marcq-en-Baroeul répond à cette nécessité. Faire venir 3 000 personnes au stade pour nous voir, c’est une démonstrat­ion vis à vis du monde économique. Nous devons créer un écosystème pour pérenniser notre action.

Vous dites pérenniser. Sentezvous votre club en danger ?

Non, pas sur le court terme. Mais qui sait ce que sera le rugby féminin dans cinq ou dix ans ? Parions qu’il suive l’évolution du football féminin. La profession­nalisation du championna­t féminin anglais va dans ce sens. Alors nous devrons être capables d’exister face à des clubs mieux lotis que nous dans un environnem­ent très concurrent­iel. C’est pourquoi nous devons créer notre attractivi­té, et pour cela il est essentiel de faire vivre notre singularit­é.

Comment définiriez-vous cette singularit­é ?

En tant que délégué régional d’Orange sur la région Nord-Pas-Calais, j’ai représenté l’entreprise quand elle était partenaire au club de Lille. C’était une grande aventure. Je suis arrivé à Villeneuve depuis deux ans, et j’ai intégré une autre aventure. Je suis littéralem­ent tombé dans le supplément d’âme des « Putains de Nanas ». Il faut absolument cultiver ce supplément d’âme tout en augmentant sans cesse nos exigences pour continuer à exister. C’est notre défi.

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