LE PÉRIL JEUNES
RECALÉ POUR LA MONTÉE EN FÉDÉRALE 3 LA SAISON DERNIÈRE, EN RAISON D’UN RETRAIT DE DEUX POINTS AU CLASSEMENT POUR L’ABSENCE D’ÉQUIPES JUNIORS ET CADETTES, TOURNUS ESSAIE CETTE SAISON D’EXISTER DERRIÈRE L’OGRE CHALONNAIS, INTOUCHABLE DEPUIS SEPTEMBRE.
Avant le début du championnat Honneur Bourgogne Franche-Comté, les dés semblaient jetés. Derrière Chalonsur-Saône, les neuf autres équipes allaient se disputer la deuxième place. À mi-parcours, les faits ont donné raison au sentiment général. Avant le début des matchs retours, hier, les Chalonnais comptaient quarante-cinq points, en neuf matchs…
Derrière eux, Tournus espère récupérer la deuxième place. Il l’avait décrochée la saison dernière. Sportivement. Mais il avait finalement terminé troisièmes, après un retrait de deux points au classement, la faute à des manquements aux obligations en équipe de jeune. Et c’est finalement son voisin, Buxy, qui évolue cette saison en Fédérale 3. « C’était déjà arrivé il y a une dizaine de saisons, regrette l’entraîneur, Éric Soufflot. Nous avons dû gérer la frustration… C’est compliqué d’expliquer aux joueurs qu’ils ne peuvent pas monter pour un problème administratif. »
Cette saison, il n’est toujours pas réglé. Placé entre Chalon-sur-Saône et Mâcon, Tournus peine à recruter durablement des joueurs. Sans oublier la présence de Buxy, Saône-Seille ou encore Pont-de-Vaux pas loin. Le problème est récurrent depuis quelques saisons et le départ d’une partie de l’école de rugby à Saône Seille. Le club explique aussi avoir subi la création de l’ABCD XV à Dijon. Après avoir perdu ses meilleurs juniors, l’équipe a enchaîné les défaites, et finit par perdre ses joueurs. Cette saison, l’association avec Mâcon en U16 et U18 n’a pas abouti. Et les efforts entrepris ne paient pas. Les effectifs à l’école de rugby ne décollent pas. Le club dispose pourtant de deux éducateurs titulaires d’un BPJEPS et d’un service civique pour aller prêcher la bonne parole, en périscolaire mais aussi en centre aéré. « J’ai réuni récemment mon comité directeur pour trouver de nouvelles idées, explique le président, Marcel Rodet, élu cet été. Nous devons reconstruire l’EDR. Mais c’est un chantier qui prendra cinq ans. Et j’espère que la Fédération a conscience que les gamins ne jouent plus ! Avant il y avait une équipe dans chaque village. Maintenant, tout le monde est en rassemblement. Et les gamins vont au foot. Ou alors au basket ou au hand. Les mentalités changent. »
PARER LES FUITES
Comme d’autres clubs, Tournus tente de s’adapter pour survivre. Elle y parvient sans trop de mal en senior. Où les échanges avec
les clubs voisins fonctionnent alors pas trop mal. Après tout, Éric Soufflot est un ancien chalonnais qui retrouvera sur le banc adverse dimanche prochain d’anciens camarades. Le pilier et entraîneur des avants, Samuel Million est un ancien Mâconnais, et le centre et entraîneurs des trois-quarts, est passé par Chalon également.
Dans l’immédiat, pour ne pas vivre la même désillusion,Tournus va devoir faire le plein au maximum pour parer à toutes les fuites. « C’est mieux, au cas où on nous en enlève », prévient Éric Soufflot. Il y aura en tout cas peu de chances d’en prendre dimanche prochain à Chalon. « Leur ligne de troisquarts à le niveau de Fédérale 2… Si on parvient à gagner là-bas, c’est qu’ils ont joué à onze ! »