Bastareaud, les mots de trop...
La parole de trop ? Ce dimanche, contre Trévise, le troisquarts centre de Toulon, Mathieu Bastareaud, a commis un dérapage verbal qui pourrait lui coûter cher. Ce dernier ne s’est pas fait seulement remarquer pour sa performance sportive lors du large succès contre Trévise pour le compte de la cinquième journée de la phase régulière de Champions Cup. En toute fin de match, plus précisément à la 79e minute et alors que la victoire bonifiée était assurée pour les Varois, il y a eu une légère échauffourée entre Bastareaud et le troisième ligne adverse Sebastian Negri. Quand les deux hommes se sont écartés, l’international français a alors lancé à son homologue italien (né au Zimbabwe) : « Fucking faggot ». Ce que l’on peut traduire par un inélégant : « Sale pédé ». Une insulte homophobe clairement audible grâce au micro de l’arbitre de la rencontre. Des propos qui n’ont pas échappé à certains supporters devant leur télévision, lesquels les ont rapidement relayés sur les réseaux sociaux.
TOURNOI COMPROMIS POUR LUI ?
L’ancien ouvreur international anglais Andy Goode a été l’un des premiers à s’en émouvoir sur Twitter, jugeant les mots de Bastareaud « dégoûtants », avant d’ajouter : « Aucune place dans ce jeu pour l’homophobie. L’EPCR doit le convoquer. »
Sur les mêmes réseaux, plusieurs fans de Toulon ont néanmoins pensé entendre une première insulte de Negri à laquelle aurait répondu le Toulonnais. Reste que, en fin d’après-midi, l’EPCR qui régit les compétitions européennes a rapidement réagi, à travers un communiqué : « L’EPCR a été informée d’un incident survenu vers la fin du match de Champions Cup RC Toulon – Benetton Rugby d’aujourd’hui. Le Commissaire à la citation examinera cet incident dans le cadre de son analyse habituelle du match et prendra une décision en temps utile. » Et, s’il est cité, Bastareaud risque gros. Surtout
si l’on prend en compte les précédents qui se rapprochent de son cas (voir ci-contre). À titre indicatif, si l’on se réfère aux barèmes de la FFR, pour « une agression verbale basée sur la religion, la race [...] ou
les orientations sexuelles », le degré inférieur de sanction est de 8 semaines. La durée moyenne de suspension est de 16 semaines et le degré supérieur monte à 32 semaines. La sanction maximale encourue est une radiation mais dans des cas évidemment très particuliers. Dans la soirée, le joueur a demandé pardon sur Twitter : « Je tiens à m’excuser de ma réaction aux insultes du joueur italien. J’ai mal réagi en répondant à sa provocation, j’en suis sincèrement navré pour les personnes
que j’ai pu blesser. » Une suspension serait malvenue pour Bastareaud alors que son nom revenait avec insistance pour intégrer le groupe du XV de France en vue du Tournoi des 6 Nations. Cette affaire pourrait l’en priver.