LE MAILLON FORT
LES HÉRAULTAIS, PORTÉS PAR LEUR COLOSSE ÎLIEN, ENCHAÎNENT APRÈS LEUR SUCCÈS À AIMÉ-GIRAL ET RESTENT À TROIS POINTS DE LA SIXIÈME PLACE.
Le raccourci est tentant, presque inévitable. Depuis que Viiga a retrouvé la compétition face à Dax le 24 novembre dernier, il a enchaîné sept titularisations et Béziers n’a perdu qu’une fois (en sept journées, 25 points). Passant ainsi, de la lutte pour le maintien à la course à la qualification… Une métamorphose express incarnée par le numéro 8 îlien ? « Je n’aime pas dire qu’un joueur change tout, mais c’est vrai que Tyrone apporte énormément à l’équipe, surtout en attaque. Il parvient à renverser tellement de mecs… », lance Thibauld Suchier. Avec sa cage thoracique de « gorille », ses bras bodybuildés et ses cuisses de « taureau », l’Australien est le profil d’élément puissant (1,90 m et 117 kg) qui manquait à l’ASBH. Jusqu’à changer son visage.
PUISSANCE HUIT !
Face au BO, Viiga a été sur-utilisé dans l’axe profond en premier attaquant et il a fait des ravages et trouvé de l’avancé. Décisif derrière sa mêlée sur l’essai de Josh Valentine, il a lui aussi failli marquer (9e), tout en réalisant de multiples franchissements et en envoyant sur les fesses plusieurs costauds du BO. Quelle puissance animale dégagée par le guerrier au bandeau! « Je ne pense pas être un guerrier, mais juste une personne normale. Sur le terrain, je vais toujours de l’avant sans me poser de question. Je cherche à prendre un maximum de vitesse avant l’impact », déclare-t-il humblement. Dès qu’un coup de pied adverse est un peu trop long ou que le numéro huit réussit à se lancer, il devient très dangereux (trois essais). Point d’ancrage des offensives héraultaises, le système de l’ASBH, devenu plus frontal depuis son retour, a évolué dans son sillage. À l’image de la troisième ligne biterroise, devenue plus complémentaire, grâce au repositionnement gagnant de Bourdeau en flanker (ex-numéro huit). « Je veux encore progresser physiquement et gagner en endurance. C’est mon obsession. Je dois être beaucoup plus impactant sur la longueur du match », explique Viiga.
DEUX ANS DE PLUS À BÉZIERS
À l’avenir, s’il parvient à faire jouer encore plus derrière lui tout en devenant plus discipliné (carton jaune reçu jeudi), Tyrone Viiga pourrait s’imposer comme un des meilleurs à son poste en Pro D2. Arrivé en méforme physique cet été à la Méditerranée, ce fils d’une mère native des îles Cook et d’un père samoan a connu des débuts difficiles à cause des blessures, avant d’exploser. Un fort potentiel (26 ans), que l’ASBH a « sécurisé » mercredi. « Je suis très heureux d’avoir signé deux ans de plus à Béziers, car c’est mon premier club en France. Ma famille se sent bien ici et j’ai trouvé ma place dans l’équipe. » Ancien boxeur, formé au rugby à XIII puis converti au jeu à XV en 2014, l’homme est un fan de Richie Mc Caw et Kierian Read. Un
passionné de... « coiffure ! J’exerçais en amateur au pays. Maintenant, je coupe les cheveux de plusieurs de mes coéquipiers. » ; qui croit en son rêve de sommet : « J’aimerais découvrir le Top 14. Mais si l’opportunité ne se présente pas, je continuerai à défendre avec honneur les couleurs biterroises. »