POUR EN ARRIVER LÀ…
UN QUART DE FINALE TEND LES BRAS AUX ROCHELAIS POUR LEUR PREMIÈRE PARTICIPATION. LES MARITIMES ONT FRANCHI BIEN DES ÉTAPES DEPUIS LEUR RETOUR DANS L’ÉLITE EN 2014.
L’appréciation d’une performance se mesure à l’accomplissement d’un parcours. On part d’un point pour arriver à un autre, souvent plus haut. À la manière des alpinistes, on franchit des étapes pour atteindre les sommets. Ces passages, on les retient. C’est à partir d’eux qu’il a été possible de grandir, de s’affirmer à un certain niveau. Ces dernières années, le parcours européen de l’équipe rochelaise a été fait de ces moments marquants. Au travers de certains matchs, l’effectif et le staff se sont construit une histoire mais aussi ces points de passage, en se montrant capable de telle ou telle chose. Celui contre les Harlequins, dimanche, pourrait bien rejoindre les épisodes qui suivent.
LA DÉCOUVERTE DE L’EUROPE
Moins de cinq mois après la finale d’accession du Pro D2 remportée contre Agen qui leur donne le droit de retrouver le Top 14, les Rochelais, entraînés depuis trois ans par Patrice Collazo et rejoints depuis peu par Xavier Garbajosa, découvrent ce 18 octobre 2014 la Coupe d’Europe en Irlande, avec la Challenge Cup contre le Connacht. « C’est une chance d’aller jouer à l’étranger, c’est ce que je dis aux joueurs. Dans le groupe, tout le monde est concerné par cette compétition, j’espère qu’ils l’ont bien compris. Du 1 au 23 », déclare franc et direct Patrice Collazo. Bien que battus 48 à 12 au Gailway, les Maritimes marquent tout de même deux essais aux Irlandais. Les Rochelais se maintiennent en Top 14 pour leur retour dans l’Élite.
UNE VICTOIRE EN ITALIE
Après une deuxième saison terminée à la neuvième place en Top 14, les Jaune et Noir jouent pour la troisième saison consécutive la Challenge Cup. Ce 15 octobre 2016, les joueurs de Collazo et Garbajosa jouent à Trévise en Italie devant moins de 2 000 spectateurs mais peu leur importe, ils prennent l’évènement au sérieux. Ils l’emportent 41 à 10, avec le bonus offensif, pour la première fois à l’extérieur. Leur manager perçoit des progrès : « C’est la première fois en trois ans (deux ans en fait, N.D.L.R) qu’on gagne à l’extérieur en coupe d’Europe. Faire basculer les choses, les faire comprendre, ça met du temps. Les joueurs ont compris, ce sont eux qui ont décidé. » Une marche est franchie. Un petit tour à Venise permet de consolider l’édifice.
UN SUCCÈS EN QUART DE FINALE À EDIMBOURG
Quelques semaines après sa victoire contre Trévise, La Rochelle sort de sa poule de Challenge Cup et dispute un quart de finale à Edimbourg à Murrayfield, le 31 mars 2017. En Écosse, le Stade rochelais ne passe pas à côté (22 à 32) et montre une nouvelle facette, gérer la pression d’un match éliminatoire en coupe d’Europe. « On a qu’une cartouche, si on perd, on rentre à la maison », avait prévenu Patrice Collazo. Une entame parfaite et un second acte bien géré envoient les Jaune et Noir en demi-finale contre Gloucester à Deflandre. À domicile, le coup ne passe pas loin contre les Anglais (14 à 16). En finissant à la première place de la phase régulière du Top 14, direction la Champions Cup pour la première fois de l’histoire du club.
DES DÉBUTS RÉUSSIS AUX HARLEQUINS
Ce 14 octobre 2017 est une première. « C’est une récompense de la saison passée. Jouer la Champions Cup, c’est un privilège », savoure Romain Sazy. Sur la pelouse des Harlequins, les joueurs rochelais ne se posent pas de question et ça s’avère payant avec une victoire bonifiée 34 à 27. « Nous ne nous étions posé aucune question et ce genre de contexte nous sied bien », souligne l’ancien All Black Jason Eaton. S’il avait fallu deux ans aux Rochelais pour s’imposer à l’extérieur en Challenge Cup, la première est la bonne dans la grande coupe d’Europe ! La suite de l’histoire, elle, peut s’écrire ce dimanche.