Midi Olympique

« Jouer en équipe ! »

- Propos recueillis par N.Z.

Franck Azéma a eu des mots durs la semaine dernière. De l’intérieur, avez-vous partagé son analyse ?

Oui, c’était un sentiment partagé. À Northampto­n, notre manque de liant était la chose qui sautait le plus aux yeux. C’est pourquoi samedi, la clé du match qui est ressortie de nos briefings sera de jouer en équipe. Faire des choses simples, porter le ballon et faire avancer l’équipe en essayant de gagner son contact plutôt que de tenter la passe impossible. Rester discipliné et ne pas se tromper sur ce que nous avons travaillé, en respectant les séquences de jeu calculées pour destabilis­er l’adversaire. Ce n’est qu’en respectant ces bases que les individual­ités peuvent s’exprimer dans un deuxième temps.

Une fois de plus, à Northampto­n l’ASMCA s’est endormie lorsqu’elle a cru le match facile...

Ce n’est pas le premier match où cela nous arrive. Cela ne sera peut-être pas le dernier d’ailleurs, car la saison est longue et les scenarios ont parfois tendance à se répéter. C’est même une récurrence depuis quelques années, où des matchs que nous avons en main nous échappent. Il y a plusieurs facteurs, mais sur ce match de Northampto­n, cela a tout simplement été de la suffisance. Après notre grosse entame, nous nous sommes dits que c’était dans la poche, et c’était sous-estimer la réaction des Anglais. Et cela nous a coûté très cher à la fin…

Et pourrait vous coûter encore plus cher face aux Ospreys, une équipe qui ne lâche jamais rien.

C’est ça… Eux auront en plus quelque chose à jouer, chercheron­t à marquer le plus de points possible pour être potentiell­ement qualifiabl­es… Nous devrons donc être plus méfiants que face à Northampto­n. On aurait aimé que cet accident n’arrive pas, mais c’est peut-être un mal pour un bien que cela se passe sur ce match-là plutôt que sur le dernier. J’espère qu’on saura en tirer les enseigneme­nts pour ne pas renouveler ces erreurs.

Ce qui frappe depuis un mois, c’est la nervosité de votre équipe, qui commet des fautes inhabituel­les. Comment l’expliquez-vous ?

Le fait d’être dans une position plus délicate en championna­t que la saison dernière y contribue. Quand on gagne et qu’on dit qu’on engrange de la confiance, ce ne sont pas des mots en l’air. Cela participe au fait de se montrer plus serein, apporte une stabilité qu’n n’a pas aujourd’hui. Tout le monde a envie de bien faire, de rattraper sa petite erreur et de sauver l’équipe, et au final cela donne des comporteme­nts négatifs, qui pèsent sur l’état d’esprit du groupe. C’est un aspect au sujet duquel nous nous sommes faits taper sur les doigts, à juste titre. En espérant qu’une qualificat­ion ce week-end nous apporte un surplus de sérénité, pour également aller chercher quelque chose en Top 14.

Le contexte de ce match rappelle celui de l’éliminatio­n de 2016 face à l’UBB… Cette expérience vous at-elle été rappelée cette semaine ?

Le staff en a un peu parlé, en nous rappelant à quoi nous attendre. Quand je suis arrivé la saison dernière, c’est également un des sujets qui avait été abordé lors des premières réunions collective­s. Il y a quelques similitude­s, mais ce sont quand même des situations assez distinctes. Malgré cette erreur de parcours chez les Saints, notre début de campagne européenne a été plutôt abouti, avec une victoire aux Ospreys et un bonus offensif chez les Saracens notamment. En 2016, l’équipe était quand même moins bien engagée et devait compter sur les résultats des autres. Aujourd’hui, nous avons la chance de ne pas avoir à calculer, puisqu’une simple victoire suffirait à nous assurer un quart de finale à domicile. Mais l’expérience malheureus­e d’il y a deux ans est encore ancrée dans les têtes et doit nous servir d’exemple à ne pas suivre, oui.

À titre personnel, vous avez appris une bonne nouvelle cette semaine, avec votre convocatio­n dans le groupe pour le Tournoi.

Je n’étais pas serein dans le sens où j’ai été pas mal blessé et que je ne suis revenu à la compétitio­n que la semaine dernière. Pour moi, cela n’aurait pas du tout été injuste de ne pas faire partie de la liste. Ce n’aurait pas été la fin de la saison non plus, car ce qui nous préoccupe en premier lieu, c’est la situation du club. Cela fait toujours plaisir de voir son nom, bien sûr, mais on a encore le temps de basculer sur le Tournoi. C’est sûr qu’aller chercher quelque chose en équipe de France serait un beau rayon de soleil dans la saison. Mais pour le moment, on est déterminé à sortir le club de sa mauvaise passe du moment, et toute notre attention est concentrée sur le match de samedi.

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