« Trouver des certitudes et de la confiance »
DÉPASSÉS À EXETER, LES HÉRAULTAIS DOIVENT TRIOMPHER DU LEINSTER AVEC LE BONUS POUR GARDER UN INFIME ESPOIR DE QUALIFICATION. L’INTERNATIONAL TRICOLORE, SÉLECTIONNÉ PAR JACQUES BRUNEL MERCREDI, PARLE DES MULTIPLES ENJEUX DE CE RENDEZ-VOUS PRESTIGIEUX.
Avec du recul, avez-vous une explication à donner pour justifier ces dix minutes mortelles (trois essais encaissés entre la 54e et 64e) vécues à Exeter ?
Cela est encore dur à avaler. Nous avons regardé le match presque en entier ce matin (lundi, N.D.L.R.) et on s’est arrêté au moment crucial quand ça a commencé à piquer… Mais au final, le groupe a vu qu’il n’avait vraiment tenu que vingt-cinq premières minutes sur ce match, les premières. Elles nous ont peut-être été fatales car on y a laissé énormément de gaz. Derrière, l’équipe a perdu le fil dans sa gestion, dans la transformation du ballon et ses sorties de camp. Nous n’étions pas invités, tout simplement. On manquait de puissance et ils étaient beaucoup plus déterminés et dans les zones de marque.
Après Brive, Mohed Altrad était descendu dans les vestiaires et le groupe s’était promis de ne plus connaître pareil trou d’air. Alors pourquoi, quinze jours après, cela se reproduit-il ?
C’est un peu bizarre, de se dire les choses et derrière, de ne pas les mettre en application. Et de retomber dans nos travers. C’est embêtant car on a l’impression de repartir à « zéro ». L’équipe ne perd pas confiance car elle tourne bien en championnat, mais elle aurait aimé exister sur cette scène européenne.
Cette lourde défaite concédée lors d’un match décisif, peut-elle marquer le groupe ?
Il va falloir qu’on se ressaisisse. Il est toujours difficile d’en prendre quarante, quand tu te déplaces en mode commando pour jouer une qualification. Ça fait mal mais l’essentiel est de réagir. L’équipe va arriver sur une période très importante de la saison, avec un mois de février assez « léger » et je pense qu’elle aura à ce moment-là le temps de tout revoir. De bien se préparer en repartant sur le jeu produit en début de saison, pour assurer ensuite la cadence jusqu’à la fin. […] C’est donc bien d’enchaîner face au Leinster pour réenclencher une dynamique positive, plutôt que d’attendre et de broyer du noir.
N’est-ce pas là l’objectif premier à valider samedi ?
L’équipe doit gagner ce match. Et faire bonne figure face à une des meilleures équipes d’Europe, plus forte qu’Exeter et surtout beaucoup plus puissante. Il va falloir que le groupe soit prêt, sinon, on risque de prendre la même que le week-end dernier.
Montpellier avait beaucoup d’ambitions en Champions Cup cette saison. Sentez-vous déjà le groupe marqué par ce premier échec de la saison (qui semble se dessiner) ?
C’est sûr que ce serait une déception pour tout le monde car nous avions d’autres intentions dans cette compétition. Quand on voit le « matos » que l’équipe a et les efforts réalisés par le président (Mohed Altrad) pour recruter du « lourd »… Nous avons presque tous les postes qui sont doublés voire triplés, avec des gros noms. Et le fait de s’arrêter potentiellement à ce stade de la compétition est donc frustrant. Mais il y a plein d’enseignements à tirer pour l’avenir.
Croyez-vous encore réellement à votre infime chance de qualification ?
Ce n’est pas perdu, mais il faudrait vraiment des concours de circonstances. Je ne connais pas exactement les conditions (lire ci-contre), mais c’est vrai que c’est mal engagé. Après, le groupe ne perd pas espoir. L’année où Montpellier est champion d’Europe (2016, Challenge Cup), on joue tout jusqu’à la fin. Nous frôlons la défaite à domicile et au final Montpellier gagne et derrière tout s’enchaîne. La première chose samedi sera de montrer un autre visage par rapport à Exeter.
C’est également impératif avant un déplacement à Clermont une semaine après…
Il faut effectivement se remettre la tête à l’endroit avant ce match pour ne pas rentrer dans une spirale négative. Face au Leinster, quel que soit le résultat final, l’équipe a besoin de trouver des certitudes dans son jeu et de la confiance. Les déplacements à Clermont nous ont réussi ces deux ou trois dernières saisons. Mais malgré toutes leurs blessures et ce que l’on dit en ce moment, l’ASM reste un adversaire redoutable.