FAILLES INDIVIDUELLES
BLESSÉS DANS LEUR ORGUEIL, LES HÉRAULTAIS N’HÉSITENT PAS À FAIRE LEUR AUTOCRITIQUE ET À MONTRER DU DOIGT LEURS LIMITES. LA PEUR DU LEINSTER OU UNE RÉELLE PRISE DE CONSCIENCE ?
Je ne crois pas que nous ayons lâché mentalement à Exeter. On n’a aucune excuse… Ce match était désolant. » Dans la bouche de Nemani Nadolo, d’ordinaire si mesuré dans ses propos, les mots prennent une tout autre proportion : « Si on ne se rattrape pas ce week-end, on sera bien dans la m... Les leaders feront leur boulot bien sûr mais tout le monde doit prendre ses responsabilités. Je crois que nous (les leaders, N.D.L.R.) avons tenu notre rôle à Exeter. C’est plus des faillites individuelles. On n’a pas fait le job. » Le Fidjien réfute l’idée d’une faillite des leaders, incapables de tirer l’équipe vers le haut dans les moments clés à Exeter, comme explication du naufrage. Un avis partagé par le talonneur Bismarck du Plessis : « Une équipe, ce n’est pas que des leaders et des suiveurs. Chacun doit déjà être le leader de sa propre performance. » Et le troisième ligne Kélian Galletier : « Il faut qu’on devienne tous des grands garçons. »
Cette nouvelle claque reçue à l’extérieur après Brive, a blessé les orgueils et poussé les individualités à assumer leurs fautes. « Il faut avoir de la fierté de porter ce maillot, surtout à domicile. Nous avons des choses à prouver contre le Leinster », ajoute Nadolo. Un cri de guerre relayé par le flanker héraultais : « Les promesses, ça ne fait pas tout. C’est bien de se dire les choses, mais maintenant, il faut des actes. »
MAÎTRISE TECHNIQUE ET TACTIQUE
Les Héraultais se doivent une revanche samedi. Chaque joueur, irrégulier pour la majorité d’entre-deux cette saison, doit élever son niveau d’exigence. Afin que l’équipe dépasse ses limites actuelles et rivalise ainsi avec les Irlandais. « Nous avons des lacunes, techniques, d’intelligence de jeu et de positionnement. Quand la vitesse s’accélère, il faut gérer tout cela en même temps et c’est là que nos faiblesses ressortent un peu », poursuit Galletier.
Des lacunes individuelles, qui sont à la base des faiblesses collectives récurrentes du MHR. À l’image d’un manque de rigueur technique. « Nous devons être plus concentrés pour éviter ces erreurs de main, de placements ou de timings, qui nous empêchent d’assurer cette continuité qui manque à notre jeu », explique l’arrière Benjamin Fall. En multipliant les en-avant et les passes hasardeuses, les Cistes ne trouvent pas de liant dans leur jeu de transition et offrent aussi des ballons de récupération à leurs adversaires (49 en Champions Cup, un record cette saison). Sans possession, ils sont constamment sous pression et finissent par craquer, pris de vitesse en défense, la plupart du temps pour une erreur de placement, une anticipation inutile ou un plaquage raté.
Des fautes, commises tour à tour par des éléments différents, que l’on retrouve aussi dans la mauvaise gestion des temps faibles. Des instants, lors desquels Montpellier encaisse beaucoup de points et se perd dans une spirale négative. La clé pour l’éviter ? Prendre les bonnes décisions au bon moment, pour ne pas se mettre en danger inutilement. Le rôle de deux hommes à la charnière : Aaron Cruden, en rédemption samedi et Ruan Pienaar, enfin de retour. « Il y a des choix dans le jeu lors des moments cruciaux qui nous coûtent cher, comme une sortie de camp ratée alors qu’on pouvait dégager au pied », conclut l’arrière.