Midi Olympique

LA DERNIÈRE MARCHE

CETTE SAISON ENCORE, LES RACINGMEN ONT FAIT DE LA CHAMPIONS CUP LEUR OBJECTIF PRIORITAIR­E. MAIS POUR LES CIEL ET BLANC, LE DROIT AU RÊVE PASSE PAR UNE VICTOIRE À LEICESTER. FACILE ?

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Après quoi court le Racing, au juste ? Et comment expliquer l’étrange fascinatio­n qu’exerce la Champions Cup sur le club des Hauts-deSeine depuis trois ans ? Pour comprendre, il faut remonter le cours du temps, établir le campement au printemps 2015 et pousser la porte du vieux Colombes : ce jour-là, les coéquipier­s de Dimitri Szarzewski ont ainsi dit adieu à la Coupe d’Europe de la façon la plus cruelle : à la dernière seconde d’un match qu’ils avaient pourtant dominé et fracassés par le meurtrier coup de pompe de Marcelo Bosch (1112)... Dans la foulée de cette défaite injuste, déraisonna­ble, le Racing avait implosé et, quelques semaines plus tard, les Francilien­s s’étaient donc écroulés à JeanBouin, quittant le championna­t sur une tarte infligée en barrages par le Stade français (38-15). Émoustillé­s par leur première campagne internatio­nale digne de ce nom, les Ciel et Blanc étaient néanmoins repartis à l’assaut de la Coupe d’Europe. Quelques mois après avoir été frappé dans le dos par les Sarries, le Racing retrouvait alors l’équipe du milliardai­re sud-africain Johan Rupert en finale de la compétitio­n continenta­le. Mais à Lyon, morts de trouille et transis de froid, les coéquipier­s de Dimitri Szarzewski étaient une nouvelle fois battus par les champions d’Angleterre (219). « Nous avions tous été très touchés ce jour-là, nous confiait Ben Tameifuna il y a peu. J’avais moi-même versé quelques larmes après avoir perdu cette finale de Champions Cup. À Lyon, je crois qu’il m’avait fallu quelques minutes pour encaisser le choc et comprendre. Je me suis assis, j’ai regardé le stade et j’ai pleuré. Franchemen­t, nous en avions tous bavé pour arriver jusque-là. Il y avait donc dans ces larmes autant de tristesse que de rage. Mais sur cette pelouse, cet après-midi de 2016, je m’étais aussi promis que nous reviendrio­ns en finale. Plus forts. Mieux préparés. Et que nous la gagnerions, cette fois-ci. »

De fait, la mystique qui entoure la Champions Cup dans les Hauts-de-Seine a donc une raison d’être et si les deux Laurent prévoient toujours le pic de forme de leur groupe au début de l’automne, c’est précisémen­t pour démarrer la compétitio­n continenta­le sur les chapeaux de roues. « Au club, nous confiait la semaine dernière Leone Nakarawa, on sent bien que tout le monde est tourné vers cet objectif européen. Le Racing a déjà été champion de France mais ne connaît pas encore le goût d’un titre en Champions Cup. Par exemple, je crois que c’est le seul trophée que n’ait jamais gagné Dan Carter, qui a tour à tour remporté la Coupe du monde, le Super Rugby, les Four-Nations ou le Bouclier de Brennus… Tout ça fait que nous avons tous une appétence particuliè­re pour la Coupe d’Europe. »

UN HUITIÈME DE FINALE

Pour les Racingmen, ce déplacemen­t à Leicester est, sinon vital, tout au moins déterminan­t. Afin de décrocher un ticket pour les quarts de finale, ils doivent désormais s’imposer à Welford Road. « Easy », vous dites, tant les Tigers (huitièmes du Premiershi­p et lanterne rouge de leur groupe européen) semblent à la ramasse cette saison ? On n’ira pas jusque-là. « Les Tigers ont beau être éliminés, souffle Will Greenwood, champion du monde avec le XV de la Rose en 2003, ils voudront montrer autre chose que ce qu’ils ont développé à Castres la semaine dernière (39-0, N.D.L.R.). Et Leicester est toujours une tout autre bête, dès lors qu’elle joue devant son public ». Faiblards dans le combat d’avants et peu aidés par le maigre rendement, derrière, des internatio­naux Ben Youngs, George Ford, Telusa Veainu ou Manu Tuilagi, les hommes de Matt O’Connor sont certes à la dérive mais demeurent capables, de briser le rêve des Ciel et Blanc. S’ils souhaitent un jour enterrer les fantômes accompagna­nt depuis trois ans leurs campagnes européenne­s, les Racingmen doivent néanmoins être en mesure de franchir un obstacle sans commune mesure avec ce qui surviendra derrière. Mais demain est un autre jour, n’estce pas ?

 ?? Photo Icon Sport ?? L’ouvreur du Racing 92, Rémi Talès, s’attend à une réaction des Tigers de Leicester, largement battus la semaine dernière à Castres (39-0). Les Francilien­s joueront, quant à eux, leur avenir européen à Welford Road.
Photo Icon Sport L’ouvreur du Racing 92, Rémi Talès, s’attend à une réaction des Tigers de Leicester, largement battus la semaine dernière à Castres (39-0). Les Francilien­s joueront, quant à eux, leur avenir européen à Welford Road.

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