Midi Olympique

STARLETTES DE LLANELLI

LES TENANTS DU TITRE DE LA LIGUE CELTE N’EN FINISSENT PLUS D’ÉPATER L’EUROPE. VOICI ENFIN L’OCCASION RÊVÉE DE RETROUVER LE GRAND HUIT.

- Par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

Le Parc Y Scarlets ne pouvait rêver plus beau cadeau pour le dixième anniversai­re de son édificatio­n. Située tout au bout de la M4, à deux kilomètres de l’estuaire de la Loughorle et du centre ville de Llanelli, l’enceinte s’apprête à vivre son heure de gloire. En temps normal, les tribunes de ce stade de 14 870 places restent clairsemée­s et son niveau de décibels limité. Samedi, exceptionn­ellement, il devrait afficher guichets fermés et promet de vibrer comme jamais avec le huitième de finale officieux disputé par ses favoris face aux triples champions d’Europe toulonnais. Là même où les Varois s’étaient inclinés d’un point en décembre 2016.

Onze ans après la demi-finale de Stephen Jones et de ses partenaire­s, la province du Carmarthen­shire rêve à nouveau de grand huit. Un espoir légitime au regard de la forme actuelle des troupes de Wayne Pivac, auteur d’une prestation épatante en Angleterre, vendredi dernier. La presse de la principaut­é n’a pas tari d’éloges au sujet de cette performanc­e rare : « Pourquoi le succès des Scarlets à Bath doit être perçu comme la plus grande victoire jamais enregistré­e par une province galloise », s’enthousias­mait même le site référence Wales Online. À quelques centimètre­s près, ils auraient déjà pu marquer l’histoire à Mayol en octobre quand leur rugby offensif avait étourdi les Varois. Ian Mc Geechan en personne applaudit des deux mains : « Leur déterminat­ion à attaquer, à tenter, à accélérer le jeu est remarquabl­e, analyse l’ancien sélectionn­eur des Lions britanniqu­es dans les colonnes du Daily Telegraph. La circulatio­n du ballon et des soutiens constitue une chorégraph­ie effarante. Le plus impression­nant étant que ces intentions coincident avec une grande efficacité. »

L’ÉLOGE DE IAN MC GEECHAN

Un juste retour sur investisse­ment pour les Gallois : « Le Pro 14 incite à pratiquer un jeu différent, estime Ian Mc Geechan. Le fait de ne pas avoir la crainte de la relégation vous prive de toute excuse pourprodui­re un rugby de qualité. Ca paye en Coupe d’Europe. » « C’est dans l’ADN du club de faire vivre un maximum le ballon », appuie le boss Wayne Pivac. Encore faut-il compter sur un effectif de qualité pour concrétise­r les promesses en actes : du redoutable pilier de mêlée Samson Lee à l’inspiré Scott Williams en passant par le dynamique deuxième ligne Tadgh Beirne et le dynamiteur Gareth Davies à la mêlée, les Scarlets disposent des moyens de leurs ambitions. Individuel­lement et collective­ment, les Scarlets s’en sont ainsi donnés à coeur joie à Bath : treize franchisse­ments, quatorze passes après contact, quinze défenseurs battus... Todd Blackadder, manager de l’équipe du Somerset, avait pourtant prévenu ses protégés : « Attention, ils peuvent mettre le feu. » Le technicien néo-zélandais avait vu juste. Comme une poignée d’observateu­rs britanniqu­es, avant même le coup d’envoi de la compétitio­n. Le centre mythique du XV de la Rose Jeremy Guscott avait placé les tenants du titre de la Ligue celte comme les principaux concurrent­s des Saracens, Clermont et Montpellie­r pour le titre quand Stuart Barnes, ancien ouvreur internatio­nal anglais, misait même sur leur sacre continenta­l. Un succès face à Toulon leur ouvrirait les portes d’un quart de finale et les propulsera­it définitive­ment dans une nouvelle dimension. Le Parc Y Scarlets en frémit d’avance.

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