LES NOUVEAUX SAVOYARDS
LES HOMMES DE RICHARD HILL FONT PARTIE DES ÉLIGIBLES À LA MONTÉE EN PRO D2. CE MATCH CONTRE PROVENCE RUGBY DIRA DANS QUELLE MESURE ILS SERONT CAPABLES DE JOUER LEUR CARTE DÈS CETTE SAISON.
Comme le temps a vite changé dans cette poule d’accession. Ce match entre les promus de Rouen et les Provençaux a pris une toute nouvelle dimension depuis que les informations ont filtré sur les noms de ceux qui seront éligibles à la montée. Les Rouennais en font partie. Ils participeront aux demi-finales, et joueront crânement leur chance de montée en Pro D2. Grillant la politesse à tous ceux qui les précèdent au classement et qui ont été recalés, leur président Jean-Louis Louvel leur assurant le train de vie et la région acceptant que le stade de football abrite les matchs de Pro D2, les hommes de Richard Hill sont lancés à partir de maintenant dans la préparation d’une échéance capitale. « Oui, ça va vite, a admis le manager anglais, qui s’était donné deux ans pour figurer dans le dernier carré. Mais je crois que nous pourrons y parvenir dans de bonnes conditions, si nous équilibrons mieux notre jeu. »
ALLIER ATTAQUE ET DÉFENSE
Le comportement des Rouennais s’était exprimé de façon trop binaire, d’abord par leurs appétences offensives, puis défensives, à mesure du déroulé de la première partie de saison. Ils avaient inscrit la bagatelle de quatorze essais mais en avaient encaissé une quinzaine, lors des cinq premières rencontres. A contrario, lors des cinq suivantes, l’attaque a été plutôt muette (quatre essais marqués) et la défense très efficace (5 essais encaissés). « Nous avons besoin de mieux coordonner ces deux secteurs », expliquait déjà Richard Hill avant le premier match de l’année 2018 à Aubenas. Ses hommes semblant capables de répondre à ses attentes, ils ont infligé la semaine dernière aux Ardéchois leur plus gros revers à domicile en leur cédant seulement un essai (10-34). Le Rouen 2018 est vraiment une autre cuvée. Provence doit « monter » pour affronter une équipe en pleine euphorie qui entend démontrer aux autres, et se prouver à elle-même, que dans neuf matchs, elle pourra battre sur deux rencontres Bourg-en-Bresse ou Albi, et se hisser sur la dernière marche comme Chambéry l’an dernier. Les Normands sont les nouveaux Savoyards. « Je les avais déjà trouvés très bons au match aller. Nous les craignons », a déclaré l’entraîneur provençal Patrick Pézery, qui doit gérer son groupe pour traverser indemne le flot des informations qui le favorise, et peut l’éparpiller. Avec la défection de Chambéry, Provence Rugby a perdu son concurrent le plus proche. Son avance au classement a augmenté de façon mécanique. Albi a perdu les points de son succès à Aubenas. Provence vogue devant dix points devant tout le monde. « On s’en fiche, dit Pézery, qui dirige la barque pour ne pas l’accrocher à un relâchement. On ne doit pas se préoccuper de cela. Ce que nous voulons, c’est jouer notre meilleur rugby. On ne lit pas les informations. » Ce rendez-vous de Rouen, chez ce promu devenu prétendant, est un bon endroit pour évaluer la capacité des leaders à jouer avec ses oeillères.