Midi Olympique

LE RESCAPÉ

SI L’AVIRON REVIENT AU NIVEAU OÙ ON L’ATTENDAIT, LA MÉTAMORPHO­SE DE CERTAINS JOUEURS N’Y EST PAS ÉTRANGÈRE. LE CAS DE SIMON LABOUYRIE EST SYMPTOMATI­QUE. LE TALONNEUR NUMÉRO TROIS A PRIS SES RESPONSABI­LITÉS.

- Par Edmond LATAILLADE

Il est à l’image de l’équipe, transformé. Disparu de l’effectif depuis quasiment le début de la saison, Simon Labouyrie s’est montré à son avantage face à Montauban. Après cinq autres bonnes prestation­s dont les trois dernières comme titulaire, il a enfin donné satisfacti­on à son staff dont il avait perdu la confiance. Difficile de vivre une saison où vous êtes devenu le numéro trois dans la hiérarchie des talonneurs. Le Landais, originaire d’Ondres, a, en fait, toujours su rebondir. Avec son ami Yann Lesgourgue­s, aujourd’hui à l’UBB, il avait rejoint le centre de formation de Biarritz qui ne l’avait pas retenu. Obstiné, il avait alors rejoint l’Aviron bayonnais pour s’imposer chez les jeunes, puis les espoirs avec notamment un titre de champion de France Reichel en 2012 en compagnie des Fuster, Ugalde, Otazo, Loustalot, Ollivon et Ducuing. Il avait ensuite intégré le groupe pro avec une jolie régularité avant cette saison.

SURMONTER LES ÉCHECS

Une fois de plus, il a su saisir sa chance. Profitant des blessures de Manu Leiataua et de Grégory Arganese. Propulsé audevant de la scène alors que les doutes s’accumulaie­nt au-dessus de sa tête, il a su les lever. À la grande satisfacti­on et aussi

au soulagemen­t de Joël Rey. « La force d’un joueur est de se rebeller, dit-il. Il a réussi une belle performanc­e ce week-end. Mais il faut qu’il continue. Il ne doit pas se contenter d’une par mois. Difficile d’arriver au premier plan quand on est le numéro trois. Remarquez, notre troisième ligne Arnaud Duputs était bien le numéro sept au départ. Il s’est imposé. Mais c’est bien de faire bouger l’avis des entraîneur­s. » Simon Labouyrie a aussi fait son introspect­ion. Après avoir encaissé les critiques venues de l’entourage et des supporters. Et les avoir surmontées. « Je n’étais pas en confiance, avance l’intéressé. Je voulais montrer que j’étais capable de me mettre au niveau des deux de devant, mais je n’avais pas de temps de jeu. De plus, les résultats n’étaient pas bons. C’était encore plus dur à vivre. Ne pas pouvoir aider l’équipe dans des moments difficiles. » Est donc venu l’instant où il a fallu prendre le taureau par les cornes. Face à Perpignan quand Grégory Arganese et Manu Leiataua sont tous les deux blessés en même temps. « Le contexte était difficile, raconte Simon Labouyrie. Les conditions aussi. Il y avait une grosse équipe en face. Je n’avais pas enchaîné de matchs donc pas de rythme. Mais ça revient petit à petit. La confiance est là, les automatism­es aussi. Mais je suis conscient qu’il faut que je montre plus de régularité pour m’imposer. J’ai devant moi deux joueurs d’expérience, avec Greg, en plus, qui est leader dans le vestiaire. Mais le championna­t de Pro D2 est long… »

Dans le coup désormais, il lui sera néanmoins demandé plus.

Pas de cadeau. « J’attends d’un talonneur, précise Joël Rey, qu’il soit leader dans le jeu. Qualité numéro un pour le poste. Mais je l’ai vu comme j’aime face à Perpignan. Par rapport au début de saison, il est totalement différent. Il s’est fait violence. Mais j’attends le jour d’après… » L’Aviron pensait, à moment donné, se détacher de son troisième talonneur. Le très mince fil transparen­t de la séparation ne s’est pas rompu. Pour le bonheur de tous.

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Photo Icon Sport Simon Labouyrie a su saisir sa chance avec les blessures de Grégory Arganese et Manu Leiataua.

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