L’accord des suspicions

Dans l’interview ci-contre, Mohed Altrad se défend du conflit d’intérêts qui né, légitimement, de son engagement auprès de la FFR pour 35 millions d’euros (minimum), en échange du sponsoring maillot. « Le comité d’éthique l’a dit : il n’y a pas de conflit d’intérêts. Il y a des précédents : le Paris Saint-Germain avec beIN SPORTS, Canal +… Il y a aussi un texte de loi de 2013 qui encourage l’injection d’argent privé, y compris venant de parties prenantes. Je l’ai dit dès le départ et je le répète : il n’y a pas de conflit d’intérêts ». Va pour le factuel et, pour tout dire, difficile de l’inculper de faits qui n’ont pas encore eu lieu. Comme il apparaît délicat d’affirmer un lien entre sa connivence avec Bernard Laporte et l’abaissement des sanctions envers le MHR, cet été, tant que le juge d’instruction saisi n’a rendu son rapport. « Laporte est-il intervenu pour abaisser les sanctions de Montpellier ? Là, c’est en train d’être examiné » commente à ce propos Altrad, avant de se défendre plus franchement. « Le sujet des sanctions a-t-il alors été évoqué entre nous ? La réponse est non ». Reste que, dans ce contexte déjà suspicieux, le récent accord passé avec la FFR concernant le maillot de l’équipe de France va ajouter de la confusion à celle qui existe déjà. Quand une erreur d’arbitrage, finalement courante, ira en faveur du

MHR, comment ne pas envisager qu’elle ne fût pas totalement innocente ? C’est le piège de la suspicion. Même illégitime.