BOURGARIT PREND DATE
UNE FOIS DE PLUS, LE JEUNE TALONNEUR A ÉTONNÉ TOUT SON MONDE DIMANCHE. AU POINT DE TAPER TRÈS VITE À LA PORTE DU NIVEAU SUPÉRIEUR, S’IL CONTINUE DANS CETTE VOIE…
C’est l’histoire d’une éclosion que pas grand monde n’attendait de sitôt, hormis peut-être Patrice Collazo. Qui aurait en effet misé un kopek sur Pierre Bourgarit en début de saison ? Arrivé d’Auch, en Fédérale 1, l’international moins de 20 ans faisait en effet figure de quatrième couteau idéal, derrière les supposés cadres Hikairo Forbes, Jean-Charles Orioli ou Jérémy Maurouard. Sauf qu’à chacune de ses apparitions, le Gersois a repoussé ses limites et les attentes du staff. Son
« presque essai » contre Agen orné de trois raffûts et d’autant de changements de main avait déjà marqué les esprits, tout comme sa charge de buffle dans le couloir lors de la défaite aux
Wasps. Au point que c’est bien avec lui, et personne d’autre, que Patrice Collazo a choisi d’aller assurer la qualification face à des Quins vaillants en diable, au point de cantonner l’expérimenté
Orioli sur le banc pendant 72 minutes.
Sans qu’il y ait, évidemment, à crier à l’injustice… Précis en diable sur ses lancers, puissant en mêlée fermée, Bourgarit s’est surtout démultiplié dans le jeu courant, aussi bien sans qu’avec le ballon, ainsi qu’en a attesté sa remarquable percée de la fin de première période, qui aurait mérité un bien meilleur sort. De quoi tordre définitivement le cou au point de vue de ceux qui, jusqu’alors, ne le considéraient que comme un impact player…
« QUAND ON PENSE QUE L’AN DERNIER, IL ÉTAIT CHAMPION DE FRANCE AVEC LA RÉSERVE D’AUCH… »
Alors, jusqu’où pourra aller la révélation rochelaise ? À l’évidence, personne ne le sait. Et on se doute bien que Jacques Brunel, tout frais sélectionneur de l’équipe de France et également auscitain, garde forcément un oeil sur l’éclosion du jeune talonneur, dans l’optique du grand rajeunissement du XV de France. Patrice Collazo le sait bien, tout en tempérant évidemment les ardeurs, ainsi qu’il le déclarait voilà quelques semaines. « Quand vous pensez qu’il est champion de France Fédérale 1 avec la réserve d’Auch, et qu’il se retrouve à jouer en Coupe d’Europe dans des matchs de très haut niveau pour un jeune joueur comme lui, cela va très vite. » Un niveau auquel Bourgarit s’est pourtant immédiatement adapté, bien aidé par la propreté des débats, mais surtout un mental en acier trempé. « J’essaie de jouer le plus relâché possible, c’est ce qu’on me demande de faire la semaine à l’entraînement, disait-il voilà quelques semaines. J’essaye de ne pas me prendre la tête. La Coupe d’Europe, ce sont des matchs où ça joue, basés sur l’offensif. Il s’agit avant tout de mettre beaucoup d’envie, beaucoup d’intensité dans notre jeu. Avec l’envie, on fait beaucoup de choses. »
Ce dimanche, Bourgarit l’a encore prouvé. Au point de très vite taper à la porte du palier supérieur, s’il continue de se montrer aussi régulier.