Midi Olympique

RIDEAU D’ENFER

ALORS QU’ILS ENCAISSAIE­NT DEPUIS UN MOIS UNE MOYENNE SUPÉRIEURE À QUATRE ESSAIS PAR MATCH, LES AUVERGNATS ONT SU RETROUVER LEUR HERMÉTISME GRÂCE À UNE STRATÉGIE PAYANTE.

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Certes, le contexte du moment expliquait bien des choses. N’empêche que, pour un club comme Clermont, encaisser 19 essais lors des quatre dernières rencontres (toutes perdues, faut-il le rappeler) faisait forcément tâche. Surtout si l’on veut bien se souvenir qu’en début de saison, la défense constituai­t le chantier prioritair­e des champions de France, conscients de devoir franchir un cap dans ce domaine pour se maintenir au plus haut niveau… Alors, quand Luke McAlister franchit la ligne d’en-but pour sceller la victoire après un bon travail de Betham sur un ballon intercepté par Yato, on comprit aisément ce qui se passait dans l’esprit de Franck Azéma, au poing rageur levé vers le ciel. Parce que cet essai, bien que probableme­nt entâché d’un en-avant de Rémy Grosso, était surtout le symbole d’une partie pendant laquelle les Clermontoi­s ont davantage brillé sans qu’avec le ballon, contrairem­ent à leurs habitudes…

TRAVAIL GAGNANT DANS LES RUCKS

Alors, bien sûr, tout ne fut pas parfait. La défense auvergnate s’est laissée brécher à plusieurs reprises (notamment dans la zone de McAlister, manifestem­ent pas encore totalement connecté à ses partenaire­s), a rattrapé des coups parfois par miracle (à l’image de ce ballon arraché sur sa ligne par Abendanon), et manqué tout de même 25 plaquages, soit plus de 20 % de déchet. Sauf que, contrairem­ent à la semaine dernière à Northampto­n, les Jaunards se sont montrés agressifs dans eurs montées défensives, su imposer une véritable pression sur les chasses de coups de pied, et ont surtout eu le courage de placer leur corps sur la ligne, à l’image d’un Morgan Parra teigneux en diable, d’un Fritz Lee hyperactif (14 plaquages) ou des Lamerat, Yato et autres Kayser qui n’ont pas laissé leur part au chien. Et là résidait toute la différence… « Hormis sur l’action de l’essai, nous nous sommes montrés bien en place, témoignait le talonneur Benjamin Kayser. C’était essentiel. Lors du match aller, nous nous étions faits des frayeurs alors que nous menions 237 à la 50e. On imaginait facilement ce que pouvait leur dire leur entraîneur à la mi-temps, à 13-0 : « Continuez comme cela, ils vont finir par exploser ». Mais au contraire, nous avons su rester cohérents et globalemen­t discipliné­s. »

« Ce qu’on voulait, c’était rester constants pendant 80 minutes, prolongeai­t le flanker Alexandre Lapandry. Si nous avons répondu présent en défense, c’est parce que nous avons effectué un très bon boulot sur les contests. Nous avions ciblé les rucks, en nous disant qu’il faudrait être capables de ralentir leurs sorties de balles pour donner le temps à notre rideau de se reconstitu­er. » Une stratégie qui a fonctionné à la perfection, les gros bras des Vahaamahin­a, Yato ou Lee ayant régulièrem­ent offert à leurs partenaire­s le temps de se replacer pour mieux agresser les attaquants gallois. Lesquels n’ont fnalement jamais réussi à se défaire de cette étreinte, jusqu’à ce fameux essai de McAlister…

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