DEMAIN N’ATTEND PAS
ÉLIMINÉS APRÈS LEUR QUATRIÈME DÉFAITE, LES HÉRAULTAIS QUITTENT LA CHAMPION CUP SANS RÉALISER L’EXPLOIT ATTENDU. UNE DÉCEPTION, DONT ILS VEULENT RETENIR LES LEÇONS POUR SE RELANCER.
Dimanche, l’équipe se retrouve au stade pour passer immédiatement à autre chose et basculer sur ce rendez-vous important à Clermont. » Le rideau tombe et les Héraultais du pilier Antoine Guillamon veulent vite tourner la page de cet échec. Benjamin Fall le résumait ainsi la semaine passée : « Quand on voit le « matos » que l’équipe a… Nous avons presque tous les postes qui sont doublés voir triplés, avec des gros noms. Et le fait de s’arrêter à ce stade de la compétition est donc frustrant. Mais il y a plein d’enseignements à tirer. » Le premier est livré par le pilier droit, qui faisait son retour samedi (voir interview) : « L’équipe s’est étalonnée face aux meilleures formations d’Europe dans une poule très dense et elle a vu qu’elle n’est pas très loin. Mais elle n’est pas non plus très près de leur niveau. » Ce MHR, constellé d’internationaux mais en reconstruction, plombé par les blessures sur la première partie de saison ; n’était pas programmé pour la Champions Cup.Vern Cotter et le capitaine Louis Picamoles réclament du temps.
ENFIN UNE MI-TEMPS RÉFÉRENCE
« Le paradoxe est que c’est peut-être le match où l’équipe a produit le meilleur jeu jusqu’à maintenant. Nous sommes donc sur la bonne voie. » Le second enseignement est livré par le manager. Les Héraultais ont attendu l’ultime journée pour trouver leur première mi-temps référence cette saison : « Au niveau du caractère et de l’état d’esprit affichés, je n’ai rien à reprocher au groupe », lance Picamoles. Ces vertus ont été illustrées par une défense retrouvée. Acculés dans leur camp durant vingt minutes (40 % de possession), les Cistes n’ont craqué qu’à une reprise. Agressifs sur l’homme, bien organisés dans leur redistribution, ils ont enfin réussi à sécuriser les extérieurs, pourtant ciblés par les Irlandais. Performants au plaquage (93 % de réussis), ils ont également été disciplinés (8 pénalités).L’autre moitié du premier acte restera une satisfaction sur le plan offensif. Montpellier a réussi à tenir le ballon durant plusieurs temps de jeu, aidé par le retour de Juan Pienaar, et a aussi développé des séquences très intéressantes (10 franchissements, 20 défenseurs battus, 10 passes après contact). En confirmant que sa touche, qui a certes raté l’ultime tournant (71e, touche perdue à cinq mètres ; 85 % de lancers conservés), reste sa meilleure arme en attaque (deux essais derrière touche, dont un marqué suite à une super combinaison). « L’équipe va pouvoir construire sur ce match », ajoute le capitaine. Essentiel avant le déplacement à Clermont en Top 14 dimanche, où elle pourra s’appuyer sur ces progrès pour retrouver impérativement une dynamique positive selon le pilier droit : « Mentalement, ce ne serait vraiment pas bon de concéder un troisième revers d’affilée. »
DEUX LACUNES INQUIÉTANTES
Alors hier (dimanche), les Héraultais ont ciblé leur deux axes de travail prioritaires pour la semaine, qu’ils devront ensuite bosser en profondeur durant les quinze jours de coupure : « L’équipe va arriver sur une période très importante avec un mois de février assez « léger » et je pense qu’elle aura à ce moment-là le temps de tout revoir », ajoute Fall. Le MHR devra absolument trouver les solutions pour dépasser ses perpétuels maux, qui expliquent à eux seuls, sa seconde mi-temps à zéro point samedi. Le troisième enseignement. « L’entame de deuxième période n’a pas été bonne et derrière l’équipe sombre un peu physiquement. Ces trous d’airs sont récurrents cette saison », poursuit Guillamon.
En l’espace de vingt minutes face au Leinster, les locaux ont encaissé quinze points mortels, en perdant pied dans tous les secteurs. La faille ne serait donc pas mentale mais physique. Montpellier n’a aujourd’hui qu’une faible autonomie à haute intensité et explose dès qu’il passe dans le « rouge » sur ses temps faibles. Un travail foncier athlétique pourrait donc être mené durant la trêve. À l’image de la mise en place d’ateliers techniques beaucoup plus nombreux et soutenus. Car les Cistes ont encore affiché contre les Irlandais, une faiblesse technique anormale à ce niveau (13 turnovers concédés), qui les empêche de trouver de la vitesse et de la continuité dans leur jeu. La qualité des passes de ces « stars » est alarmante. Des lacunes techniques et physiques, qui pourraient s’avérer rédhibitoires en Top 14 lorsque les matchs couperets arriveront, et cette fois-ci, la désillusion pourrait être beaucoup plus grande et avoir des répercussions. Si près, si loin, le MHR se doit donc de retenir cette leçon européenne, pour maîtriser le jour d’après.