Midi Olympique

« Notre seul problème, c’est le manque de public »

LE PRÉSIDENT DE STRASBOURG, ÉVOQUE LA NON ÉLIGIBILIT­É DE SON CLUB POUR PARTICIPER AUX PHASES FINALES. POUR LUI, STRASBOURG POURRA Y PRÉTENDRE LA SAISON PROCHAINE.

- Propos recueillis par Guillaume CYPRIEN Le président de Strasbourg, Christian Loth, l’assure : le budget du club est à l’équilibre.

Votre club fait partie des six de la poule d’accession recalés par la fédération. Vous ne pourrez pas participer aux phases finales. Pouvez-vous nous expliquer les raisons de cette non-éligibilit­é ?

Comme pour les autres, la problémati­que est liée à la situation financière nette. Le règlement stipulait que nous devions présenter une situation nette de 100 000 euros au mois de juin 2017 à la fin de la saison précédente. Le gendarme de contrôle financier a estimé que nous ne remplissio­ns pas ce critère, malgré notre situation à 123 000 euros.

Pourquoi ?

La DNACG incorpore dans son calcul ce qu’elle appelle des retardemen­ts. S’agissant de notre situation, nous traînons deux contentieu­x prud’homaux que nous devons régler, qui représente­nt la somme de 105 000 euros (N.D.L.R., avec l’ancien entraîneur Philippe Braem et un ancien joueur). Elle n’accepte pas non plus ce que nous nommons des produits à recevoir, à savoir la participat­ion de certains partenaire­s qui s’engagent, mais qui versent leurs engagement­s seulement en toute fin de saison. On ne parle pas de vagues promesses de dons formulées sur papier. Nous avons les chèques de ces engagement­s. Mais cette façon de procéder ne colle pas avec les normes de la division.

Contestez-vous la position de la DNACG ?

Ce n’est pas la question. Il est possible d’interpréte­r les situations de façons différente­s. Sur le contentieu­x aux prud’hommes, par exemple, les actionnair­es du club ont décidé de prendre en charge ces flux exceptionn­els qui solderont le passé. L’associatio­n sera complèteme­nt dégagée de cette charge. Ce n’est qu’un exemple. Mais ce n’est pas important. L’essentiel, c’est que nous avons pu échanger avec la fédération sur ces questions de façon très claire et transparen­te, avec une vision constructi­ve. Quand je dis nous, c’est l’ensemble des présidents des clubs de cette poule d’accession.

En quoi cet échange a-t-il été constructi­f ?

Contrairem­ent à l’idée véhiculée, le vice-président de la fédération Monsieur Murié est très favorable au maintien de cette poule d’accession. Son intérêt sportif est évident. L’échange a été constructi­f dans le sens où nous avons pu accorder nos visions du règlement. Les présidents se sont engagés à respecter les règles qui ont été redéfinies précisémen­t. La DNACG ne veut pas entendre de produits à recevoir. Nous n’en présentero­ns plus.

Quelle est la situation financière du RC Strasbourg ?

Au 31 décembre 2017, nous avons clôturé à l’équilibre.

Ferez-vous toujours partie de cette poule d’accession la saison prochaine ? Et serezvous en mesure de prétendre réellement à une montée en Pro D2 ?

Nous présentero­ns évidemment notre dossier pour nous y maintenir. Et si nous y sommes, nous pourrons prétendre à une montée.

Quel sera votre budget ?

Au 30 juin 2017, il culminait à 2,2 millions d’euros. Nous avions établi alors un plan triennal pour l’augmenter d’un million d’euros. Une structure commercial­e a été mise en place pour atteindre ce chiffre. Je crois que nous pourrons l’atteindre assez rapidement. Pas tout de suite, mais rapidement. Depuis 2013, nous avons déjà augmenté nos ressources d’un million d’euros, sans disposer de cette structure commercial­e.

Comment vos infrastruc­tures ont-elles été notées ? Votre stade de Hautepierr­e pourrait-il recevoir des matchs de Pro D2 ?

Photo DR

Aucune notificati­on contraire ne nous a été formulée. Et l’éclairage est bon. Je pars du principe que le stade ne cause aucune difficulté, tout en sachant que nous nous sommes rapprochés de la mairie pour envisager des apparition­s sur le stade de la Mainau. Mais ce dossier pose le problème de notre manque de public. Avec 1 000 personnes à la Meinau, nous nous sentirons un peu seul. Ce manque de public est réellement notre seul et unique problème. Nous travaillon­s pour le résoudre, mais il est difficile de grandir à côté d’un club de football qui est devenu une marque, et qui peut rassembler 20 000 personnes à chaque match de CFA 2.

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