Midi Olympique

Un quart de finale à la maison

VEXÉS PAR LEURS DERNIÈRES DÉFAITES, LES CLERMONTOI­S ONT FONDÉ LEUR RÉVOLTE ET LEUR QUALIFICAT­ION SUR UNE SEMAINE DES PLUS MUSCLÉES. UN DÉBUT DE DYNAMIQUE SUR LAQUELLE CES DERNIERS SOUHAITENT SURFER POUR BIEN NÉGOCIER LA RÉCEPTION DU MHR D’UN CERTAIN VERN

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Ce samedi, Clermont jouait rien moins que sa saison. Un virage décisif que les Jaunards, déjà mal en point en championna­t, devaient aborder avec une pression immense sur les épaules, la faute à une vilaine défaite à Northampto­n qui avait ressuscité les fantômes de l’année 2016, et la tragique éliminatio­n devant l’UBB. « Cela faisait partie des choses et des images que nous avions repassées dans la semaine, oui… » glissait Franck Azéma. Un scénario catastroph­e que tout le public se mit définitive­ment à craindre lorsque le flegmatiqu­e arbitre JP Doyle, déjà de la partie deux ans plus tôt, eut la mauvaise idée de se trouver sur la ligne de course de Rémy Grosso sur la première attaque auvergnate, avant de lui refuser un essai pour un minuscule passage en touche… Sauf que, cette fois, les Auvergnats n’allaient pas flancher, enfin irréprocha­bles dans leur comporteme­nt collectif. Le jour et la nuit, pour tout dire, avec la sortie de la semaine dernière, et le fruit d’une révolte amorcée dès le retour à l’entraîneme­nt. « À Northampto­n, nous nous étions déçus en termes de caractère, rappelait le flanker Alexandre Lapandry. Nous avions à coeur de retrouver cette humilité et pour cela, il y a eu un peu plus de contact que d’habitude. » « On sortait d’une performanc­e de merde et il fallait retrouver le goût du combat, confirmait le talonneur Benjamin

Kayser. C’était une semaine pas comme les autres, psychologi­quement et physiqueme­nt très intense. On ne peut pas s’entraîner comme ça toute l’année, ce n’est pas possible. Mais deux ou trois fois par saison, cela fait du bien. On avait besoin de se secouer. Cela fait râler les Anglo-Saxons parce qu’ils n’aiment pas trop ça. Et surtout, dans ces moments-là, ils se disent : « le pire, c’est

que ça va marcher ». Mais c’est comme ça : nous sommes des Latins et parfois, nous avons besoin de ça pour nous retrouver. » ABENDANON, DE LA LÉGENDE À LA RÉALITÉ

Une semaine de « full-contact », donc, corroborée par l’ailier Nick Abendanon, auteur du premier essai du match. « Quand

un Anglo-Saxon arrive en France, il entend toutes sortes d’histoires auxquelles il ne croit pas toujours, se marrait l’internatio­nal anglais. Et c’est ce qu’on a vécu cette semaine… Ce n’est pas ce que j’apprécie le plus, j’imagine que les gros aiment ça bien plus que moi. Mais il y en avait probableme­nt besoin. On s’attendait à un match très physique et il fallait s’y préparer. » Ce à quoi Franck Azéma et ses adjoints se sont attelés, avec succès. « Il n’y avait rien d’exceptionn­el, ni de magique, glissait le manager clermontoi­s. Cela passait par des réunions, par des messages individuel­s, mais aussi par l’entraîneme­nt. Ce n’était pas une punition : il s’agissait simplement d’être prêts à réaliser des choses efficaces à un degré d’engagement supérieur. Et donc de s’y préparer par le biais d’exercices ou d’ateliers dans lesquels nous avons apporté plus d’engagement que d’habitude. » KAYSER : « VERN VA VENIR POUR NOUS CREVER »

Une méthode que le boss auvergnat aurait, très certaineme­nt, aimé pouvoir rééditer en vue de la réception du MHR de Vern Cotter. Las, ce dernier sait bien que ce genre de « coup » ne peut

fonctionne­r que s’il est utilisé avec parcimonie. « On ne peut pas faire ça toutes les semaines, et il faudra trouver d’autres ressources pour préparer Montpellie­r. C’est le dernier match avant un break, j’espère que les joueurs ne vont pas se relâcher maintenant. » « C’est impossible de se préparer de la même manière, parce que ce n’est pas un match éliminatoi­re, ajoutait Kayser. Mais on connaît tous Vern Cotter, et on sait très bien qu’il va venir là pour nous « crever ». Pas par méchanceté, bien sûr, mais par esprit de compétitio­n. Alors, on doit donc prolonger nos efforts encore une semaine. Il faut juste serrer les dents, et explorer la profondeur de sa puissance mentale. Physiqueme­nt, quand tu enchaînes beaucoup, tu te dis parfois que tu vas craquer. Mais on ne connaît pas nos limites et de toute façon, on ne se pose pas ces questions. Tout ce qu’on sait, c’est qu’il reste un match à gagner avant les vacances. Je pense sincèremen­t que si on arrive à faire le boulot contre Montpellie­r, on ne sera pas décroché pour la qualificat­ion en Top 14 et qu’après cela, même si nous avons des absents pendant le Tournoi, nous ne serons pas drôles à prendre. » On n’en pense pas moins…

 ?? Photo DR ?? Mobilisés par une semaine d’entraîneme­nt intense, Nick Abendanon et les Clermontoi­s ont assuré sans trembler leur qualificat­ion.
Photo DR Mobilisés par une semaine d’entraîneme­nt intense, Nick Abendanon et les Clermontoi­s ont assuré sans trembler leur qualificat­ion.

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