TANT PIS POUR DEFLANDRE
VAINQUEURS SANS BONUS, LES ROCHELAIS JOUERONT LEUR PREMIER QUART DE FINALE À L’EXTÉRIEUR FIN MARS. FRUSTRANT MAIS PAS DÉCEVANT, MÊME S’ILS LE VOULAIENT À DOMICILE ...
Les Rochelais avaient raison de se méfier des Harlequins. C’est ce qu’ils disaient vendredi, à quarante-huit heures d’une rencontre pour laquelle on avait peut-être oublié qu’il fallait déjà gagner avant de penser au bonus. Ce bonus qui aurait assuré un quart de finale à Marcel-Deflandre, fin mars. Mais ne faisons pas les difficiles. Pour leur première participation à ce niveau et en finissant premiers de la poule 1, les Maritimes ont obtenu leur qualification pour un quart de finale qui se jouera à l’extérieur. C’est ce que la victoire contre les Harlequins (16 à 7) leur a permis d’acquérir. Pour la quatrième fois depuis 2000, un club - qui fait ses débuts dans la grande coupe d’Europe - sort donc des poules. La Rochelle rejoint ainsi Biarritz, Gloucester et Toulon. La destination de ce quart, les Rochelais ne la connaissaient pas au coup de sifflet final, suspendus au sort du match entre le Munster et Castres. Mais ils ont vite compris que ce serait aux Scarlets quand le Munster a commencé à décoller.
LE BALLON, VRAI SAVON
Sur le match, les Harlequins ont gêné les Rochelais durant 80 minutes, c’est le moins que l’on puisse dire. Le bonus aurait pu être envisageable si un temps fort en fin de première mi-temps n’était pas passé à la trappe. C’est l’avis du deuxième ligne Mathieu Tanguy. « Effectivement, si on marque cet essai, ça nous aurait mis dans le droit chemin pour aller chercher ce point de bonus. Avec trois essais à zéro à la mi-temps, ça aurait été mieux engagé. C’est sur ces points de détails qu’on manque un peu de pragmatisme pour atteindre le haut niveau. » «C’est le tournant du match », reconnaît
Jérémy Sinzelle, titulaire à l’ouverture. « On aurait pu rentrer avec trois essais à zéro et il fallait en mettre plus qu’un en seconde période,
dit-il. Les Harlequins nous ont mis sous pression au pied, on n’a pas su mettre la main sur le ballon et joué chez eux. Avec la pluie, le ballon, c’était un savon. C’était fade en seconde période, on n’arrivait pas à se faire plus de trois passes. L’essai de Danny Care nous a mis à mal, on n’a pas su retourner la situation. »
UN QUART POUR LES SUPPORTERS
N’y a-t-il de la déception chez les Rochelais ? Non, répond Mathieu
Tanguy, mais tout de même… « On est une équipe exigeante et on voulait offrir un quart à la maison à nos supporters qui viennent au stade avec ferveur. On n’est pas déçu mais ce que l’on retient, c’est qu’on est qualifié et on obtient une qualification historique pour le club. C’est une première. » Jérémy Sinzelle approuvait lui aussi : « On est quand même content. Tout le monde s’est enflammé sur le quinze sur quinze après trois matchs (Harlequins, Ulster et
Wasps, N.D.L.R.). Aujourd’hui (fin mars), on se déplacera, car on finit cinquième meilleur premier. » De la satisfaction, le pilier Dany
Priso en affichait aussi. « Il faut être content de passer en quart. C’est la première fois que le club le vit mais on aurait été content de le ramener à la maison. Il faut tout de même relativiser, on a gagné. Il faut se satisfaire de ça, même si on veut toujours bien et mieux faire. La pression était sur nous. » Mais tout va bien, les pressions ont été ouvertes dans le vestiaire à la fin du match. Il fallait bien arroser la qualification.