RATIBOISÉS SANS PITIÉ
LES TARNAIS ONT ENCAISSÉS SIX ESSAIS DANS UN MATCH RETARDÉ DE TROIS HEURES. ILS N’ONT RIEN PU FAIRE FACE AU TRADITIONNEL ROULEAU-COMPRESSEUR.
Même le report de trois heures de la rencontre pour cause de pluies diluviennes n’a pas déconcentré les Irlandais. À 17 heures comme à 14, ils ont appuyé sur les pédales de leur rouleau compresseur et la digue castraise a sauté. Six essais à zéro et un bonus offensif acquis à l’heure de jeu. Il ne change finalement pas grand-chose pour les Munstermen qui recevront Toulon (avec quatre points, ils auraient pris La Rochelle). Les supporteurs de Castres ne retireront rien ou pas grand-chose de cette rencontre qui tourna vite au supplice. Disons qu’avec une équipe pas si remaniée que ça, on aurait pu espérer un peu mieux. Au moins quelques occasions d’essai… Les Tarnais n’ont existé que durant les dix-quinze premières minutes mais ils ont occupé le camp adverse sans s’approcher vraiment de la ligne adverse.
Après, ce fut un long calvaire, ponctué d’un énorme différentiel en termes de pénalité, dix-huit contre six. Une série de coups de sifflet de M. Whitehouse autour de la demi-heure de jeu a fait tout basculer : touche près de la ligne, coups de boutoir sans génie et carton jaune contre Thomas Combezou. Dans la foulée Keith Earls marqua sur l’aile gauche après un joli changement de sens de Conor Murray vers le petit côté derrière une mêlée : une jolie petite combinaison avec Keatley et Zebo qui exploita parfaitement la supériorité numérique toute fraîche. Dans ce total de 18 pénalités, quatre ou cinq furent générées par des mêlées car Castres a vraiment souffert dans cet exercice jusqu’à la double peine : essai de pénalité juste après un carton jaune infligé à Daniel Kotze (57e, 27-3). Castres venait de subit sept ou huit minutes de pilonnage intensif tout à fait représentatives du style du Munster : une équipe qui ne tente pas souvent d’ambitieuses séquences offensives mais qui cherche à s’approcher des lignes adverses pour des séances de percussions toute en puissance. Et quand la conquête tourne en sa faveur, ça devient injouable.
Sur ses six essais, le Munster en a marqué deux sur ballons portés, un sur mêlée enfoncée, un sur un petit tout droit de l’ailier remplaçant Wooton après une touche.
Sur une pelouse aussi spongieuse, ce n’était pas le jour des grandes envolées, évidement. Le Munster a donc fait le boulot avec application soutenu par les chants obstinés de ses supporteurs. Mais les hommes de Limerick savent lancer des petits éclairs offensifs de temps en temps, outre le premier essai, celui de Zebo fut la conclusion d’une belle relance (lire ci-contre). On ne finira pas ce compte rendu sans souligner la belle partie de Ian Keatley, ouvreur international furtif (neuf capes). Ce n’est peut-être pas un artiste surdoué, mais il sait occuper le terrain comme personne et ses modestes passes sont souvent judicieuse. Dans un collectif dominateur, son travail d’artisan est précieux. Les Castrais ne diront pas le contraire…