« Viendra vite le temps des auditions »
BASILE ADER - Vice-bâtonnier du barreau de Paris
Que pensez-vous des perquisitions menées chez Mohed Altrad, Bernard Laporte et à la FFR ? C’est un processus inévitable quand on arrive au bout de la phase d’échanges spontanés avec les personnes concernées. Il faut alors en passer par l’intervention des officiers de police judiciaire, parfois en présence d’un juge quand on visite des locaux où sont présents des avocats, tel que ce fut le cas chez M. Laporte. Comme il est dans ses habitudes, le Parquet National Financier a procédé à la recherche d’éléments pour compléter ses investigations, en s’intéressant aux contenus des téléphones, des ordinateurs ou des documents pour enrichir les dossiers et trouver les éléments de preuve… C’est toujours comme ça dans de telles affaires, même s’il n’y a pas de garde à vue préalable à l’audition des intéressés.
Quelles devraient être les suites ?
Après la phase d’enquête et les perquisitions viendra vite, ensuite, le temps des auditions. Une fois qu’elles seront bouclées, le parquet prendra ou non l’initiative de traduire en justice. Cela ne devrait pas se faire dans l’immédiat puisque le PNF a pour habitude de mener très loin ses investigations avant l’ouverture d’une information judiciaire. Le juge d’instruction est en quelque sorte dépossédé et la défense a, dès lors, moins de visibilité sur l’affaire. Le Parquet financier va toujours très vite dans ses investigations, en s’appuyant sur l’élite des enquêteurs qui cherchent à nourrir les dossiers. Toutes les ficelles sont tirées et ils ont assez rapidement une idée précise des faits, même s’ils restent à prouver… C’est un peu le jeu du chat et de la souris.